C’est comme une lettre à la poste que le plan d’action du gouvernement Sellal sera, sans aucun doute, adopté aujourd’hui par les membres de l’APN dont les interventions, ayant fait usage de «débats» autour, n’ont jamais aussi péché par une inconsistance qui n’a nulle trace dans les précédentes législatures.
Rares ont été, en effet, les voix qui se sont élevées pour apporter la contradiction à un Exécutif qui donne l’impression d’évoluer sur un terrain conquis d’avance. Quand des critiques étaient émises, ces dernières étaient vagues et noyées dans des généralités à donner des nausées. Surtout que pour leur quasi-majorité, les interventions des députés traitaient de préoccupations de la wilaya, de la commune, de la tribu, voire du quartier, ce qui renseigne on ne peut plus clairement sur le niveau des «élus» du peuple. Les rares coups d’éclat, œuvres notamment du camp islamiste qui veut, à la faveur de la retransmission en direct de ces «débats» à la télévision, se refaire une virginité au bout d’une très longue période de concubinage d’avec le pouvoir, étaient systématiquement et fortement perturbés par les députés de la majorité en tapant sur le pupitre et en chahutant devant l’incapacité du président de séance à gérer les «débats». Comme ce fut le cas, d’ailleurs, hier, quand un député de l’Alliance de l’Algérie verte s’en est vertement pris au FLN actuel en faisant remarquer que le parti ne sert que de réceptacle pour tous les opportunistes et autres affairistes de tous poils, du fait, soutiendra-t-il, que tous ses enfants sincères, citant entre autres, Krim Belkacem, Aït- Ahmed, l’ont quitté pour créer leurs propres partis. Propos qui n’ont pas été du goût des députés de la majorité qui ont, alors, interrompu longuement l’intervenant. Son collègue du même bord, Filali Ghouini, tiendra à dénoncer dans les travées de l’Assemblée que les députés préfèrent à la plénière, l’empiètement scandaleux, à ses yeux, du fonctionnement de l’Assemblée avec «le rajout, en toute clandestinité, de près de douze intervenants, presque tous du FLN sur la liste arrêtée la veille». Le comble, relève le député de l’AAV, est que ces rajouts ont été effectués dans le cœur de la liste, dans le but évident, dira-t-il, de noyauter les éventuels «écarts de conduite». Et au vu de la «qualité» des interventions ayant suivi la présentation par le Premier ministre, mardi dernier, de son plan d’action, tout plaide pour que les «réponses» prévues pour ce matin ne constituent point une corvée pour Sellal, qui n’aura, de ce fait, qu’à se plier à une règle d’usage tant il est plus qu’évident qu’il aura le quitus parlementaire à l’issue d’un vote prévu dans l’après-midi, du programme de politique générale, dont tout le monde a relevé l’indigence en matière d’échéances et d’objectifs chiffrés. Mais c’était l’espace d’un «semblant» de sérieux qui a vite cédé place aux propos élogieux à l’égard du programme de Son Excellence, le président de la République.
M. K.