Il menace d’exécuter un des otages algériens,L’ultimatum du Mujao

Il menace d’exécuter un des otages algériens,L’ultimatum du Mujao

Les accointances du Mujao avec certains réseaux de trafic de drogue internationaux sont nettement prouvées

Les concepteurs du MUJAO savent pertinemment qu’ils n’ont aucune chance de tenir le coup face aux forces de sécurité algériennes.

Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest maintient plus que jamais l’Algérie dans sa ligne de mire. Le fondateur «présumé» de ce groupe armé est mauritanien et la majorité de ses membres sont de diverses nationalités subsahariennes. Comment expliquer alors cet acharnement? Le Mujao qui vient d’envoyer un ultimatum à l’Algérie, exige la libération des trois chefs terroristes arrêtés récemment près de Ghardaïa, sinon l’un des otages sera exécuté.

Il va même menacer de continuer ses activités subversives jusqu’à «la chute du régime militaire à Alger». Ce n’est pas la première fois que ce groupuscule lance des menaces contre l’Algérie! Pourquoi cette fixation sur un seul pays? Entre la dénomination du groupe et son obstination à concentrer son hostilité contre l’Algérie uniquement, il y a tout un désert. Depuis son apparition, le Mujao a fomenté et exécuté des opérations terroristes exclusivement contre l’Algérie. Du rapt des humanitaires européens à Tindouf à l’attentat contre un siège de la Gendarmerie notamment à Ouargla, en passant par l’attaque kamikaze contre une brigade du même corps à Tamanrasset, le Mujao a essayé d’afficher ses liens avec Al Qaîda au Maghreb islamique afin de dissimuler ses véritables allégeances. Selon des spécialistes de la question terroriste, les accointances du Mujao avec certains réseaux de trafic de drogue internationaux sont nettement prouvées.

«L’activisme islamiste violent prôné par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest n’est qu’une couverture à une autre opération d’envergure qui vise à harceler les seuls services de sécurité qui luttent efficacement contre le trafic de stupéfiants. Les trois chefs terroristes arrêtés près de Ghardaïa n’appartiennent pas au Mujao. La revendication de leur libération résulte peut-être d’un deal entre le groupe auquel ils sont affiliés et le Mujao qui tente d’exploiter l’événement afin de faire monter les enchères. C’est peut-être un moyen pour essayer de dérouter les forces de sécurité algériennes en pleine opération de recherches de trois terroristes maliens, candidats à des attentats kamikazes, sachant que le nombre de prétendus kamikazes est estimé à une cinquantaine de différentes nationalités, dont certains sont identifiés et fichés. Pour rappel, l’ANP a réussi à mettre la main, le 24 mai dernier à Tamanrasset, sur deux membres actifs du Mujao. Alors, cette manière avec laquelle procède le Mujao pour menacer l’Algérie paraît suspecte à plusieurs niveaux que les services de sécurité algériens ont déjà élucidés. C’est en premier lieu de la diversion qui offre en même temps aux terroristes l’occasion d’occuper les médias, et une tentative désespérée de désorienter l’ensemble des observateurs qui n’ont jamais cru à cette histoire d’excroissance du Mujao à partir d’un organe malade d’Al Qaîda au Maghreb islamique. Une organisation de plus en plus affaiblie, demeure cependant une menace, notamment après avoir réussi à tisser des liens avec les différents réseaux de trafic de tout genre et les groupes armés qui occupent le nord du Mali, le Shabab somalien et Boko Haram nigérian. Des organisations qui n’obéissent qu’à la loi de l’argent. Selon des observateurs de la question sécuritaire, le chantage du Mujao est un signe de faiblesse, qu’il faut néanmoins prendre en considération, même si d’autres stratèges bien avertis écartent le fait que ce groupe puisse passer à l’acte car il y perdra tout avantage.

Ces mêmes stratèges confient que le Mujao n’a jamais été une dissidence d’Aqmi, comme l’affirment encore sans discernement de nombreux observateurs, mais une alliance signée entre des cartels contrôlant un immense trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et l’Europe via l’Afrique de l’Ouest. Ce pacte diabolique a été rendu possible grâce à l’implication de certains services de renseignements étrangers dans le but d’augmenter la pression sur l’Algérie. Ses liens supposés ou réels avec Al Qaîda sont conjoncturels et ne dépassent pas le seuil de la «collaboration terroriste». Ils sont exploités médiatiquement afin de dérouter les Algériens sur les véritables desseins de ce groupe qui aurait réussi à recruter et à implanter de nombreux sous-traitants notamment dans la région Sud.

Les concepteurs du Mujao savent pertinemment qu’ils n’ont aucune chance de tenir le coup face aux forces de sécurité algériennes, mais comptent sur l’impact de leurs attentats pour mieux dissimuler les agissements occultes de leurs éléments infiltrés pour attiser le feu de la «fitna» et réveiller les démons de la sécession dans certaines régions du pays.