« Il n’est pas évident » de pouvoir réaliser notre programme de 5 raffineries (PDG de Sonatrach)

« Il n’est pas évident » de pouvoir réaliser notre programme de 5 raffineries (PDG de Sonatrach)

Il y a plus de deux ans, lorsque le baril de brut coûtait environs 150 dollars, Sonatrach avait planifié de construire cinq (5) raffineries, selon lui. Mais « actuellement, avec un prix du baril entre 40 et 50 dollars, ce n’est pas évident. Et le plus important est alors de construire nos deux raffineries essentielles pour répondre à nos besoins », a-t-il affirmé.

Le groupe Sonatrach doit trouver un autre moyen à même de rentabiliser ses installations, dans le contexte actuel de la chute du prix du baril, a indiqué mercredi à Hassi Messaoud le P-dg du groupe pétrolier national, M. Abdelmoumen Ould Kaddour.

« Le prix du baril est tombé de 150 à 40 dollars. Il faut donc que nous trouvions un autre moyen pour pouvoir rentabiliser nos installations », a déclaré M. Ould Kaddour lors d’un point de presse tenu à l’issue d’une visite à Hassi Messaoud et à Gassi Touil.

« Il faudrait que les équipements que nous avons soient optimisés dans leur fonctionnement », a-t-il expliqué.

A ce propos, il a relevé l’importance de la prise en compte du coût de revient du baril pour l’optimisation du rendement de chaque installation pétrolière.

Dans ce sens, il a insisté sur la situation actuelle du marché pétrolier mondial qui impose, selon lui, une démarche différentiée portée sur la valorisation des hydrocarbures primaires via leur transformation localement.

A cet effet, le premier responsable de Sonatrach a fait valoir que le raffinage des hydrocarbures doit impérativement se faire en Algérie, en vue du renforcement de la valeur ajoutée et de la création d’emplois.

« Nous travaillons avec des partenaires étrangers dans le cadre d’une nouvelle approche économique, c’est-à-dire que nous allons essayer de transformer nos matières premières en Algérie pour la création de l’emploi et de la valeur ajoutée, et nous permettre d’exporter autre chose que du brut et du gaz », a-t il avancé.

Pour atteindre cet objectif, le groupe doit renforcer sa dotation en raffineries et satisfaire la demande nationale tout en visant l’exportation de l’excédent des produits finis.

« Nous avons une raffinerie en cours de finalisation, malheureusement à l’arrêt (raffinerie de Sidi R’cine), la reprise est en cours et j’espère qu’elle sera opérationnelle à la fin 2018 », a-t-il souhaité.

M. Ould Kaddour a également fait savoir que le projet d’une raffinerie à Hassi Messaoud serait lancée avant la fin de l’année.

Il est également question de lancer l’opération de la raffinerie de Tiaret au début de l’année prochaine.

D’autre part, le P-dg de Sonatrach a précisé que le groupe n’opérait pas une réorientation de sa stratégie mais il prenait plutôt une prise en considération du contexte économique mondial.

Il y a plus de deux (2) ans, lorsque le baril de brut coûtait environs 150 dollars, Sonatrach avait planifié de construire cinq (5) raffineries, selon lui.

Mais « actuellement, avec un prix du baril entre 40 et 50 dollars, ce n’est pas évident. Et le plus important est alors de construire nos deux raffineries essentielles pour répondre à nos besoins », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, M. Ould Kaddour a estimé qu’il fallait « être fiers de ce qui se fait en Algérie par les entreprises algériennes: bien que l’engineering soit assuré par des entreprises étrangères, il est bon de savoir que nous avons des capacités de développement locales ».

Dans ce sens, il a observé que le partenariat restait « un élément de développement économique incontournable », ajoutant que le groupe a besoin de partenaires qui disposent d’une technologie et d’un savoir-faire.

Le P-dg de Sonatrach, accompagné d’une délégation de la compagnie, a entamé sa visite par la direction régionale de Gassi Touil.

Lors de cette visite, le vice-président d’ingénierie et de production, M. Salah Nekmouche a fait état d’une production, du 1er janvier au 30 juin 2017, de 133.876 tonnes de pétrole brut (107% par rapport aux prévisions), de 750.677 millions de m3 de gaz associé (106,92%) et de 244.020 tonnes de condensat (110,77%).

Il a également indiqué que le site disposait de 37 puits d’huile et de 47 puits de gaz, ouverts et en exploitation.

M. Ould Kaddour a aussi visité le centre de contrôle du fonctionnement du traitement du gaz de l’usine de Gassi Touil, le centre de contrôle du fonctionnement du traitement d’huile et la station de pompage Transport par canalisation (TRC).

A Hassi Messaoud, il s’est rendu essentiellement à des installations pétrolières et à l’Institut algérien du pétrole (IAP) de Hassi Messaoud (ex Naftogaz) qui assure la formation aux ingénieurs et techniciens de Sonatrach.

Cet institut assure également des formations à la carte pour les employés d’autres entreprises.

Par ailleurs, M. Nekmouche a indiqué aux journalistes que jusqu’à la fin du premier trimestre de l’année en cours, l’ensemble des installations de Hassi Messaoud ont enregistré une hausse de 10% de leur production, avec une augmentation de 20.000 barils/jour.

Inauguration de l’aéroport de Gassi Touil

Lors de sa visite, M. Ould Kaddour a procédé à l’inauguration d’un nouvel aéroport à Gassi Touil dont le tarmac est conçu pour recevoir des aéronefs de type Bombardier Q.400 de Tassili Airlines (filiale de Sonatrach).

« Nous avons développé un aéroport pour assurer les commodités à nos employés » qui peuvent maintenant aller voir leurs familles sans devoir passer par l’aéroport de Hassi Messaoud (à 150 km de Gassi Touil).

D’un coût total de plus de 639 millions de DA, l’aéroport livré attend l’autorisation d’exploitation depuis septembre 2016.