le problème ne réside pas dans la disponibilité des produits, mais dans les prix. On parle de disponibilité des produits à la consommation.
Mais à quel prix? En fait, il ne s’agit point de disponibilité de produits, toujours largement disponibles. C’est, au contraire, une question de coût.
En effet, comment expliquer que le prix du sucre ait augmenté de 42% et celui de l’huile de table à environ 7%? s’interroge-t-on. N’est-ce pas là une atteinte au pouvoir d’achat du citoyen, dont l’augmentation du Snmg avait été pompeusement annoncée avant d’être aujourd’hui, réduite à néant par un mouvement haussier sans précédent. Tout un chacun sait, en effet, que l’augmentation du Snmg a été une décision gouvernementale strictement politique, l’Exécutif voulant par là assurer la paix sociale.
En d’autres termes, les récentes augmentations de prix de denrées de première nécessité sont un véritable «coup de poignard» dans le dos du gouvernement par tout un cartel de spéculateurs mobilisé pour annihyler les effets de la politique gouvernementale.
C’est dans ce sens que l’on pourrait comprendre le contenu de l’intervention, jeudi dernier, du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui présidait une journée de coordination sur la mise en oeuvre d’une «Stratégie d’approvisionnement du marché national en produits de large consommation».
Le ministre a de nouveau mis fermement en garde les opérateurs économiques privés contre toute spéculation dans l’approvisionnement, la fixation des prix ou la distribution des produits de large consommation, notamment les denrées alimentaires.
Dans son intervention, Benbada a instruit les opérateurs privés d’«adopter une vocation citoyenne et de service pour garantir un impact positif sur le marché national».
Cet engagement devra être plus perceptible, notamment en cette période «d’emballements des prix et de perturbation du marché».
Le ministre visait «l’instauration d’un processus et un cadre de communication et de partenariat pérennes entre les opérateurs économiques et les pouvoirs publics». Benbada a invité instamment les opérateurs à assumer leur mission de «service public» parallèlement à leur activité commerciale.
Cette option de dialogue sera notamment instaurée à travers un «Observatoire de veille» qui sera créé au niveau de la Chambre de commerce et d’industrie (Caci).
Cette initiative, suggérée par un cadre participant, et appuyée par le ministre, sera animée par des institutions (Chambres de commerce et d’industrie) et des associations d’opérateurs économiques. Ce qui créera une synergie de contact direct entre les différents acteurs de ce secteur stratégique qui risquerait, s’il n’est pas sérieusement organisé, d’imposer un Ramadhan particulièrement chaud pour les petites bourses déjà durement touchées par les hausses des prix successives.
Pour ce faire, il est impératif d’organiser au mieux les circuits de distribution et de mettre en place, selon le ministre, «un partenariat stratégique entre les opérateurs économiques privés et les pouvoirs publics pour garantir la stabilisation du marché» qui évitera «un impact négatif sur le citoyen».
«Dialogue, communication et partenariat pérennes entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques», tel a été, en fait, l’essence du message transmis par le ministre.
Des cellules d’écoute et le développement d’un dispositif juridique et relationnel, seront instaurés pour améliorer la communication entre les intervenants économiques.
Dans l’une de ses récentes déclarations, le ministre Benbada avait indiqué que «les mesures de l’Exécutif sont initiées pour libérer le marché des spéculateurs qui font la loi et déterminent les prix, souvent au détriment du pouvoir d’achat des citoyens pris au piège». D’ailleurs, même lorsque les prix baissent sur le marché mondial, cela n’est jamais suivi d’effet en Algérie.