Le patron du Front du changement, parti récemment créé, plaide pour une amnistie générale
Dans la nouvelle loi sur les partis politiques, il est écrit noir sur blanc l’exclusion des responsables du FIS dissous de la politique.
Le patron du Front du changement, Abdelma-djid Menasra, veut braver l’interdit. Dans un entretien accordé au journal électronique TSA, l’ex-ministre de l’Industrie dévoile qu’il ouvre les portes du parti aux anciens militants du FIS dissous, exclus de la vie politique sur le plan légal. «Je tiens à préciser que le FC est ouvert aussi aux militants du FIS, exclus de la politique par les dispositions de la Charte pour la paix», a-t-il affirmé sans ambages. Le patron du Front du changement, parti récemment créé, plaide pour une amnistie générale qui permette de tourner la page de la tragédie nationale. «Je pense que le moment est venu de tourner la page et d’effacer un passé qui a meurtri toutes les familles algériennes», a-t-il déclaré en arguant que «l’avenir du pays doit être bâti loin de l’esprit de vengeance et de la culture de l’exclusion». En accueillant les ex-militants du FIS dissous, le Front du changement ne risque-t-il pas d’être sanctionné? La déclaration de M.Menasra ne passera pas inaperçue pour le gouvernement. Ce dernier est resté intransigeant quant à l’interdiction du retour des responsables du FIS dissous sur la scène politique. Plusieurs ministres de la République ont tenu à le rappeler. S’exprimant sur ce sujet à la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a rappelé que l’exclusion du jeu politique des anciens dirigeants de l’ex-FIS n’est pas une nouveauté. «Ce parti a été dissous d’abord par voie judiciaire en mars 1992 pour les raisons que l’on connaît. Ce n’est pas l’actuelle loi sur les partis qui a tranché, mais l’ordonnance de 2006 portant application de la Charte sur la réconciliation nationale», a-t-il clarifié.
Dans la nouvelle loi sur les partis politiques, il est écrit noir sur blanc l’exclusion des responsables de l’ex-FIS de la politique. «Il est interdit à toute personne responsable de l’exploitation de la religion ayant conduit à la tragédie nationale de créer un parti politique ou de participer à sa création ou de siéger dans ses instances dirigeantes», dit la loi fermant définitivement la porte aux militants du FIS dissous, responsables de la tragédie nationale.