«Il ne faut pas se précipiter dans cette affaire de révision de la constitution» Surprenante sortie de Amar Ghoul

«Il ne faut pas se précipiter dans cette affaire de révision de la constitution» Surprenante sortie de Amar Ghoul

Amar Ghoul appelle à «une conférence nationale sur la nouvelle Constitution». C’est ce qu’il a annoncé hier mercredi, à l’occasion d’une réunion du bureau politique de son parti, le TAJ, tenue dans son nouveau siège sis à Dely Brahim à Alger.

«Nous entamons ces joursci la grande rentrée, sociale, scolaire, universitaire, parlementaire et nous espérons qu’elle se présentera sous de bons auspices. C’est d’ailleurs de bon augure avec les consécrations de deux de nos valeureuses femmes au TAJ (Aïcha Barki primée par l’Unesco et Zahia Benarous élue la veille comme vice-présidente du Sénat, ndlr) (…) Cela grâce au Président qui a cassé les tabous en donnant beaucoup de droits pour les femmes».

Parfaite transition pour enchaîner juste après : «Cela dit, nous, au TAJ, nous plaidons pour un surcroît de droits pour la femme algérienne, dans tous les domaines et au-delà des quotas au sein des assemblées élues. D’ailleurs c’est ce que nous avons proposé lors des consultations sur la Constitution». Avant de faire cette surprenante sortie : «S’agissant de la nouvelle Constitution justement, nous souhaitons que cette rentrée politique puisse être l’occasion de passer vers une seconde étape, celle d’après les consultations et des discussions.

Nous, au TAJ, nous appelons et nous proposons l’organisation d’une conférence nationale sur cette nouvelle Constitution qui sera ouverte à tous, sans exception. Elle doit être ouverte à tous ceux qui avaient pris part aux consultations comme à tous ceux qui n’y avaient pas pris part». Pour le président de TAJ, qui est également ministre des Transports du gouvernement Sellal, «il n’y a pas lieu de se précipiter sur cette question. Il faut se donner le temps qu’il faut pour aboutir à une Constitution consensuelle.

Une Constitution qui colmate les brèches, mais aussi une Constitution pour l’avenir». Il tranchera même : «Il ne faut pas fermer ce dossier» ! En d’autres termes, Amar Ghoul plaide tout simplement pour une prolongation dans le calendrier initialement fixé pour cette révision, devant intervenir avant la fin de l’année en cours.

C’est, en tout cas, la première voix qui plaide dans ce sens de l’intérieur même de l’alliance partisane siégeant au gouvernement. Par ailleurs, et au cours de son allocution fleuve, Amar Ghoul n’a pas du tout épargné certaines voix d’opposition : «Mais pourquoi certaines parties s’entêtent à vouloir pousser l’armée à s’impliquer dans la vie politique ? Tandis que d’autres veulent carrément, ici et à l’étranger, voir notre armée intervenir chez nos voisins ?

En tout cas, je tiens à saluer la réponse claire et cinglante que notre glorieuse armée nationale populaire vient de donner à tous ces gens, en affirmant, à travers la revue El Djeïch son refus catégorique de se voir détournée de son rôle constitutionnel, celui de la défense de nos frontières et de l’intégrité de notre territoire, sous la conduite du président de la République». L’allusion à Mouloud Hamrouche est à peine voilée.

K. A.