Le premier principe est de sortir “du piège de la solution constitutionnelle pure, opposée à la solution politique pure (…). En conséquence, le traitement de la crise actuelle doit être tout à la fois constitutionnel et politique”.
Le président du parti Talaie El-Houriat, Ali Benflis, a estimé, hier, qu’il était temps d’aller vers une entente politique la plus large possible pour trouver une issue de sortie à la crise et chasser le système de Bouteflika.
Dans une évaluation sur les derniers développements de la crise de régime en Algérie, le chef de file de Talaie El-Houriat a, en effet, indiqué que “cette huitième semaine de manifestations populaires massives a ramené la recherche d’une solution à la crise de régime au point de départ. La recherche de cette solution commande aujourd’hui, plus que jamais, l’entente politique la plus large sur un certain nombre de postulats de base”.
Le premier principe de base, affirme M. Benflis, est de sortir “du piège de la solution constitutionnelle pure, opposée à la solution politique pure (…). En conséquence, le traitement de la crise actuelle doit être tout à la fois constitutionnel et politique. Dans le traitement de cette crise, nous devons aller aussi loin que possible sur la voie constitutionnelle. Mais dès qu’une impasse apparaît sur cette voie, nous devons avoir la lucidité et le courage de la surmonter par le recours à la voie politique la plus acceptable pour tous”.
Aux yeux de M. Benflis, ce commandement était dicté par la philosophie des Constitutions et des lois qui est essentiellement politique. “Si la politique est une méthodologie d’encadrement et de conduite de collectivités humaines, les Constitutions et les lois ne sont rien d’autre que les instruments de cet encadrement et de cette conduite”, a encore développé le président de Talaie El-Houriat. En second lieu, M. Benflis a relevé que “le peuple n’entend pas entrer dans une nouvelle étape avec des figures anciennes dont il considère le maintien comme une atteinte à l’intégrité de sa révolution et comme une couverture à la pérennité d’un régime politique qu’il veut effacer de la mémoire collective au plus tôt”. En outre, le troisième postulat, affirme-t-il encore, “impose de reconnaître que l’application combinée des articles 7, 8 et 102 de la Constitution a fait l’objet d’une large acceptation comme base de sortie de la crise”.
Partant de ce principe, M. Benflis suggère, par ailleurs, avec autant de sagesse, de réalisme et de clairvoyance, un retour impératif à l’application des articles 7 et 8 de la Constitution. D’autant, estime-t-il, que cette voie “ne peut en aucune manière conduire à une violation des dispositions de la Constitution, bien au contraire, elle offrirait une couverture constitutionnelle solide à la partie politique de la solution de la crise”, d’une part, et qu’il s’agissait d’une base “autour de laquelle s’est formé un large consensus national”, d’autre part. Aussi, il estime que le quatrième postulat de base découle du fait que les institutions à l’origine de la situation actuelle doivent reconnaître leur incapacité à contribuer au règlement de la crise.
“Ces institutions font partie du problème à résoudre et ne peuvent absolument pas être partie prenante dans la solution recherchée. Seule l’institution militaire peut aider à parvenir à cette solution comme l’exigent son devoir patriotique et le sens élevé qu’elle a de ses responsabilités nationales. Il n’est pas attendu de nos forces armées qu’elles soient l’ordonnateur de la sortie de crise, mais qu’elles remplissent un devoir de facilitation, d’accompagnement, de garantie et de protection de la solution de la crise”, a expliqué M. Benflis.
FARID BELGACEM