Il lui décerne le prix national des droits de l’Homme, Ksentini encense Bouteflika

Il lui décerne le prix national des droits de l’Homme, Ksentini encense Bouteflika

Faute du prix Nobel de la paix pour lequel ses partisans se sont mobilisés, en vain, Abdelaziz Bouteflika peut désormais se consoler avec le Prix national des droits de l’Homme qui lui a été décerné, hier à Alger, par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH).

“La décision d’attribuer ce prix, pour la première fois, au président Bouteflika, est fondée sur des arguments objectifs. Bouteflika a milité depuis longtemps pour les droits de l’Homme et des peuples, et que cela est un fait historique”, justifie Farouk Ksentini, président de la CNCPPDH, devant un parterre d’invités dont le secrétaire général de la présidence, Habba El-Okbi, le conseiller du Président, Mohamed-Ali Boughazi, Mohamed-Bachir Khelfallah, vice-président de la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, Mario Lana de l’Union des juristes italiens pour la défense nationale des droits de l’Homme (UFTDU), ancien avocat du FLN historique, de représentants du corps diplomatique accrédité à Alger et des représentants du réseau des défenseurs des droits de l’Homme.

En guise d’arguments, Ksentini égrène un chapelet d’actions initiées par le Président au profit des droits de l’Homme : droits sociaux à l’instar du droit au logement, actions en faveur des prisonniers, consécration des droits de la femme à travers la révision du code de la famille en 2005 et l’imposition du système de quotas au sein des Assemblées élues. Autre argument, et non des moindres, à ses yeux : la réconciliation nationale. “La réconciliation qu’il a initiée personnellement et qui lui a valu une reconnaissance mondiale a atteint 95% de ses objectifs. Tout le peuple l’a acceptée et l’a votée”, soutient Ksentini. Et pour les plus sceptiques, il rappelle que l’élection de l’Algérie au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU est une “reconnaissance de son rôle de faire triompher les droits de l’Homme à travers le monde”. Et de poursuivre : “C’est la récompense de tous les efforts déployés par l’Algérie en la personne du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.” “Une élection à un poste aussi sensible intervient comme un couronnement des efforts inlassables que ne cesse de déployer le président de la République pour la promotion et la protection des droits de l’Homme dans notre pays”, soutient-il encore. Cette cérémonie organisée à l’occasion du 65e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme a été également une occasion pour Ksentini pour évoquer la décennie noire, du temps “où l’Algérie était visée dans son fondement par le terrorisme”. “Grâce à des hommes et des compétences, elle a pu vaincre le terrorisme et, aujourd’hui, le peuple jouit de ses droits sociaux et politiques. C’est aussi grâce à la sagesse, à la vision et aux décisions fermes du président Bouteflika, notamment par la promulgation de la loi sur la concorde civile et la loi relative à la paix et à la réconciliation nationale, qui ont pansé les blessures et unifié la société”, relève, sous les applaudissements, Ksentini. “Les réformes engagées ont transformé les droits en réalité pertinente”, ajoute-t-il encore, et de conclure : “Je suis très fier en cette occasion d’octroyer le prix au président Bouteflika.” Habba El-Okbi, à qui est remise la médaille, s’est contenté de relayer les remerciements du Président. Mais cette distinction n’a pas manqué, cependant, de faire jaser dans les coulisses. Non pas que le Président ne méritait pas le prix, mais qu’elle n’était pas visiblement programmée. “Ils nous ont changé la tactique de jeu, on devait jouer en 4-4-2, on s’est retrouvé avec une autre tactique”, a ironisé un responsable d’une association. “Je suis scandalisé. Ce n’était pas au programme. C’est pourquoi j’ai quitté la salle”, a indiqué un défenseur des droits de l’Homme. Selon ces sources, nombre d’invités “n’étaient pas au courant de ce changement de programme”. En effet, dans le programme arrêté initialement, il s’agissait d’une conférence internationale sur les flux migratoires mixtes qui devait débuter à 8h30. Mais en raison de la cérémonie d’octroi de la distinction, elle a dû être reportée à l’après-midi. “Certains représentants étrangers étaient quelque peu gênés”, d’après ces sources.

K K