«La rupture de médicaments relève, désormais, du passé.» C’est Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, qui l’affirme. «99% des produits essentiels sont disponibles sur le marché», fait-il savoir en marge de l’ouverture des 21es Journées pharmaceutiques nationales, organisées hier à l’hôtel Sheraton par la Société algérienne de pharmacie.
A ce titre, le ministre lance un impérieux appel aux producteurs algériens afin de «s’investir davantage». Ne se contentant pas d’approvisionner le marché, l’Etat algérien assure un contrôle quasi parfait du médicament. D’un ton rassurant, M. Ould Abbès affirme qu’«on peut s’enorgueillir d’avoir des institutions de contrôle, grâce auxquelles il n’y a aucun médicament contrefait qui entre en Algérie». Mieux, ajoute le ministre, «tous les produits sont hyper contrôlés».
«L’acquisition des moyens sophistiqués importés d’Allemagne a largement contribué dans ce contrôle», a-t-il indiqué. Mais le grand mérite revient, sans conteste et tout d’abord, au département de la Santé et au gouvernement algérien ayant instauré «une transparence exemplaire». Dans cette optique, le ministre se félicite de l’«adhésion totale des producteurs du médicament».
Comme pour dire qu’il n’y a plus de place à la contrefaçon, le professeur Mansouri a, lui, rassuré sur le fait que les laboratoires nationaux sont dotés d’un très bon système de contrôle des matières premières.
Dans la foulée, M. Ould Abbès fait part du retrait d’agrément à quatre importateurs n’ayant pas répondu aux conditions exigées. Ces importateurs «sont éliminés du secteur de la santé, il s’agit d’un problème de principe et d’éthique». Explication faite, M. Ould Abbès indique qu’après une évaluation, il s’est avéré que seulement 619 médicaments ont été importés sur les 2.964 prévus. Voilà ce qui justifie le retrait d’agrément évoqué par le ministre.
Dans le même ordre d’idées, le ministre de la Santé a réitéré l’engagement de l’Algérie à augmenter la production nationale des médicaments et atteindre la couverture de 70% de la consommation nationale d’ici à 2014.
Et de rappeler que son secteur œuvrera à encourager l’émergence de pôles intégrés de l’industrie pharmaceutique et à inciter à la production de médicaments qui enregistre une forte demande.
Sur le diabète, l’un des thèmes importants abordés hier par les différents spécialistes, M. Ould Abbès souligne qu’en Algérie, il y a 3,5 millions de diabétiques. Le diabète, ajoute-t-il, «fait des ravages et coûte très cher à l’État». Le groupe Saidal a récemment signé une convention avec un laboratoire international «pour la fabrication de l’insuline». La fabrication locale actuelle «demeure insuffisante», relève le ministre.
En 2014, «nous aurons une production suffisante pour répondre aux besoins des diabétiques recensés jusqu’à présent», enchaîne l’orateur. Pour sa part, le directeur de la SAP, M. Benhamdi, souligne que les professionnels de la santé sont interpellés par l’évolution de la situation et le rôle du pharmacien. Et de poser une question lancinante : la formation de pharmacien répond-elle aux besoins du pays et prépare-t-elle à la réalité pharmaceutique ?
Selon lui, à chaque fois que «le pharmacien est au centre de décision, les compétences pharmaceutiques contribuent considérablement au développement du pays». Il appelle les jeunes à mieux s’investir dans le domaine et de se préparer «à être la meilleure relève». «L’Algérie et votre profession ont besoin de vous», indique M. Benhamdi.
Fouad IRNATENE