Il n’y a pas de « force terroriste organisée » en Algérie, a affirmé le chercheur Saad Khiari de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), soulignant le mérite des services de sécurité algériens dans la lutte antiterroriste.
Pour ce spécialiste de l’Algérie et du dialogue interreligieux, les actions terroristes sont « marginales » dans cette zone par rapport à ce qui se passe en Syrie ou en Irak, indiquant dans une interview au Point qu’ »il n’y a pas de force terroriste organisée en Algérie comme on peut l’imaginer « .
« Il faut dire que le mérite va d’abord aux services de sécurité algériens », a-t-il dit, faisant constater que depuis l’attentat d’In Amenas en 2013, les services de sécurité algériens sont « sur les dents ».
« Parce que c’était un grand choc, on a osé s’en prendre au cœur de la cible, des champs pétroliers et gaziers, qui sont les principales ressources du pays. Et donc tout ce qui est au sud, au niveau de la frontière avec le sud du continent, les services sont vraiment sur le qui-vive permanent », a-t-il expliqué, relevant que les terroristes activant dans la région « sont finalement devenus des soldats sans grands moyens, surtout en moyens « militaires ».

A la frontière subsaharienne, a-t-il ajouté, il y a surtout les trafiquants d’armes, de drogue ou de migrants, estimant que « le territoire algérien est tellement immense que, quel que soit le danger, on est sur les dents ».
Revenant sur l’attentat avorté de dimanche à Constantine, le chercheur algérien a estimé que c’est « un feu de paille ».
Dans ce cas précis, a-t-il expliqué, « il s’agit d’un homme qui n’a même pas été capable d’actionner sa ceinture et qui a été repéré tout de suite », affirmant qu’il s’agit là « soit d’éléments qui sont perdus et veulent se faire valoir auprès de Daech ou d’un coup raté de l’organisation ».
« (…) depuis plusieurs mois maintenant, les frontières sont très surveillées du côté de l’est de l’Algérie. Surtout depuis le début de la crise libyenne. Il y a une forte coopération aussi depuis des mois entre la Tunisie, l’Algérie et l’Egypte autour de la Libye », a-t-il ajouté, soulignant qu’en dehors des bandes de trafiquants, « il n’y a pas vraiment de danger lié directement à Daech ou à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en Algérie ».