Une dispute autour de 3 millions de centimes dégénère à Bordj El Bahri et mène à l’attaque de deux enfants par des chiens de race malinois.
La nuit du 12 juillet 2023 a basculé dans la violence à Bordj El Bahri lorsqu’un différend familial lié à la disparition de 3 millions de centimes a déclenché une scène de chaos.
Devant la Cour d’appel d’Alger, où l’affaire vient d’être réexaminée, les faits apparaissent avec une précision glaçante. Deux enfants blessés par des chiens, une famille terrifiée enfermée dans une pièce et un homme en état d’agitation extrême qui tente d’échapper aux forces de l’ordre.
Agression de chiens à Bordj El Bahri : comment un soupçon de vol a mené à une attaque violente
Selon l’enquête, les gendarmes interviennent peu avant 22h après un appel faisant état d’un « violent affrontement » dans une maison du quartier. À leur arrivée, A.A., l’oncle des victimes, tente de s’enfuir en utilisant ses chiens comme moyen de dissuasion. Les gendarmes le maîtrisent après usage de la force.
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Les investigations montrent que le suspect accuse ses deux neveux, âgés de 10 et 13 ans, d’avoir volé 3 millions de centimes issus de la vente d’une voiture. Sous l’effet de psychotropes, il brise des objets en verre, crie et s’en prend aux enfants. Il les conduit ensuite de force sur la terrasse du domicile. Où se trouvent quatre chiens de type malinois, en plus d’un cinquième qu’il tient à la main.
Les chiens mordent les deux garçons, le cadet, 10 ans, au niveau du flanc. Ainsi que l’aîné, 13 ans, à la main gauche, ce qui provoque l’amputation d’une partie de l’un de ses doigts.
Interpellation et découvertes troublantes sur le prévenu
Effrayés, les enfants affirment vouloir aller chercher l’argent et profitent de ce moment pour s’enfuir. Les chiens se lancent derrière eux et sèment la panique chez les membres de la famille qui assistent à la scène. Leur mère, prise de panique, pense que son frère tente de les tuer et appelle immédiatement son mari, qui prévient la gendarmerie.
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Enfermés dans une chambre par peur des représailles, les proches entendent A.A. tenter de défoncer la porte avec un hachoir tout en proférant insultes et menaces. Il essaie également de passer par la fenêtre pour atteindre ceux qui se trouvent à l’intérieur. Les gendarmes mettent fin à l’agression à leur arrivée.
L’examen du téléphone du mis en cause révèle une photo où il consomme de la cocaïne et une vidéo le montrant assis sur des billets de banque en tenant deux armes blanches, laissant supposer un lien avec la drogue.
À la barre, l’accusé nie et la famille se rétracte : le parquet dénonce les contradictions et demande la perpétuité
Lors du procès, A.A. nie avoir incité les chiens à attaquer les enfants. Il explique que les morsures seraient dues à l’agitation générale. Et affirme que les enfants ont l’habitude de jouer avec les chiens. Il reconnaît en revanche avoir pris cinq comprimés de psychotropes ce jour-là. Sur les cinquante qu’il a achetés pour 65 000 dinars.
La mère revient sur ses premières déclarations. Elle dit avoir paniqué en voyant ses enfants courir, pensant que leur oncle avait lâché les chiens sur eux. Les enfants eux-mêmes déclarent que leur oncle ne les a pas frappés et n’a pas provoqué les chiens.
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Le représentant du parquet exprime son incompréhension face au revirement de la mère et des deux mineurs. Il estime que ces contradictions compromettent leur droit légitime à la justice. Dans sa réquisition, il demande la réclusion à perpétuité avec la privation des droits civils et civiques. Ainsi que la confiscation des objets saisis.
Enfin, l’affaire laisse derrière elle une nuit de violences marquée par la drogue, la peur et des témoignages aujourd’hui contradictoires. La Cour devra trancher entre les déclarations des protagonistes et les éléments matériels du dossier pour établir les responsabilités dans cette agression qui a blessé deux enfants.
