Il met en doute tout résultat en défaveur du MSP: Makri veut passer en force

Il met en doute tout résultat en défaveur du MSP: Makri veut passer en force

Au-delà des aspects idéologiques, Makri est convaincu que son parti est le mieux implanté et le plus apprécié par les électeurs.

Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) revendique la victoire aux prochaines législatives à un mois de leur tenue. Estimant que toutes les conditions objectives étaient réunies pour l’intronisation de sa formation politique, Makri a déclaré, hier, dans l’émission de la Chaîne 3 de la Radio nationale: «Si nous ne l’emportons pas, c’est qu’il y aurait eu anguille sous roche.» Le décor est donc planté et cette phrase qui a déjà été prononcée à d’innombrables reprises par les cadres du MSP fera plusieurs fois le tour du pays, jusqu’à devenir une sorte de slogan des islamistes, comme au temps de l’ex-FIS dissous.

La comparaison avec le parti responsable de la tragédie nationale est peut-être «audacieuse», mais la démarche relève de la même logique qui consiste à faire admettre une «opinion» pour une vérité, même si celle-ci n’est pas matérialisée par les urnes. Ainsi, lors de son passage dans une radio publique, le leader islamiste a tracé ses propres lignes rouges qui placeraient les listes de sa formation en tête des suffrages et, au final, le MSP aux commandes du gouvernement, comme cela s’est produit en Tunisie et au Maroc, voire également en Turquie, dont il revendique la proximité idéologique.

Lorsqu’on voit les conséquences de la gestion islamiste dans ces trois pays, l’on comprendrait aisément un recul de cette tendance dans les choix électoraux des citoyens algériens. Mais ce n’est manifestement pas l’avis du patron du MSP qui va jusqu’à ignorer l’autre «grande» alliance islamiste, celle de Djaballah, qui réclame exactement le même score. Au-delà des aspects idéologiques, Makri est convaincu que son parti est le mieux implanté et le plus apprécié par les électeurs. Il explique cet état de fait par «un travail de terrain engagé, il y a trois ans», avec en prime, une implantation du MSP dans l’ensemble des wilayas du pays. Une force de frappe qu’il estime suffisante pour décrocher une confortable majorité à l’APN.

C’est parce qu’apparemment, il est tellement sûr du succès de sa formation que l’option de la participation s’est imposée naturellement. Dans la foulée, l’homme n’épargne pas les partis politiques qui ont appelé au boycott des élections. Il va jusqu’à les accuser d’agitateurs, au sens où pour lui, le boycott signifie la gestion des problèmes politiques dans la rue et pas au sein des institutions de la République. «Le boycott tend à la rupture totale et sous-tend des actions de la rue. Ce que ne peut pas supporter le pays au vu des conjonctures extrêmement difficiles et tendues qu’il connaît», assure-t-il.

Le divorce avec Talaï El Houryate de Ali Benflis est donc définitivement consommé. Cela pour le principe. Concernant le programme du parti, Makri admet qu’à quelques jours du lancement de la campagne électorale, aucune proposition concrète n’est disponible. Selon lui, un fascicule sera prochainement distribué. Sinon, comme à ses habitudes qu’il partage du reste avec les autres partis de la tendance islamiste, le programme politique se limite à des propos généraux sur la crise financière, sans la présentation d’aucune alternative sérieuse de gouvernement.

Les seuls sujets, dont son parti semble avoir pris position sont en rapport avec les droits de la femme et l’Education nationale, pour avoir tenté de torpiller les projets de lois dans ce sens, présentés par le gouvernement. Makri ne l’a pas spécifiquement déclaré, mais un gouvernement MSP proposerait des amendements, à la loi sur la violence faite aux femmes, celles des droits de l’enfant et des réformes du système scolaire.

Le président du MSP qui s’est enorgueilli de dépasser le quota réservé aux femmes de 10% par rapport aux exigences légales, ne fait pas mieux que les autres formations politiques. Il y a, en fait, un autre phénomène qui a tendance à s’affirmer sur la scène nationale et qui pourrait servir un parti comme le MSP, qui est la présence de femmes voilées dans l’ensemble des listes électorales. Cette catégorie de candidates s’affiche sans complexe au RCD, au MPA au Front El Moustakbel, à El Karam, au FFS et ailleurs. De fait, les islamistes perdent leur monopole «