Dans une mise au point adressée au site électronique d’information TSA, Daho Ould Kablia nie avoir tenu des propos défendant l’assassinat de Abane Ramdane, encore moins le justifiant.
Le tollé qui a suivi les propos rapportés par le journal arabophone Echourouk, faisant dire à l’ancien ministre de l’Intérieur que la mort de Abane était «nécessaire», serait donc dû à une mauvaise interprétation-traduction du journaliste qui a interviewé Daho Ould Kablia. «Dans mes déclarations, écrit donc le plaignant, je n’ai nullement défendu et encore moins justifié la mort de Abane Ramdane». Le président de l’association des anciens du MALG regrette cette mauvaise traduction et a affirmé : «Je n’ai pas du tout été satisfait par la traduction qui en a été faite. J’en ai fait part à son (journal Echourouk, Ndlr) directeur général, M. Ali Fodhil».Dans la mise au point adressée à TSA, Daho Ould Kablia, qui revient sur le cas de Abane Ramdane, explique que «pour le cas de Abane Ramdane, j’ai dit que celui-ci, malgré le travail gigantesque qu’il a accompli à Alger de 1955 à 1957, a trouvé à la sortie hors du pays une ambiance qui ne lui était pas favorable, car il s’est vite trouvé en désaccord avec les militaires qui composaient majoritairement le nouveau CCE désigné par le CNRA en août 1957. Le désaccord était dû à l’incompatibilité manifeste entre des caractères opposés et des cultures politique différentes, ainsi que la divergence de vues totale sur la manière de conduire la Révolution, notamment la remise en cause du principe cher à Abane de la primauté du politique sur le militaire telle qu’adoptée par le Congrès de la Soummam.»Après une vive polémique qui a provoqué une levée de boucliers chez certains historiens mais aussi au sein même de la famille de Abane Ramdane, Daho Ould Kablia a exprimé ses regrets. «Pour ceux qui estiment que j’ai attenté à la dignité de Abane Ramdane, j’exprime mes regrets, à sa famille en particulier, et je dis que j’ai eu l’occasion, lors d’une conférence à Tizi Ouzou même, de parler des apports de Abane Ramdane à la Révolution dans sa phase de construction, et de Krim Belkacem dans le couronnement de la lutte, lors des mémorables négociations pour la fin de la guerre et pour le triomphe de la liberté en Mars 1962.»
K. B.