Le secteur de l’éducation nationale est en ébullition et bascule désormais dans l’instabilité. À moins d’un compromis, la paralysie des établissements scolaires risque de se prolonger. Et pour cause. À défaut de
faire une action commune, les syndicats se relayent pour “réserver” leurs semaines de contestation. Le calendrier est déjà bien chargé. À peine une grève s’arrêtera qu’une autre commencera.
Pis, les actions de protestation, hasard du calendrier oblige, risquent même de converger et d’avoir lieu à la même date. C’est ce qui risque de se produire si rien n’est fait d’ici à l’entame du débrayage du Cnapest-élargi. Ce dernier vient à son tour d’annoncer la levée du gel de la grève ouverte décidée le 21 octobre 2013 à l’issue d’une rencontre avec la tutelle.
Réuni pour évaluer les rapports établis par les conseils de wilaya à la suite de la dernière réunion avec le MEN, le conseil national du Cnapest-élargi a fixé la date du 4 février prochain, pour la relance du mouvement de protestation, par une journée de grève reconductible.
Dénonçant “les pratiques irresponsables des représentants du ministère où règne une ambiance de vacance de postes”, le syndicat réclame “la concrétisation des engagements pris par la tutelle”. Il s’agit de 10 doléances que le MEN a promis de régler par écrit, mais concrètement, rien n’a été fait dans ce sens.
Le premier concerne la saisine des directions de l’éducation pour le non-transfert des postes de promotion (enseignant formateur et principal) en poste de recrutement et le transfert du poste d’enseignant coordinateur en poste de promotion dans les nouveaux grades institués à la faveur de l’amendement du statut particulier. Le syndicat cite également : l’actualisation des indemnités du Sud ; la tenue de réunion avec la tutelle ; la Fonction publique et les finances pour régulariser la situation des personnels occupant des postes en voie de disparition ; la mise en place de la commission mixte chargée d’étudier le dossier de la médecine du travail et les postes aménagés ; l’intégration des enseignants ayant réussi à l’examen de recrutement en 2012 ; la révision du décret relatif aux critères de distribution des logements dans le Sud et la mise en place de la commission chargée de faire l’inventaire des biens des œuvres sociales du secteur.
Le CLA protestera le jour de la tripartite
Réuni en présence d’une vingtaine de wilayas pour évaluer les résultats de la dernière consultation avec la tutelle, le conseil national du CLA a, quant à lui, choisi un événement symbolique pour afficher son mécontentement. Il s’agit de la prochaine tripartite. Le CLA “maintient la journée de protestation lors de la tenue de la tripartite au mois de février pour dénoncer la détérioration du pouvoir d’achat, pour le changement de la valeur du point indiciaire et pour une révision du statut général de la Fonction publique”, indique le communiqué du conseil.
Regrettant le manque d’écho de la part des syndicats du secteur aux appels à l’unification
des rangs autour d’une seule plateforme de revendications, le CLA “dénonce le pourrissement du secteur et met la tutelle face à ses responsabilités en l’absence d’un dialogue et d’une volonté réels pour l’aboutissement de revendications légitimes”.
M. B