Habitués déjà à ne pas trouver quoi manger plusieurs jours après l’Aïd quand il ne dure que deux jours, faute de magasins ouverts, les Algériens appréhendent cette longue semaine de repos qui en plus sonnera le début des grandes vacances.
Alors que le Ramadhan entame sa seconde moitié, les Algériens ont déjà la tête à la fête de l’Aïd! Hantés par le spectre des pénuries à venir, ils essayent d’anticiper au mieux les manques, en stockant au maximum, tout et rien. Surtout que cette année, cette fête religieuse jouera aux prolongations. Elle risque de durer une semaine du fait de sa coïncidence avec le week-end et la fête du 5 Juillet.
En effet, la nuit du Doute est prévue pour le 4 juillet prochain qui sera un lundi., le lendemain mardi est férié du fait de la fête de l’Indépendance nationale et si on suit les prévisions des astronomes, l’Aïd devrait être le 6 juillet prochain, c’est-à-dire mercredi. Avec le week-end, cela donnera des jours chômés et payés jusqu’au dimanche d’après.
Habitués déjà à ne pas trouver quoi manger plusieurs jours après l’Aïd quand il ne dure que deux jours, faute de magasins ouverts, les Algériens appréhendent donc cette longue semaine de repos qui en plus sonnera le début des grandes vacances. Il faut dire que les fêtes religieuses dans la capitale et la majorité des grandes villes d’Algérie, sont toujours synonymes de disette et de privations, en raison du diktat des commerçants qui font fi de l’intérêt général et de la réglementation qui les oblige à ouvrir leurs commerces pendant ces fêtes. Depuis 2012, les autorités ont mis en place des permanences. Mais leur efficacité a montré ses limites au vu de leur nombre insuffisant mais surtout le manque de contrôle.

Ces permanences sont difficiles à faire respectr pendant les deux jours de l’Aïd. Ce qui en somme ne poserait pas de réel problème, si cela ne durait que deux jours et que ces commerçants profitent seulement de ce petit repos avant de se remettre à ce service public qu’ils ont choisi d’adopter comme métier. Néanmoins, le «massacre» vient les jours…d’après! Beaucoup, pour ne pas dire la plupart des commerces, restent fermés plusieurs jours après l’Aïd, particulièrement ces dernières années où le Ramdhan coïncide avec l’été. Ils en profitent ainsi pour prendre leurs congés après s’être bien remplis les poches durant le mois sacré.
La fête continue pour eux plusieurs jours, voire plusieurs semaines après l’Aïd. Une ambiance de famine s’installe donc à travers le pays, particulièrement au niveau de la capitale.
Les Algériens n’ont rien à manger durant toute cette période! Les aliments de base comme le pain et le lait sont introuvables.
Les rares boulangeries qui «osent» ouvrir n’arrivent pas à satisfaire la forte demande. Outre une consommation effrénée, le manque de pain est dû également aux faibles quantités produites. Cela en raison de l’absence des ouvriers boulangers qui sont originaires des autres wilayas. Beaucoup d’entre elles ont donc baissé rideau car la majorité de leurs employés profitent de cette période pour rentrer chez eux après un long et dur Ramadhan.
Des restaurants ouverts s’est quelque chose que l’on doit même voir en rêve. Pour aller encore plus loin, même l’eau minérale devient très rare. Pas de bouteilles d’eau minérale dans les commerces.
Les Algériens ne peuvent donc même pas vivre… d’amour et d’eau fraîche! Et si par chance ils arrivent à trouver l’une de ces denrées, ils sont payés au double de leur prix! Des commerçants sans foi ni loi profitent de la situation pour dicter leur loi.
Le pain, si vous avez la chance d’en trouver, est cédé par certains commerçants à 15 dinars la baguette, alors que son prix réel est de 8,50 DA.
Le lait est, quant à lui, cédé à 30 dinars, alors que la petite bouteille d’eau minérale qui, en temps normal coûte 20 dinars, est vendue à 30 dinars, au même prix que la grande bouteille. Vous direz: «L’eau minérale ce n’est pas un problème, il reste celle du robinet.» Mais pour les personnes malades et les bébés, l’eau minérale est pour eux comme le pain et le lait: indispensable!
La digestion des fêtes est donc difficile pour les Algérien avec des pénuries qui deviennent une tradition. Bekhti Belaïb fera-t-il mieux que ses prédécesseurs en cassant la «coutume»? Wait and see…