Il l’accuse de cacher la vérité au peuple, Sid-Ahmed Ghozali : “Le pouvoir continue sa fuite en avant”

Il l’accuse de cacher la vérité au peuple,  Sid-Ahmed Ghozali : “Le pouvoir continue sa fuite en avant”

L’ancien chef de gouvernement a saisi la tribune que le Front du changement lui a offerte pour stigmatiser un pouvoir qu’il accuse de s’entêter à mentir aux Algériens sur la réalité du pays.

L’ancien Premier ministre, Sid-Ahmed Ghozali, a affirmé, hier, à Boumerdès, que le pouvoir refuse toujours de reconnaître son échec et continue de mentir au peuple. S’exprimant lors de la dernière journée de l’université d’été du parti du Front du changement, l’ancien chef de gouvernement a ajouté que le pouvoir veut faire de ce peuple “un peuple de béni-oui-oui”, un peuple disposé à accepter tous les actes qu’il entreprend même les mensonges. “Le pouvoir use non seulement du mensonge, mais adopte également des pratiques de diversion pour tenter de cacher la vérité au peuple”, souligne-t-il.

Cette stratégie est actuellement adoptée par le pouvoir par rapport à la crise financière, essayant de faire croire qu’elle est due exclusivement à l’effondrement des prix du pétrole. “Or, cela est un mensonge car il ne faut pas être économiste ou spécialiste en la matière pour expliquer qu’une société ne peut vivre que par la richesse qu’elle crée et qu’elle développe. Or chez nous, nous ne vivons que grâce aux ressources générées par le pétrole”, affirme Sid-Ahmed Ghozali. Selon l’orateur, le pouvoir n’a pas su utiliser l’argent du pétrole pour investir et mettre en place une économie diversifiée qui aurait pu éviter au pays de telles situations. “C’est la vérité, mais le pouvoir qui croit que le peuple est crédule refuse de reconnaître l’échec de sa politique et persiste à afficher son mépris envers lui.”  M. Ghozali ajoute que le pouvoir est allé loin dans sa politique irréfléchie,  en gaspillant beaucoup d’argent dont une grande partie était destinée à acheter la paix sociale. “Mais ceux qui disent cette vérité amère sont considérés comme des ennemis y compris les partis politiques qui ont pourtant des droits constitutionnels et qui ne cherchent que du bien pour le pays”.

L’invité du Front du changement n’a pas manqué d’afficher ses craintes quant aux conséquences qui peuvent découler de cette fuite en avant du pouvoir et invite les Algériens à

demeurer vigilants, en toute circonstance, et cela pour le bien de la nation.

Le constat ainsi dressé par Ghozali est appuyé par l’autre communicant, en l’occurrence le sénateur FFS, Moussa Tamadartaza, qui regrette, lui, l’absence de toute volonté politique réelle pour opérer un changement profond en tentant d’imposer une Constitution sans un vrai  consensus. “Ce qui s’apparente à une fuite en avant car le pays a besoin d’un changement du système et non des responsables”, estime le responsable du FFS. Et de s’interroger : “À quoi cela sert-il de se maintenir coûte que coûte au pouvoir si l’Algérie s’écroule comme c’est le cas en Syrie, en Libye ou au  Yémen ?”. Évoquant son initiative du consensus national, l’intervenant a reconnu que son parti n’a pu organiser cette rencontre comme il l’avait souhaité, “mais nous ne considérons pas cette initiative comme un échec car nous pensons toujours que le temps est un allié important pour tout parti politique mais aussi le peuple qui est le seul arbitre pour juger un parti ou une initiative visant à sortir le pays de cette situation”.

M. T.