Il qualifie Khaldi et compères de pseudo-opposants,Les avertissements de Bélayat

La prochaine session du Comité central du FLN prévue pour la fin du mois courant s’annonce tout simplement explosive du fait que les adversaires du secrétaire général ne veulent point rater l’occasion en or qui se présente à eux pour avoir sa tête tant le «contexte» s’y prête.

Il faut dire que les ingrédients pour une destitution du tant honni Belkhadem n’ont jamais été réunis comme ils le sont cette fois-ci. Surtout qu’il s’agira pour Kara et compères du mouvement de redressement du doyen de la scène politique nationale de prendre au mot celui que l’on soupçonne de nourrir des ambitions présidentielles. En effet, le SG du FLN n’avaitil pas et solennellement fait le serment de déguerpir si jamais le parti n’obtenait pas au minimum 1 000 communes sur les 1 541 que compte le pays, à l’occasion des élections locales du 29 novembre dernier ? Mais c’était compter sans la ruse du chef qui, une fois ledit scrutin local ayant livré son verdict avec tout juste un peu plus de la moitié de la moisson visée avec un collège électoral de 7 191 élus locaux, s’est livré à des attaques contre, notamment, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales accusé d’avoir défavorisé le FLN, à travers le tant décrié article 80 du nouveau code électoral régissant l’élection des maires. Ce que les redresseurs ont interprété comme une «argutie» aux côtés de l’autre argument brandi par la direction du FLN, à savoir des alliances contre-nature qui auraient été tissées contre lui, ceci en sus du phénomène de l’indiscipline dans les rangs des élus du parti. Et ce revers du 29 novembre écoulé allait être suivi d’une autre déconvenue pour Belkhadem, donnant ainsi du grain à moudre au camp des redresseurs. En effet, ces derniers jubilent à l’annonce des résultats du vote de samedi dernier portant renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. Un scrutin qui a vu le FLN trébucher puisqu’il perdra à l’occasion, pas moins de 13 sièges sur les 32 qu’il comptabilisait avant cette joute des grands électeurs, ne réussissant à glaner que 17 sièges. Une «prouesse» d’autant plus amère qu’elle a profité au frère ennemi, le RND qui, à l’occasion, et avec les 24 sièges engrangés, enregistre son meilleur score aux sénatoriales. Et le clan Belkhadem a vite fait de «commenter» cette seconde «douche froide» en un mois la mettant sur le compte d’une «trahison interne». Ce que, d’ailleurs, Abderrahmane Belayat, membre du bureau politique du FLN, reconnaîtra en joignant sa voix à celles de ceux qui qualifient ce score «d’anormal» du fait que le parti dispose d’un collège de près de 8 000 élus locaux. «Il est navrant de constater que dans plusieurs wilayas, les élus du FLN ont voté contre le candidat du parti», dira-t-il dans un entretien au journal électronique TSA, tenant néanmoins, à relativiser cette indiscipline en précisant que cette dernière «n’est pas dirigée contre le parti, mais contre la personne du candidat. Ce n’est donc pas une position politique mais le reflet d’animosités personnelles et parfois ethniques». Belayat n’exclut, par ailleurs, pas que l’argent sale ait influé dans le choix des élus du parti, affirmant que même si «nous n’avons pas de preuves palpables qui accablent nos élus, c’est une autre possibilité qu’il faut prendre en considération» car, tiendra-t-il à préciser, «avant d’être des élus, ce sont des êtres humains, ils peuvent se tromper». Et au plus fidèle parmi les fidèles de Belkhadem d’avertir le Mouvement de redressement qui, pour rappel, menace de destituer le secrétaire général du FLN à l’occasion de la prochaine réunion du comité central. Les qualifiant de «pseudo-opposants », Belayat affirmera «aiguiser les couteaux et les diriger contre ceux qui veulent prendre notre place», allusion on ne peut plus claire à Kara, Khaldi et ceux d’entre les pourfendeurs de la direction du parti. «La politique est un combat, ce n’est pas un dîner de gala. Le réveil de ceux qui ont hiberné pendant plusieurs années doit être très difficile, contrairement à nous», ajoutera-t-il. Soutenant que la session du comité central du parti est maintenue à la date prévue, soit du 31 janvier au 2 février 2013, l’ancien ministre de l’Habitat et de l’Hydraulique en dévoilera l’ordre du jour : le bilan de l’année qui vient de s’écouler et l’adoption du programme pour celle qui vient de commencer. Avec cette précision de taille : «La ligne politique demeurera la même avec le soutien sans réserve aux choix du président de la République», dirat- il, mettant les hostilités de membres du comité central, qui, selon lui, ne constituent pas la majorité, à l’égard du SG, sur le compte de «raisons personnelles ». Bélayat se montrera, cependant, évasif quant aux prétentions prêtées à Belkhadem par Kara de postuler à la présidentielle d’avril 2014. «Je pense qu’il est encore trop tôt pour parler de présidentielle», se limitera-t-il à dire alors que plus d’un considère l’année 2013 comme la dernière ligne droite avant ce scrutin de tous les enjeux, les véritables aux côtés du projet de révision de la première loi du pays.

M. K.