Il ne s’en est tenu qu’un seul en un an, La fin des conseils des ministres ?

Il ne s’en est tenu qu’un seul en un an, La fin des conseils des ministres ?

Entre son évacuation d’urgence en France, suite à un AVC survenu le 27 avril 2013, et aujourd’hui, le Président Bouteflika ne s’était rendu dans son bureau au palais d’El- Mouradia qu’une seule et unique fois, institutionnellement contraint, il faut le dire, de faire adopter la loi de finances 2014 par le Conseil des ministres.

C’était le 25 septembre dernier. Toujours convalescent, il ne semble pas désireux de renouveler un exercice qu’il avait zappé dix mois durant auparavant. Pour combien de temps encore ?

L’on aura noté que depuis la tenue du dernier et jusqu’ici seul Conseil des ministres, en une séance poussive qui aura duré, dit-on, deux heures, aucune voix ne s’est extraite du brouhaha qui emplit l’espace politique pour faire l’annonce d’un conclave en perspective.

Si le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, ne s’est pas enthousiasmé comme la fois précédente à livrer en primeur la proximité de l’événement, c’est que soit il n’est plus dans les confidences du chef de l’Etat ou sinon ce dernier n’envisagerait pas de se plier à nouveau à l’exercice à brève ou proche échéance.

La seconde hypothèse paraît plus vraisemblable, tant est que Bouteflika n’a jamais fait du Conseil des ministres un sacerdoce qu’il faille observer scrupuleusement.

Avant le 25 septembre dernier, il était resté 10 mois pleins sans réunir ni présider de Conseils des ministres, un mécanisme pourtant clairement édicté par la Constitution.

Sa convalescence, longue maintenant de 8 mois, lui donne motif supplémentaire à s’en passer. C’est ce qu’il fait, au demeurant, en attendant de satisfaire au protocole de la signature de la loi de finances 2014, laquelle devra intervenir au plus tard le 31 décembre prochain.

En attendant, il ne se préoccupe que de deux choses à la corrélation avérée : sa lente rémission de son AVC et conséquemment le dilemme qu’il éprouve quant à sa représentation ou non à l’élection présidentielle d’avril prochain. Sa convalescence se prolonge dans le temps et l’échéance présidentielle le bouscule. Il hésiterait alors, laissant ses traditionnels soutiens aux prises avec le doute.

C’est pour cela d’ailleurs que les inconditionnels préposés à son soutien manquent d’évoluer sur un même discours. Il y a ceux qui insistent à réclamer sa candidature et ceux qui attendent qu’il se détermine pour s’aligner derrière lui.

Dans la première catégorie, on retrouve comme chef de file le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, épaulé depuis quelque temps par le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd. La seconde regroupe tout un conglomérat de partis. On y retrouve le RND d’Abdelkader Bensalah, le TAJ d’Amar Ghoul et le MPA d’Amara Benyounès.

Quoique tout aussi acquis à Bouteflika, comme l’est Amar Saïdani, ces derniers se retiennent d’amplifier la surenchère autour de la candidature du Président sortant. Un Président dont l’ambition à se pérenniser à la tête de l’Etat se trouve contrariée par la maladie mais que son entourage pousse à rempiler quoi qu’en soient les circonstances.

S. A. I.