Les chances de maintien du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, au gouvernement se réduisent comme une peau de chagrin.
Les prix des produits alimentaires de large consommation ont pour coutume de connaître des hausses à l’approche du Ramadhan. Il y a peu de chance que les choses soient différentes cette année malgré les déclarations rassurantes du ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Selon lui, les prix régulés ne connaîtront pas d’augmentation. Ce qui est une lapalissade, puisque les prix régulés sont plafonnés par définition. Il s’agit du lait, du pain, du sucre et de l’huile. Pour tout le reste, c’est la jungle.
Le ministre promet de sévir uniquement en ce qui concerne les prix de ces quatre produits. Il dit que des mesures fermes seront appliquées contre tout dépassement.
Impuissant, le ministre affirme que pour les autres produits, l’offre, qu’il qualifie d’importante «conduira forcément à une baisse des prix». Si cela ne suffisait pas il y a toujours l’appel au consommateur à la modération durant le mois de Ramadhan. Il instaure ainsi rien de moins que le droit à un régime amaigrissant.
Si ces cures ne suffisent pas, il y a la potion magique. Il rappelle que 10.000 tonnes de viande congelée ont été importées pour les mois de juillet et août. Grâce à l’argent du pétrole, la viande ovine importée sera disponible cette année, se réjouit-il. Pour camoufler des échecs successifs à la tête du ministère, d’autres stratagèmes ont été mis en place. Cap est mis sur le dispositif de contrôle de la qualité et de la répression de la fraude. Benbada annonce que celui-ci sera renforcé par 2500 agents durant le mois de Ramadhan Ces effectifs devront atteindre 7000 agents à la fin de 2014. Empiéter sur les prérogatives du ministre de la Santé est un nouveau moyen de tenter de gagner en crédibilité. Le tout dans une perspective politique clairement affirmée. Le pays est à la veille d’un remaniement gouvernemental. Et les chances de maintien du ministre du Commerce, Mustapha Benbada au gouvernement se réduisent comme une peau de chagrin.
Pour deux rasions: tout le monde sait que le MSP, parti dont il est issu, n’est pas en odeur de sainteté au sein du sérail. En outre, son bilan ne plaide pas en sa faveur.
Des tonnes de marchandises contrefaites sont déversées chaque jour sur le territoire. Ce n’est que cette semaine que le ministre dévoile son plan. Il compte installer des inspections au niveau des frontières et des ports afin de faciliter le contrôle des marchandises.
La débandade est visible dans le secteur de l’agroalimentaire, de l’habillement, de la pièce détachée et même des matériaux de construction comme le ciment. Même pour ce dernier produit, le ministre ne cesse de promettre.
Si pénurie il y a, c’est que la période entre avril et octobre connaît une forte demande en raison du lancement des projets de construction. Rien qua ça! Si la demande de muguet est forte en mai, c’est la faute à la Journée internationale du travail.
Là aussi, recours à la même potion magique. En lieu et place de la production, on importe. L’Algérie a déjà importé 1,2 million de tonnes de ciment en 2011. Il jette l’opprobre sur «certaines sociétés nationales et étrangères à l’origine des tensions sur le marché» à cause de pratiques illégales.
Quand bien même cela aurait pu être vrai, qu’a-t-il attendu pour assainir les registres du commerce dont le nombre est estimé à 35.600? A-t-il seulement traqué les registres des fraudeurs?