Il offre l’amnistie aux djihadistes sunnites et rejette les revendicat : Irak, nouri al-maliki tente de trouver une échappatoire

Il offre l’amnistie aux djihadistes sunnites et rejette les revendicat : Irak, nouri al-maliki tente de trouver une échappatoire
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Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, est pressé de partout et ne sait plus où donner de la tête pour régler la plus grave crise politico-sécuritaire que l’Irak a connue depuis la chute de l’ancien régime de Saddam Hussein en 2003. Confronté depuis le 9 juin aux terroristes de l’État islamique en Irak et au Levant (Eiil), qui ont décrété la semaine dernière la création d’un califat dans la partie nord-ouest du pays, Nouri al-Maliki est face à un autre problème. Profitant de la faiblesse du régime de Baghdad, les Kurdes ont lancé un véritable pavé dans la mare en annonçant leur intention d’organiser un référendum pour leur indépendance du Kurdistan irakien.

Une déclaration qui met dos au mur un Premier ministre à la recherche d’appuis pour éviter de mener une lutte anti-terroriste qui évitera l’éclatement de l’Irak. Après avoir vainement tenté de convaincre les États-Unis, en partie responsable du chaos actuel à Baghdad, d’intervenir sur le terrain aux côtés de l’armée régulière qui a subi plusieurs revers contre les djihadistes sunnites, Nouri al-Maliki décrète une amnistie générale en faveur des éléments de l’Eiil. Mais cette amnistie risque de connaître le même sort que celle décrétée par le président syrien, Bachar al-Assad, pour mettre fin à quatre ans de guerre civile dans son pays.

Les terroristes de l’Eiil et de l’État islamique en Syrie n’ont aucune intention de reculer devant n’importe quelle proposition politique des autorités irakiennes. Seule la lutte armée est susceptible de les faire fléchir. Ce qui n’est pas acquis pour le moment, car l’Irak ne dispose pas d’assez de moyens pour freiner l’avancée de l’Eiil qui n’est qu’à une centaine de kilomètres de la capitale Baghdad. L’arrivée des renforts, en provenance de la Syrie, n’est pas pour faciliter le redéploiement de l’armée irakienne sur le terrain.

Outre ce conflit armé, joint au blocage de la situation politique au niveau du gouvernement, Nouri al-Maliki a été pris de court par les Kurdes irakiens qui ont décidé d’assurer la sécurité de leur territoire avec leurs propres hommes et moyens, pour éviter un embrasement de leur région. Mais c’est la déclaration de Massoud Barzani à la BBC sur l’avenir du Kurdistan irakien qui a surpris Al-Maliki. Le Premier ministre a vite réagi au président de la région semi-autonome du Kurdistan où l’Eiil n’a pas pu y pénétrer faute de garant.

«Personne n’a le droit d’exploiter les événements qui ont eu lieu pour imposer un fait accompli, comme l’a fait la région du Kurdistan», a dénoncé M. Maliki lors d’une intervention télévisée, faisant référence notamment au chef-lieu de la province pétrolière de Kirkouk. «Nous rejetons cela», a rapporté l’AFP. Selon l’ONU, les violences ont fait plus de 2 400 morts en juin, un niveau jamais vu depuis des années. L’offensive djihadiste a en outre fait des centaines de milliers de déplacés, dont certains se trouvent bloqués dans des camps à la limite du Kurdistan.

L. M./Agences