Mourad Meghni est à Alger depuis avant-hier pour une visite d’affaires. Le meneur de jeu de charme a profité de ce voyage pour accomplir une campagne de charité et régler quelques affaires personnelles.
Mourad Meghni est à Alger, nous avons profité de l’occasion pour le rencontrer et discuter de différents sujets qui le concernent, à savoir son engagement avec Oum Salal, son départ de la Lazio et l’équipe nationale avec son nouveau coach Halilhodzic.
– Vous êtes en Algérie pour une visite d’affaires et quelques actions de charité…
– Effectivement, c’est le cas, mon partenaire organisait ce petit séjour où il y aura un petit tournoi avec les enfants, ça tombe bien parce qu’il fait beau…

– On imagine que vous êtes bien à l’aise dans votre tête le fait de conclure avec un club en ce début d’été…
– Oui, c’est sûr que c’est un soulagement pour moi, surtout que cela fait longtemps que je ne joue pas, et surtout que cela fait un moment que dans ma tête je voulais changer de club. Je suis content de m’installer dans un club, ça me soulage dans le sens où cela fait un bon bout de temps que j’avais beaucoup de choses, et là, je sais où je vais.
– On pense que vous avez passé une fin de saison inquiétante par rapport à votre situation avec la Lazio…
– Oui, c’est difficile, parce que dans ma tête, je sais que je ne vais pas rester dans ce club, mais en même temps je ne savais pas ce que j’allais faire l’année d’après. C’est vrai que c’était dur pour moi de vivre une telle situation. Sur le plan moral, c’était trop dur du fait qu’il me restait déjà un an de contrat avec la Lazio, comme je l’ai dit, je ne voulais pas rester, mais en même temps, je ne jouais pas non plus. Donc, j’attendais la chance de trouver le club qui me voulait.
– Quand avez-vous réellement décidé de quitter la Lazio ?
– Je ne sais pas quand exactement, mais à partir du moment où je ne jouais plus, je réfléchissais à ma situation. Je me posais des questions. L’idée de quitter Lazio me flottait dans la tête depuis la fin de la CAN, même s’il y avait cette blessure. Même si j’avoue que j’étais bien avant à Rome, mais au bout d’un certain moment, on voulait changer ma famille et moi.
– On voulait savoir s’il y avait un déclic particulier qui vous a incité à quitter la Lazio ?
– Non, il n’y a pas eu de déclic particulier, c’est juste que j’étais lésé d’être dans un club où je ne jouais pas. Je confirme que j’avais tout de même une bonne ambiance au sein du groupe avec les joueurs, mais c’était plus compliqué que ça, je n’aimais pas.
– On vous pose la question, car il y avait des informations faisant état que ça ne marchait pas avec la Lazio même sur le plan financier…
– Au niveau des salaires, j’étais toujours payé, mais j’avoue que j’ai fait des concessions en me libérant, mais sinon, je n’ai pas eu de problème par rapport à cela, le fait de ne pas jouer du fait que j’ai contracté une grosse blessure.
– Après, vous avez directement opté pour Oum Salal ou y avait-il d’autres propositions en parallèle ?
– Non, avant Oum Salal, je n’ai rien eu. Après, j’ai choisi ce club, parce qu’il était le seul qui m’a fait confiance. Je profite de l’occasion pour remercier le président d’Oum Salal parce que c’était un challenge pour lui en me recrutant dans le sens où j’étais blessé une année et il m’a fait confiance. Là, je ne sais pas où j’en suis, mais c’est sûr que je vais travailler pour retrouver ma forme.
– Comment s’est établi ce contact avec Oum Salal, c’est via un manager ou c’est le club qui vous a sollicité directement ?
– Non, c’est un manager au Qatar qui a pris contact avec moi, puis de mon côté, j’ai vu avec mes managers pour tout conclure.
– Cela ne vous a pas fait hésiter de jouer au Qatar et dire que ce n’est peut-être pas la destination pour un joueur aussi talentueux et ambitieux comme vous…
– Sincèrement, je n’avais pas eu trop le choix, soit je choisis le Qatar, soit je patiente, et ne pas être sûr pour la suite, car c’est connu, au Qatar, ils recrutent tôt, alors je prendrai le risque de louper l’offre d’Oum Salal. Donc, j’ai préféré m’assurer que de galérer, car je ne voulais pas rester encore dans la situation d’avant.
– Est-ce qu’il n’y pas des clauses de contrat qui vous permettent de vous libérer dès qu’il y aura une offre plus intéressante ?
– Non, il n’y pas cela. J’ai opté pour trois ans, je ne fais pas dans le sens où je joue une saison et je pars, ou alors 6 mois, non, je me suis engagé pour 3 saisons et lorsqu’il y aura une proposition de partir, je discuterai avec les responsables du club.
