L’ex-candidat malheureux à la présidentielle de 2004, Ali Benflis a apparemment toutes les chances d’être…l’heureux élu en 2014. Des sources proches de son entourage confient qu’il compte même annoncer sa candidature à la date symbolique du 1er novembre.
Il faut rappeler que Benflis avait promis récemment à l’occasion d’un hommage au défunt Amar Bentoumi qu’il allait faire une «déclaration politique dans quelques jours». Il avait déclaré qu’il était un «acteur politique» et, à ce titre, il était normal qu’il s’exprime sur l’actualité nationale. Les observateurs et les médias ont tôt fait de conclure qu’il s’agissait d’une montée au créneau de Ali Benflis pour signifier qu’il compte bien se faire «justice» en avril prochain.
Depuis, il ne se passe pratiquement pas un jour sans qu’on n’entende la naissance d’un comité de soutien au virtuel candidat à la présidentielle. Même depuis le lointain Canada où réside une importante communauté algérienne à Montréal, un comité de soutien a été mis en place. Mardi, ce fut à Sidi Bel Abbès dans l’ouest du pays, réputé être le fief de Bouteflika, qu’un comité de soutien a été mis en place.
Il faut dire que Ali Benflis, qui est lui-même un fils de chahid, bénéficie d’un grand soutien de la famille révolutionnaire. Il va sans dire qu’il garde de solides contacts au sein de l’appareil du FLN notamment au niveau des kasmas où la machine de redressement n’a pas réussi l’oeuvre de «dé Benflisation» entamée juste après l’invalidation du congrès du FLN ayant porté Benflis à la tête du secrétariat général en 2003.
Aussi, Ali Benflis qui a observé un silence de cathédrale depuis son cauchemar de 2004, n’est pas homme à parler pour rien. S’il a montré de signes qu’il est partant à l’assaut d’El Mouradia c’est qu’il a dû recevoir des signaux forts «d’en haut». Ces derniers jours, il multiplie dans la discrétion qui le caractérise les rencontres avec les acteurs politiques et personnalités nationales pour s’offrir le maximum de soutiens.
Dernière en date, sa rencontre lundi avec le chef du MSP, Abderrazak Mokri, avec qui il s’entretient pour la deuxième fois. Le responsable du parti islamiste en rupture de ban avec l’alliance présidentielle n’a jamais fait mystère de son souhait de voir l’opposition se fédérer autour d’un homme de consensus. Son alter ego du Front du changement de Abdelmadjid Menasra n’en pense pas moins.
Etant lui aussi originaire de Batna, l’ex-ministre de l’industrie serait contre l’idée de soutenir la candidature de Ali Benflis. Il y a lieu de rappeler que l’ex-président Liamine Zeroual qui a été approché l’été dernier par les représentants de la famille révolutionnaire pour «sauver l’Algérie» a eu une réponse énigmatique : «soutenez un enfant de chahid ». S’agit-il de Ali Benflis ? Tout porte à le croire avec du recul.
Une chose est quasiment certaine, l’ex-chef du gouvernement s’apprête à dire son «fin mot» d’après ses supporteurs. Et si sa déclaration coïncide avec le 1er novembre, ce sera une belle revanche de sa part en ce sens que l’actuel président risque lui de ne pas honorer l’inévitable cérémonie de présentation des voeux au palais du peuple en raison de ses ennuis de santé. Ce serait alors, une passation de témoins entre deux anciens amis que la politique a séparés et dont les destins vont se croiser.
Hamid Merakchi