Il n’a peut-être pas la tête d’un Ballon d’Or, mais il en a les stats: Messi, sérieux prétendant

Il n’a peut-être pas la tête d’un Ballon d’Or, mais il en a les stats: Messi, sérieux prétendant

Il est loin de partir en pole position. Quand il est question du Ballon d’Or, d’autres noms fusent avant le sien. Celui de Luka Modric. Ceux de Raphaël Varane, d’Antoine Griezmann ou de Kylian Mbappé. Et celui de Cristiano Ronaldo. Lionel Messi arrive après.

L’Argentin semble en retrait. Malgré ses cinq Ballons d’Or, un record qu’il partage avec CR7. Et même si cela fait dix ans qu’il termine systématiquement à l’une des deux premières places. L’année 2018 va-t-elle marquer la fin de cette série ? Pas si vite… Sur le palmarès, Messi n’a pas les arguments de ses rivaux. Il n’a pas remporté la Ligue des champions comme Modric ou Ronaldo. Il n’a pas soulevé la Coupe du monde comme Mbappé ou Griezmann. Il n’a pas gagné les deux trophées comme Varane. Ce Mondial, il risque de le payer le 3 décembre. La consécration de la Pulga était attendue en Russie. Mais il n’a pas pu ou su sortir l’Argentine du marasme. Une élimination en 8e de finale qui fera fatalement tâche au décompte final. Comme cette sortie de route prématurée en quart de finale de la Ligue des champions. Il n’y aura jamais de circonstances atténuantes pour Messi. Il est beaucoup trop grand pour en avoir. On ne retiendra pas que le Barça dans son ensemble est totalement passé à côté de son sujet à Rome, en quart retour de la Ligue des champions (3-0). On ne soulignera pas que l’Argentine avait peut-être l’une équipes les moins compétitives de son histoire lors du Mondial en Russie. On n’oubliera pas que Messi a manqué ces deux rendez-vous. Parce que tout se rapporte à lui. Son titre de champion d’Espagne et sa victoire en Coupe du Roi sont loin d’être suffisants pour équilibrer la balance. Pas sur une année de Coupe du monde.

Meilleur buteur, troisième passeur

L’Argentin pourra maudire ce Roma-Barça et ce France-Argentine s’il ne soulève pas son sixième Ballon d’Or. Parce qu’il l’aura perdu sur ces deux matches. Deux rencontres, ça paraît peu sur une année. Surtout sur une année comme celle que Messi est en train de réaliser. La Pulga a pulvérisé tous les records dans sa carrière. Ses chiffres en 2018 ne sont pas exceptionnels pour un joueur qui a enchaîné les statistiques les plus folles. Mais ils le placent quand même au-dessus de la mêlée. Personne n’a été directement impliqué sur 60 buts en 2018. Personne, à part Messi. Le numéro 10 du Barça est le meilleur buteur actuel sur l’année civile. Avec 41 buts, il totalise pour l’instant trois réalisations de plus que son premier poursuivant dans ce domaine, Cristiano Ronaldo. La Pulga est aussi sur le podium des meilleurs passeurs en 2018. Avec 19 passes décisives à son actif, il n’est devancé que par Dimitri Payet (25 passes décisives) et Luis Suarez (23 passes décisives). Il est le seul à figurer dans le Top 3 sur ces deux catégories statistiques pour le moment. Sur les chiffres, Messi s’est détaché comme le joueur dominant de l’année jusqu’ici.

Les stats, pas le leadership

Ils traduisent son impact. Mais ne montrent pas tout. Derrière les buts et les passes décisives, il y a aussi les différences faites par l’Argentin sur ses dribbles ou ses orientations de jeu. Il a toujours une influence maximale sur les équipes au sein desquelles il évolue, que ce soit le Barça ou l’Argentine. Et il maintient ce niveau de jeu exceptionnel avec une régularité remarquable. Sur ses 48 matches en 2018, toutes compétitions confondues en club et en sélection, il n’y en a ainsi eu que 12 où la Pulga n’a pas été buteur ou passeur décisif. Messi a des statistiques de Ballon d’Or. Pour beaucoup de joueurs, ces chiffres seraient exceptionnels. Mais avec l’Argentin, on banalise fatalement l’exceptionnel. Il a si souvent dépassé les limites du possible jusqu’ici que l’exigence sera toujours plus élevée avec lui. Justement. Ce n’est plus sur sa capacité à être le joueur plus génial de la planète ou à affoler les compteurs que le numéro 10 du Barça va faire la différence dans la course au trophée individuel suprême. En 2018, avec un enjeu aussi capital pour lui que le Mondial, il était surtout attendu sur son leadership. Et il a échoué. C’était peut-être une mission impossible de conduire cette Argentine au titre mondial. Messi n’a pas su l’accomplir. Plus que l’élimination précoce du Barça en Ligue des champions, c’est bien cet échec qui aura marqué son année 2018. Plus que ses statistiques, si remarquables soient-elles. Celles de Modric, à un poste il est vrai différent, sont d’ailleurs faméliques. Avec trois buts et neuf passes décisives, le Croate est loin d’avoir eu l’impact de l’Argentin dans les chiffres. Mais cela ne l’empêche pas d’être mieux placé pour obtenir le Ballon d’Or.