Il multiplie les meetings populaires et les rencontres avec les militants: Le FFS occupe le terrain

Il multiplie les meetings populaires et les rencontres avec les militants: Le FFS occupe le terrain

Chercher le consensus populaire n’est apparemment pas seulement un slogan pour le Front des forces socialistes (FFS).

Le vieux parti de l’opposition multiplie les rencontres avec les citoyens à travers des meetings populaires, dans ce qui ressemble à une tournée. Après un meeting animé en début de semaine à Draa El Mizan (sud de Tizi-Ouzou), région qui a enfanté cinq colonels pour la guerre de libération nationale, la direction du parti a choisi comme prochaine destination la wilaya de Bejaia qui a, à son tour, abrité l’un des grands événements, et néanmoins tournant de cette même guerre. On parle du Congrès de la Soummam du 20 août 1956. Pour la commémoration du 62e anniversaire de cette date, la direction du FFS sera présente en force à Ifri Ouzellaguene. D’abord pour un meeting populaire dans cette localité, le 18 août prochain à partir de 10 heures, puis pour un recueillement avec dépôt de gerbes de fleurs deux jours plus tard, soit le 20 du mois en cours, à la maison qui a abrité le fameux congrès. La dynamique des rencontres locales et du contact avec la population se poursuivra même au-delà de la commémoration, selon Jugurtha Abbou, secrétaire national chargé à la communication du parti.

Le FFS, précise notre interlocuteur, prévoit un autre meeting dans une wilaya de l’intérieur du pays, pour le 25 août. L’objectif étant de «réaffirmer la fidélité du FFS au serment de Novembre et à la plate-forme de la Soummam, notamment en ce qui concerne la primauté du politique sur le militaire, la préservation de l’état social en opposition à l’état libéral et la construction du Maghreb démocratique des peuples», explique Abbou. Aussi, il s’agit pour le FFS de «réaffirmer notre projet de consensus populaire, pour une mobilisation populaire, politique et pacifique». Un choix tout à fait à l’opposé de ce que vit actuellement la scène politique avec des rencontres entre partis, en vue de se positionner à l’approche de l’élection présidentielle de 2019. D’ailleurs, lors du dernier meeting à Draa El Mizan, le premier secrétaire national du parti, Mohamed Hadj Djilani, a déclaré que «Le FFS a choisi son camp, dans la société, aux côtés de la population». Dans la conception de la solution à la crise que traverse le pays, le FFS considère que «les luttes pour la démocratie ne peuvent être efficaces que si elles sont menées au même temps avec la société et dans la société», avait insisté Djilani. Cependant, les sorties du FFS n’obéissent pas uniquement à l’agenda politique, car il y a, en interne, la feuille de route tracée par la nouvelle direction du parti, centrée autour d’Ali Laskri, adoptée au lendemain du congrès extraordinaire tenu le 20 avril dern ier. Ce que le chargé à la communication du parti décrie comme «une dynamique organique» à travers laquelle l’équipe dirigeante vise «le rassemblement des énergies du FFS et sa restitution aux militants».

En effet, depuis ce fameux congrès, le FFS ne cesse d’enregistrer des changements pour le moins radicaux, avec la mise à l’écart de tous les cadres proches du cabinet noir et des Baloul. C’est ainsi que Chafaa Bouaiche a été déchu de sa qualité de chef de groupe parlementaire, avant d’être suspendu dernièrement, en attendant sa comparution devant la commission de médiation, que Salima Ghezali s’est vu retirer le poste de conseillère politique de l’Instance présidentielle, et que Karim Baloul se retrouve en dehors du Comité d’éthique sur lequel il régnait comme un roi. Ces deux derniers, ainsi que le député Aziz Baloul, ont été mis en demeure il y a quelques jours, pour n’avoir pas versé au parti leurs parts de cotisation exigées aux députés, et ce depuis 2017.

Aïssa Moussi