Abdelmadjid Menasra, ex-cadre militant du MSP et dirigeant du Front du changement national (non agréé), réunissant des dissidents issus du même parti, a appelé, hier à Alger, à la création d’un nouveau pôle regroupant différents partis aspirant au changement.
«Cette initiative s’adresse aux forces politiques convaincues de la nécessité du changement par les voies pacifiques et démocratiques», a déclaré M. Menasra lors d’une conférence de presse qu’il a animée hier à Alger.
Il précisera, toutefois, que ne sont concernés par son appel que les partis de l’opposition, excluant du fait «les autres formations de connivence avec le pouvoir», l’instar du MSP, où le conférencier avait occupé par le passé le poste de vice-président avant de claquer la porte.
A ce propos, le conférencier a indiqué que même si le MSP s’est déjà déclaré non satisfait du contenu des nouvelles lois adoptées dans le cadre des réformes politiques, il reste que la formation de Bouguerra Soltani est toujours membre du «conglomérat de l’Alliance présidentielle».
En d’autres termes, «on ne peut être à la fois allié du gouvernement et s’inscrire dans une démarche qui regroupe les forces du changements», a estimé le conférencier.
Ce dernier expliquera que cette démarche vise notamment comme objectif de marquer sa désapprobation au sujet des réformes politiques mises en branle en avril dernier sur instruction du chef de l’Etat.
De l’évaluation qu’il établit au sujet de celles-ci, M. Menasra a soutenu que «ce qu’on désigne pompeusement en termes de réformes politiques ne constituent en réalité que de simples amendements qui, en aucun cas, ne peuvent être porteurs du changement au sein de la société ni même de reconfigurer la cartographie politique actuelle».
Il ajoutera que les réformes en question «n’arrangent en réalité que le gouvernement qui, à travers ces nouvelles lois, tente de séduire ses partenaires étrangers». Encore plus virulent dans sa critique, M. Menasra a déclaré que «les réformes politiques constituent une initiative complètement ratée des autorités algériennes».
Sachant que les pouvoirs publics excluent toute possibilité d’une seconde lecture des réformes, M. Menasra a décidé «de faire réagir le peuple» pour aboutir à cette finalité. Il lance dans ce cadre une pétition d’une dizaine de revendications notamment celle de procéder «de véritables réformes politiques au lieu et place de celles qui sont de mise actuellement» et à travers laquelle il aspire à récolter un million de signatures.
Le Président sollicité pour dissoudre le gouvernement
Autre initiative annoncée hier par le dissident du MSP, il s’agit de sa sollicitation faite à l’adresse du premier magistrat du pays auprès de qui il revendique une dissolution de l’actuel gouvernement et son remplacement par une nouvelle équipe «neutre». Une telle qualité est décrite par l’orateur comme une condition sine qua non à même de garantir la crédibilité et la transparence des échéances électorales à venir, notamment les législatives. En évoquant les prochaines élections,
M. Menasra souhaite que celles-ci soient repoussées jusqu’au mois de mai prochain. Le conférencier exhorte en outre le chef de l’Etat d’accélérer la procédure d’octroi d’agrément aux nouvelles formations politiques dont le Front du changement national qu’il représente. Il attend également du président de la République que soient dévoilés les conteurs de la révision de la Constitution ainsi que l’échéance prévue pour cette initiative.
Karim Aoudia