Il jure d’exécuter les otages contre toute tentative militaire,Droukdel menace la France et ses alliés

Il jure d’exécuter les otages contre toute tentative militaire,Droukdel menace la France et ses alliés

Dans son dernier communiqué datant d’avant-hier, la branche maghrébine d’Al Qaïda a menacé d’exécuter les douze otages européens qu’elle détient depuis plus de 45 jours au cas où les pays du Vieux continent recourent à des opérations militaires au Sahel pour tenter de les libérer.

Dans ce communiqué sonore, le chef d’Aqmi, en l’occurrence Droukdel alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, a menacé les alliés d’exécuter les douze otages européens en détention au Sahel, si les forces de la coalition tentent d’actionner une offensive militaire à grande échelle pour les libérer. Le communiqué diffusé sur les sites propres aux salafistes, en version arabe, intervient un mois et demi après l’enlèvement au Mali de cinq Européens, dont deux Français, par l’organisation terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). «L’alliance des croisés menée par la France, qui soutient certains régimes comme l’Algérie et la Mauritanie, prépare une opération militaire imminente pour libérer les otages détenus par l’organisation», indique le communiqué d’Al Qaïda au Maghreb. «S’ils autorisent cette opération, cela signifie la mort de leurs ressortissants et une atteinte à leur vie dont ils seront responsables», poursuit le porte-parole d’Aqmi, reprenant la menace de son chef Droukdel. Cette nouvelle sortie d’Aqmi vise également le Royaume-Uni, la Hollande et la Suède, d’autant que ces pays alliés de la France comptent participer à cette éventuelle offensive militaire dans la vaste région du Sahel, puisque leurs ressortissants font partie des otages. Cet avertissement, sous forme de message électronique sonore, intervient au moment où les pays du champ ont décidé de mener une lutte sans merci contre les poches d’Aqmi. D’ailleurs, le Mali et l’Algérie ont décidé de renforcer leur coopération militaire pour lutter contre les terroristes d’Al Qaïda, après la récente visite d’Etat du président malien à Alger, suivie de celle de son homologue mauritanien Ould Abdelaziz. Le communiqué de la nébuleuse évoque également la présence de militaires algériens au Mali, dans le cadre du soutien logistique et militaire apporté par l’Algérie à son voisin malien, visant à lutter contre les groupuscules d’Aqmi.

Cinq otages européens avaient péri dans des tentatives de libération

Ce qui agace le plus les forces françaises et leurs alliés ce sont les échecs consommés lors des dernières opérations militaires menées au Sahel contre Aqmi, et qui avaient visé la libération des otages occidentaux. On parle ici des «missions» ratées de l’armée française au Niger et au Mali et qui se sont soldées par la mort de cinq otages européens, parmi lesquels deux Français, Vincent Delory et Antoine de Léocour, âgés tous les deux de 25 ans, morts au Niger lors d’une «bavure» de l’armée française. Ce genre d’échec a remis en question les potentielles offensives qui se préparent déjà au Quai d’Orsay et qui visent à libérer les douze otages. Ces douloureux échecs mettent les alliés dans une mauvaise posture, du moment où ils ressayeront de libérer le reste des otages au Sahel. Une mission de haut risque, d’autant que la vie des otages est sérieusement mise en danger. Un autre échec peut se retourner contre le président français Nicolas Sarkozy, qui est à la recherche d’un second mandat présidentiel. Face à cela, Al Qaïda au Maghreb semble déterminée à aller jusqu’à l’exécution des douze otages au cas où une opération militaire cible ses poches. Pis, l’organisation criminelle de Droukdel semble bien partie pour exécuter les otages, pour ne citer que l’exécution d’ex-otages tels que l’Anglais Edwin Deyer ou le Français Michel Germaneau. Par ailleurs, Aqmi a fait publier le 9 décembre de l’année passée deux photos, l’une montrant les deux Français «travaillant pour les services de renseignement de la France, Philippe Verdon et Serge Lazarevic», enlevés le 24 novembre à Hombori, dans le nord-est du Mali, et l’autre un Sud-Africain qui a également la nationalité britannique, un Suédois et un Néerlandais enlevés le lendemain à Tombouctou, dans le nord du pays. Au total, douze Européens, dont six Français, sont retenus dans le Sahel par Aqmi et un groupe présenté comme dissident, le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest, dont l’émir n’est autre que le tristement célèbre Nabil Sahraoui.

Sofiane Abi