Il promet que le prochain mandat sera celui du changement et de l’ouverture démocratique, Sellal tente de rassurer l’opposition

Il promet que le prochain mandat sera celui du changement et de l’ouverture démocratique, Sellal tente de rassurer l’opposition

À Blida, Sellal a fait des promesses mais aussi un aveu. “On lui a demandé de se présenter et il l’a fait pour nous, malgré son état de santé qui l’empêche véritablement de continuer (…)”, a-t-il dit à propos de la candidature de Bouteflika.

Après la promesse faite au premier jour de campagne sur les réformes politiques, le directeur de campagne de Bouteflika, Abdelmalek Sellal, a fait part, hier à Blida, de l’intention de son candidat-Président d’œuvrer, durant le prochain mandat, à aller vers “une nouvelle république du renouveau”. “Dieu merci, aujourd’hui, nous avons recouvert la paix et la stabilité de notre pays, et ce, grâce à la politique de réconciliation nationale adoptée par le président Abdelaziz Bouteflika. Maintenant, il est temps que l’Algérie se développe davantage et dans tous les domaines (…) Lors du prochain mandat, nous allons instaurer une nouvelle république ; une république du renouveau”, s’engage M. Sellal, sa conviction de reprendre bientôt son poste, à peine voilée.

S’exprimant dans une salle à moitié pleine, M. Sellal s’est contenté d’un bref discours d’un quart d’heure où il a été question d’émousser le bilan de Bouteflika auquel il attribue tous les acquis réalisés depuis 1999. Y compris la qualification au Mondial de l’équipe nationale de football. “C’était ici, à Blida, que notre équipe nationale avait joué pour arracher ses deux qualifications consécutives à la Coupe du monde. Vous savez bien que ces qualifications ont été acquises à l’ère de la gouvernance de Bouteflika. Le mérite revient certes à tous les Blidéens qui l’ont accompagnée, mais aussi et surtout au Président et à sa politique (…)”, a tonné M. Sellal devant une assistance composée en majorité de jeunes dont beaucoup n’ont pas l’âge de voter, rameutés, à cette occasion, de partout pour tenter de remplir la salle omnisports du complexe Mustapha-Tchaker.

Outre les jeunes qu’il a tenu à rassurer sur la volonté de l’État à poursuivre ses efforts pour créer davantage de postes d’emploi, M. Sellal ne manquera pas de courtiser les fellahs de la Mitidja qu’il a également rassurés quant aux subventions que leur accorde l’État. “Oui, nous allons encourager davantage le développement de l’agriculture et l’État continuera à subventionner les fellahs. Notre objectif, c’est d’arriver à assurer notre sécurité alimentaire et l’autosuffisance. Aujourd’hui, notre agriculture couvre 70% des besoins nationaux. Nous comptons atteindre les 100% durant le prochain mandat. Dans cette optique, nous avons décidé d’aller vers la fertilisation d’un million d’hectares”, a déclaré le porte-voix de Président-candidat physiquement incapable de mener sa propre campagne.

Une réalité que M. Sellal n’ignore pas. “On lui a demandé de se présenter et il l’a fait pour nous, pour le peuple, et ce, malgré son état de santé qui l’empêche véritablement de continuer (…)”, selon M. Sellal.

Si Bouteflika a accepté de se présenter, c’est parce qu’il est “un grand homme capable” (qader aâla chqah, en arabe algérien). Le directeur de campagne de Bouteflika n’allait pas clore son discours sans aborder, par ailleurs, les menaces à la fois sécuritaires et stratégiques qui pèsent sur l’Algérie pour cause de Printemps arabe et des crises régionales. “Soyez sereins et confiants, il ne faut pas tomber dans le piège du désespoir. Nous avons un État solide pour faire face à tous ceux qui tenteraient de nuire à notre pays, à tous ceux-là qui cherchent à semer la zizanie et la fitna parmi nous. On refuse toute ingérence étrangère. Celui qui nous cherche nous trouvera sur son chemin ; nous avons déjà démontré de quoi nous sommes capables dans l’affaire de Tiguentourine”, a averti M. Sellal.

F. A