Malgré son échec comme candidat à la présidentielle en 2004 en plus de son expérience «ratée» dans la gestion de deux mouvements, le «cheikh» veut créer une nouvelle formation politique.
L’ancien responsable d’Ennahda, puis d’El Islah, Abdallah Djaballah ne veut plus perdre de temps et accélère son retour sur la scène politique nationale au moment où les partis islamistes sont dispersés et affaiblis par les conflits internes. Une situation qui est en sa faveur si jamais il réussit à rassembler plus de
«fidèles». Ainsi, malgré son échec comme candidat à la présidentielles en 2004 en plus de son expérience «ratée» dans la gestion de deux mouvements, le «cheikh» veut créer une nouvelle formation politique.
Après l’annonce des réformes politiques en Algérie, le 15 avril dérnier, dont l’agrément de nouveaux partis politiques, sachant que ces réformes sont intervenues dans une conjoncture appelée par certaines parties de «printemps arabe» qui a permis la montée des islamistes dans quelques pays, notamment la Tunisie, la Libye, le Maroc et l’Egypte, plusieurs annonces ont été faites pour la création de nouveaux partis. M.Djaballah qui avait tenté de reconquérir son premier parti «En Nahdha» sans succès, a annoncé la création de son parti, dénommé «le front pour la justice et le développement». Une appellation loin de celles utilisées généralement par les islamistes ; donc, tout en gardant son burnous d’islamiste, Djaballah veut recruter un maximum de militants. D’ailleurs, la rencontre de Zéralda tenue vendredi dernier a rassemblé un nombre remarquable de curieux, de sympathisants et de fidèles.
Dans ce cadre, Djaballah a annoncé l’installation prochaine d’une «instance nationale» composée de conseillers dans différents domaines pour l’élaboration d’un programme en prévision de la tenue du congrès constitutif de la nouvelle formation dénommée «Front pour la justice et le développement». Ainsi, Djaballah a l’air d’avoir appris les leçons du passé car parmi les critiques de ses anciennes formations politiques il y a «la dictature dans la prise de décision». Lors d’une rencontre nationale des comités provisoires de wilaya de la nouvelle formation, M. Djaballah a annoncé que «le congrès constitutif du parti se tiendra après l’installation de cette instance». Evoquant les principes de son parti, il a souligné l’attachement de ce dernier aux principes de la proclamation du 1er Novembre, ajoutant que «la culture de l’entraide et la justice sociale» constituait les fondements de son action partisane au service de la nation. Il a estimé que «la consécration d’un Etat démocratique implique une séparation effective des pouvoirs tout en maintenant l’équilibre afin qu’ils soient complémentaires». Avant d’ajouter que l’alternance pacifique au pouvoir à travers des élections «libres» et «transparentes», figurait parmi les principales conditions pour l’édification de l’Etat de droit.
Interrogé sur l’octroi de l’agrément à son parti, M. Djaballah a repondu : «Nous n’avons reçu jusqu’à présent aucune réponse officielle. Cependant, les dernières déclarations du ministre de l’Intérieur et des collectivités locales sont encourageantes».
Il est à souligner que l’agrément de nouvelles formations politiques ne sera prononcé qu’une fois le projet de loi organique sur les partis politiques promulgué. Actuellement, ce texte est en débat au niveau de l’APN. Il y a quelques jours, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia avait annoncé que quatre à six partis remplissaient les conditions pour l’octroi d’agrément. Selon des échos, le parti de Djaballah serait parmi ces nouvelles formations politiques. D’ailleurs, selon des informations non confirmées, Djaballah aurait été reçu par Ould Kablia avant même la validation du projet de loi sur les partis politiques par le gouvernement puis en conseil des ministres. Donc, l’ancien candidat aux présidentielles aura l’occasion de participer aux prochaines élections législatives mais le plus grand enjeu reste la présidentielle.
Jeudi dernier à l’APN, le ministre de l’Intérieur a déclaré que «ceux qui ont commandité des actes ayant mené à la tragédie nationale, au même titre que ceux ayant commis des crimes, ne seront pas autorisés à créer des partis», en référence à l’article 4 du projet de loi relatif aux partis politiques. Mais, selon le représentant du gouvernement
«il y a également des repentis qui ont des choses à se reprocher. Ils ne peuvent pas créer de partis, mais s’ils veulent adhérer à un parti, la question sera examinée au cas par cas». Il est à préciser que la chasse a déjà été lancée pour recruter d’anciens militants de FIS dissous, dont le MSP, la direction actuelle du FLN en plus de nouveaux partis islamistes annoncés, à l’instar du parti «El Taghyir» de Menasra, celui de l’ex-SG d’El Islah, Djamel Ben Abdessalem et bien sûr cheikh Djaballah.
Par Nacera Chenafi