Il s’est borné à lire un discours écrit pour, justifie-t-il, éviter toute “interprétation ambiguë”
L’auditorium du Centre des conventions d’Oran a fait salle comble, hier matin, à l’occasion d’une rencontre régionale ayant rassemblé plus d’une centaine de cadres et militants du RND, venus écouter le discours de leur secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah.
Avec plusieurs heures de retard, celui-ci fera une entrée en scène très orchestrée, sur fond d’écran diffusant des images de la Révolution et de l’Indépendance, pour prendre ensuite la parole en se référant exclusivement à son discours pré-écrit et long de 16 pages.“Afin qu’aucune lecture ou interprétation ambiguës ne soit faite par la suite, chaque mot ayant son poids”, justifiera-t-il. Cela n’empêchera pas l’assistance, au sortir du regroupement, de se poser plusieurs questions. Et pour cause, le secrétaire général par intérim tentait à maintes reprises de forcer le trait en expliquant que le RND, historiquement et de tout temps, a été “un parti ayant des principes, des idées et un poids politique incontestable” et cela en ayant toujours pour souci et ligne conductrice le “bien du pays et sa sauvegarde”.
Il fixera dès lors les échéances politiques à la tenue du congrès le 24 et 25 décembre afin de définir et le programme et la ligne du parti. “Le congrès va se dérouler dans une période particulière avec les échéances électorales. Il se prononcera, à ce moment, par des débats et des échanges entre militants”, promettra-t-il. Mais pour autant, l’ombre de ces échéances, à savoir les élections présidentielles, le positionnement très rapide du “partenaire” FLN et les ambitions d’autres candidats semblaient en effet dicter certains sous-entendus dans le discours d’Abdelkader Bensalah. Au bout de plus d’une heure de lecture fastidieuse, il n’y avait aucun “vive Bouteflika”, alors que les “One, two, three viva l’Algérie” et avec toi “l’UNJA” avaient fusé de nombreuses fois. Même au plus fort de son intervention, il n’y avait pas encore eu de la part de l’orateur la phrase que tout le monde guettait malgré tout, à savoir “Oui pour un 4e mandat”. Du début à la fin, Bensalah semblera se garder d’avancer et d’amener son parti dans cette direction, mais n’omettant tout de même pas de rendre hommage au chef de l’État.
Un hommage appuyé à celui qui a su faire retrouver la paix au pays, réconcilier les Algériens, restaurer une place forte dans le concert des grandes nations, et de réitérer tout le soutien du RND au Président. Et de provoquer, à cet instant dans la salle, une ovation pour le président Bouteflika. S’ensuivra un passage sur “les institutions de l’État qui seront toujours là pour la pérennité de l’État”, justement.
Plus loin, le secrétaire général par intérim reviendra sur le rôle du RND dont l’objectif sera toujours lié “au bien du pays…” “Le parti s’est sorti de la crise… il est encore plus fort aujourd’hui et, contrairement à certains, au RND, l’on ne dépasse pas la ligne rouge de la Constitution”, lâchera-t-il.
D. L