Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, hausse un peu plus le ton contre les «redresseurs», les avertissant que toute action de division du FLN est «absolument inacceptable», et les prévenant que les instances du parti ne seront pas laxistes à leur égard.
Belkhadem qui s’exprimait à l’ouverture de la rencontre qui a réuni, hier à l’hôtel Riadh de Sidi-Fredj, les mouhafeds et les superviseurs en présence de membres du bureau politique du parti, a souligné qu’il n’est «pas en train de menacer» les responsables de la fronde actuelle. Il s’est montré, cependant, très critique à l’égard des redresseurs, menés notamment par El-Hadi Khaldi et Mohamed-Seghir Kara.
«Notre parti n’est pas un parti de factions. Le FLN n’est pas une vache à traire ou une monture à enfourcher pour atteindre des objectifs personnels. L’ambition est légitime, mais il ne faut pas cracher dans la main qui vous a nourri», a-t-il lancé, avant d’assener : «Le FLN n’appartient pas à l’un ou à l’autre. C’est d’ailleurs une diminution de la valeur des hommes que de dire qu’untel est l’homme d’untel.» Dans la foulée, Belkhadem cite une sourate du Coran évoquant le Diable, en assimilant ses détracteurs à ce dernier.
«Le vrai militant est celui qui respecte les statuts du parti et son règlement interne. La force de conviction d’un militant est en lui-même et non dans le poste de responsabilité qu’il occupe», a-t-il encore ajouté dans une allusion claire à ses adversaires directs. Belkhadem poursuit, ferme : «Toute action de division est absolument inacceptable. L’affaiblissement du FLN conduit à l’affaiblissement de l’Algérie. Cela est inacceptable et l’on a vu ce qui s’est passé lorsque le FLN a été fragilisé en 1988», reconnaissant toutefois que «les problèmes émanent de l’opposition à la composante du bureau politique». Il invite ceux qui se plaignent de cette question ou de toute autre anomalie, déviation ou affaire de corruption constatées au sein du parti à s’en remettre au comité central, tel que stipulé par les textes du parti. Belkhadem prévient ceux qui ne respectent pas cette démarche en les avertissant qu’on «ne sera pas laxiste à leur égard». Avant d’inviter les journalistes à quitter la salle pour entamer les travaux à huis clos, Belkhadem a rappelé les nombreuses secousses qu’a subies le FLN par le passé sans l’ébranler, affirmant que se qui se passe actuellement «n’est même pas un tremblement».
A sa sortie de la salle, Belkhadem est tombé face à face avec une troisième catégorie de militants qui se disent non liés avec les redresseurs mais s’opposent à l’«exclusion de leurs militants des structures du FLN». Il s’agit de militants des mouhafadas de Saïda et Djelfa. A l’adresse de l’un des militants de Djelfa qui voulait lui remettre une lettre, Belkhadem dit que «tout se passe à l’intérieur de la salle» de réunion. «Vos mascarades ne finiront donc jamais», lui lance Belkhadem tandis que le militant lui répond : «Vous avez placé des entrepreneurs dans les instances du parti et vous avez exclu les vrais militants.»
Auparavant, Belkhadem, par ailleurs ministre d’Etat représentant personnel du président de la République, a tenté de réduire l’importance de la crise qui secoue le vieux parti. «Ce qui se passe est un signe de bonne santé du parti. Il y a eu des difficultés dans le choix des membres des kasmas parce que notre base militante est dense et large», a-t-il expliqué. Il a également fait savoir que 1 514 sur 1 592 kasmas ont été renouvelées à ce jour, indiquant que les assemblées générales des mouhafadas se tiendront dès le début de l’année prochaine.
H. Mouhou