Il n’a jamais été militant du FLN
C’est le membre du comité central et député de Batna, Tahar Khaoua, qui est le numéro Un du FLN à l’hémicycle.
Le Front de libération nationale vient d’apporter de nouveaux changements au sein de son groupe parlementaire à l’APN. Le député Mohammed Djemiai n’est plus président de cette structure. Le poste est revenu à Tahar Khaoua, membre du comité central et député de Batna.
C’est le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui en a pris la décision il y a quelques jours. La décision portant cette nouvelle désignation a été signée le 18 octobre dernier. Dans ce document, il n’est fait état d’aucune démarche du parti ou du groupe parlementaire qui aurait pu aboutir à cette restructuration. C’est le secrétaire général, seul, qui a pris l’initiative consignée dans une note. Elle a été adressée à toutes les structures du parti pour en prendre acte et procéder à son application. L’une des dernières sorties publiques de Djemiai remonte à la fin du mois dernier, lors des débats tenus sur le programme gouvernemental présenté par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Djemiai Mohammed conserve toujours son poste de vice-président en charge des missions relatives aux activités extérieures de l’Assemblée. Mais il sera privé de parole aujourd’hui à l’occasion de l’intervention des présidents de groupes parlementaires à propos du projet de loi de finances de 2013. C’était à lui qu’avait échu cette mission lorsque Sellal avait présenté son programme devant les députés. Parmi ces derniers, nombreux étaient ceux qui n’avaient pas vu d’un bon oeil la désignation de Djemiai en tant que président du groupe FLN. Le député n’a jamais eu de carte de militant au sein du parti. Lors des dernières législatures, il siégeait en tant que député indépendant. Il avait même eu à assumer la présidence du groupe parlementaire de ces derniers. On s’interroge aussi au FLN sur les raisons qui ont conduit Belkhadem à désigner cette personne à un poste aussi stratégique alors que d’autres députés, qui ont des capacités plus importantes, étaient écartées. Tous ont à l’esprit le cas du Français Jean-Marc Ayrault, qui a présidé le groupe parlementaire du Parti socialiste pendant 15 ans et qui a fini par être nommé Premier ministre par François Hollande. Le chef du groupe parlementaire d’un parti majoritaire a une lourde tâche, que ce soit dans un régime présidentiel ou semi-présidentiel. C’est à lui qu’il appartient de traduire la politique gouvernementale dans de nombreux domaines en projets de lois avant le passage à leur application. Il est aussi appelé à se doter de capacités de coordination entre les nombreux députés de son parti afin d’organiser la prise de parole à l’hémicycle. Il veille aussi à ce que chaque député assure le suivi des dossiers qu’il maîtrise. Un grand travail doit aussi être effectué avec les députés membres de commissions afin de proposer et d’étudier les amendements. La gestion des alliances avec d’autres partis entre aussi dans le cadre de ses compétences.
Il n’a pas, non plus, d’autre choix que de gérer les ripostes qui seront apportées aux partis de l’opposition. C’est pour toutes ces raisons que le poste de président de groupe d’un parti majoritaire revêt une importance capitale pour le prestige de ces formations politiques.
Tahar Khaoua est détenteur d’un magister en sciences politiques et prépare un doctorat dans cette spécialité et avait présidé la Commission des finances et du budget de l’APN (2004-2005) et occupé le poste de vice-président de la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification (2007-2008) avant de présider la Commission d’amitié algéro-sud-africaine (2009-2012). Il est actuellement membre du Parlement africain.