– Vous ne pensez pas que 3 ans au Qatar, c’est un peu long pour vous qui êtes ambitieux pour retrouver la joie de jouer et d’aller vers l’avant ?
– Non, il ne faut pas prendre les choses de cette manière, moi je dirai que c’est bien parce que cela prouve qu’ils me font confiance. Mais si j’ai signé 3 ans, cela ne veut pas dire que je vais rester tout ce temps, il se pourrait que je quitte avant. A la Lazio, par exemple, j’ai signé pour 5 ans, mais je n’ai passé que 4 ans. Pour dire que des fois, ça ne veut rien dire.
– Vous avez certainement discuté avec les Algériens qui se trouvent au Qatar pour avoir une idée ?
– Oui, j’ai eu Belmadi il y a un moment, quand j’étais au Qatar. On a parlé de tout, de la vie dans ce pays. J’ai parlé avec Yazid Mansouri récemment. Les deux m’ont conseillé et m’ont dit d’attendre au maximum. Je pense qu’ils ont compris ma situation, et qu’au Qatar, on recrute tôt. Donc, je n’avais pas envie de perdre cette opportunité.
– Si vous êtes aussi ambitieux pour jouer et revenir en force, c’est certainement pour retrouver de nouveau la sélection…
– Avant de revenir en sélection, je tâcherai d’avoir du temps de jeu pour retrouver le plaisir de jouer. A la Lazio, le plaisir était moins présent.
– Vous connaissez bien cette sélection d’Algérie, mais quelle vision portez-vous sur elle tout en étant à l’extérieur ?
– C’est sûr, actuellement, elle traverse un moment difficile. Cela peut arriver à n’importe quel moment. L’équipe de France en a connu cela. Il y a des moments difficiles qu’on est en train de traverser, mais il faut se serrer les coudes pour renouer avec les victoires.
– On n’arrête pas de critiquer l’EN, surtout après la dernière débâcle face au Maroc. Vous sentez-vous concerné aussi ?
– Oui, bien sûr, je me sens concerné. C’est vrai que cela fait un bon bout de temps que je ne suis pas avec le groupe, mais ça me fait toujours mal quand les joueurs se font critiquer. Quand la sélection perd, ça me fait aussi mal, mais c’est sûr que ça me fait mal comme les autres joueurs.
– Cela vous arrive de critiquer l’équipe en la regardant jouer ?
– C’est vrai que j’aimerais, comme tout le monde, qu’il y ait du beau jeu, mais comme je viens de vous le dire, ils passent par une phase difficile. Moi, j’ai plus de possibilité de comprendre les joueurs et leurs difficultés que de critiquer comme le font certaines personnes de l’extérieur.
– Il y a un nouveau sélectionneur en place, en la personne d’Halilhodzic. Le connaissez-vous ?
– De nom, oui, mais pas personnellement, je n’ai pas eu cette chance. Mais si la fédération l’a choisi, c’est qu’il est aussi compétent. Cela ne fait pas partie de mes prérogatives en tant que joueur de parler d’un sélectionneur qui vient d’être installé.
– Il parle justement de changements probables de joueurs pour la sélection…
– Je ne sais pas trop dans le détail, mais je sais que c’est un entraîneur qui va ramener ses idées et sa façon de travailler. Je pense que c’est bien, il faut seulement attendre pour voir ce qu’il va ramener de nouveau. Espérons qu’il pourra débloquer la situation.
– Vous êtes optimiste pour renouer avec la sélection sous l’ère de Halilhodzic ?
– Je ne sais pas encore, mais de toute façon, je vais tout faire pour y être.
– Halilhodzic parle aussi de changement de joueurs, de discipline qu’il faut respecter…
– Tout cela est bien, je dirais même important pour une sélection. Je dirais aussi que Benchikha avait commencé dans ce sens à faire dans le même style, mais après, c’est normal que ça soit comme ça, car il a essayé de donner de la chance aussi bien aux joueurs qui jouent en Europe que les locaux. Ainsi, tous les joueurs partent du même pied d’égalité. Personnellement, dans ma tête, le meilleur joueur jouera.
– Quel est votre premier objectif personnel pour cette nouvelle saison ?
– C’est de faire une bonne saison avec Oum Salal et puis retrouver la sélection nationale.
– Quel effet cela vous a fait d’assister à la défaite face au Maroc à Marrakech ?
– Comme les joueurs qui ont participé à cette rencontre, ça m’a fait mal aussi. On s’est sentis impuissants, même si on a bien démarré le match. Mais après, il n’y avait rien à faire, on était un peu perdus et on sentait que l’équipe ne pouvait plus réagir.
– Vous avez parlé aux joueurs après
le match ?
– C’était trop difficile de leur parler après le match. Les joueurs étaient abattus à un point où même les mots d’encouragement ne suffisaient plus. A. I.