Il lui a été remis hier, à l’université de Tizi Ouzou: Un Prix de la Mémoire remis à Matoub

Il lui a été remis hier, à l’université de Tizi Ouzou: Un Prix de la Mémoire remis à Matoub

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C’est Malika Matoub, soeur du chanteur assassiné qui a reçu le prix en question en l’absence de l’épouse du rebelle, Nadia.

Le Prix de la Mémoire a été remis, hier, au chanteur, poète et militant de la démocratie Matoub Lounès au niveau de la salle de l’auditorium de l’université «Mouloud Mammeri» de Tizi Ouzou à l’occasion du lancement du Colloque national sur l’oeuvre du poète assassiné le 25 juin 1998. La cérémonie en question s’est déroulée en présence de Abdelhakim Chater, wali de Tizi Ouzou, Ahmed Tessa, recteur de l’université «Mouloud Mammeri» ainsi que de responsables du département de langue et culture amazighes de la même université, dont Moussa Imarazène (également membre de l’Académie algérienne de tamazight) et Saïd Chemakh (président du comité scientifique du colloque sur Matoub).

La rencontre s’est déroulée en présence aussi de Youcef Aouchiche, président de l’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou (APW). C’est Malika Matoub, soeur du chanteur assassiné qui a reçu le prix en question en l’absence de l’épouse du rebelle, Nadia Matoub, qui préfère boycotter les activités officielles pour rester fidèle à l’attitude de son défunt époux. Aldjia Matoub, mère de l’artiste, n’a pas pu non plus être présente pour des raisons de santé. A travers ce geste de la part de l’université de Tizi Ouzou, les organisateurs et initiateurs de ce prix et de ce colloque visent à exprimer la reconnaissance de la communauté universitaire algérienne de manière générale de l’oeuvre poétique de Matoub ayant enrichi de façon incontestable la littérature berbère, mais aussi reconnaître le rôle cardinal ayant été joué et assumé jusqu’à la dernière minute de sa vie par le Rebelle dans le combat pour la reconnaissance de tamazight, langue, culture et histoire.

Il s’agit aussi d’une réhabilitation d’une grande personnalité populaire de la part de l’Etat algérien comme l’a si bien exprimé Abdelhakim Chater, wali de Tizi Ouzou et représentant de l’Etat, ayant présidé la cérémonie de remise du Prix de la Mémoire de l’université de Tizi Ouzou à Malika Matoub, soeur du poète engagé. Le premier magistrat de la wilaya a estimé, dans son allocution lors de l’ouverture du colloque, que ce dernier peut être considéré comme un évènement historique à inscrire dans les annales de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.

Le wali a ainsi déclaré qu’en cette occasion «nous nous inclinons pieusement à la mémoire du disparu qui a imprimé, de son vivant, une marque ineffaçable pour la culture nationale, notamment dans les domaines de la musique et de la poésie. Il a été et il restera une véritable idole intouchable». Abdelhakim Chater a rappelé aussi que Matoub Lounès a marqué les esprits par le combat qu’il a mené, avec conviction, pour la défense de la langue et de la culture amazighes. «Nous sommes heureux d’assister à l’aboutissement de ce combat, avec l’officialisation de la langue amazighe, l’inscription de la journée de Yennayer au calendrier officiel des fêtes nationales et la création de l’Académie de la langue amazighe dont la composition vient d’être annoncée», a ajouté l’orateur.

L’occasion a été mise à profit lors de l’ouverture du colloque pour souligner, en outre, que cette rencontre sera l’occasion pour les 34 conférenciers venus d’un peu partout pour disserter avec art et maîtrise, sur les différents aspects de l’oeuvre de Lounès Matoub, «lequel savait ciseler ses vers et composer des mélodies sublimes». Lors de l’ouverture du colloque, l’accent a été également mis sur la valeur du chantre de la culture amazighe qu’est Matoub Lounès, symbole de la liberté, de l’exil douloureux et des affres de la guerre. Et de rappeler aussi qu’en guise de reconnaissance de la part de l’Etat, de la valeur de Matoub, «Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a approuvé le projet de réalisation d’un musée, au village natal de Lounès, destiné à préserver sa mémoire et son héritage artistique et culturel.» Ce projet, pour rappel, a bénéficié d’une enveloppe financière et sera lancé prochainement.

Dans le sillage de la reconnaissance de la dimension grandiose de Matoub Lounès, il a été annoncé, hier, que son oeuvre musicale bénéficiera de l’orchestre symphonique pour le patrimoine musical amazigh que les services du ministère de la Culture s’apprêtent à mettre sur pied. Notons que le colloque sur Matoub, le Prix de la Mémoire ainsi que la semaine culturelle qu’abrite la Maison de la culture de Tizi Ouzou depuis avant-hier, s’inscrivent dans le cadre de la commémoration du 63ème anniversaire de la naissance de Matoub Lounès qui a vu le jour le 24 janvier 1956 au village Taourirt Moussa dans la région d’Ath Douala.

Mihoubi l’a affirmé à Tizi Ouzou

La musique amazighe aura son orchestre symphonique

Un orchestre symphonique amazigh sera créé «prochainement», a indiqué samedi à Tizi Ouzou, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. «Nous avons décidé entre autres projets qui contribuent à la promotion de la culture amazighe de créer un orchestre symphonique qui se chargera de reprendre, sous forme philarmonique, les oeuvres des grands artistes amazighs».

Cet orchestre sera conduit par le maestro Amine Kouider, directeur de l’Orchestre symphonique national, et composé essentiellement de musiciens de la région qui connaissent déjà ces oeuvres. Citant plusieurs figures de la chanson amazighe ayant «une notoriété mondiale», à l’instar de Slimane Azem, Nouara, Akli Yahiatène, Matoub Lounès, Idir, Taleb Rabah et Lounis Ait Menguellet, le ministre a considéré que leurs oeuvres gagneraient davantage à être «traduite en symphonies».