En insistant, de nouveau, sur les montants alloués aux transferts sociaux, il a tenté d’envoyer un message d’apaisement en direction des citoyens qui craignent un impact direct sur leurs poches, par une politique drastique d’austérité.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a, de nouveau, insisté, hier, lors du Conseil des ministres qu’il a présidé, sur le langage de transparence qui doit prévaloir dans l’information des citoyens à propos de la situation économique difficile que traverse le pays.
Le président de la République et les autres responsables au niveau de l’État savent que l’on ne peut continuer à cacher aux Algériens l’extrême gravité de la situation du pays, notamment sur le plan socioéconomique. Et c’est sans aucun doute cela qui a amené M. Bouteflika à instruire le gouvernement d’adopter un langage de vérité à ce sujet, condition sine qua non, selon lui, pour remobiliser les Algériens autour des réformes en cours.
Le président de la République a, donc, une nouvelle fois, martelé “l’importance du dialogue” avec les partenaires économiques et sociaux, et “l’information régulière” des citoyens sur “les difficultés et les enjeux, ainsi que sur la démarche économique mise en œuvre, afin de rallier leur adhésion en cette période cruciale que traverse le pays”.
Certes, ce n’est pas la première fois que le chef de l’État tient un tel discours, mais son insistance sur cette question constitue, sans nul doute, le signe d’une prise de conscience en haut lieu que le pire est à venir pour le pays. Et ce ne sont surtout pas ces frémissements du marché pétrolier, qui ont, quelque peu, remué le cours du brut ces dernières semaines sous l’effet de la réunion de l’Opep à Alger, qui vont changer la donne.
Tout en ordonnant au gouvernement de soigner, désormais, sa communication en termes d’information des citoyens sur les difficultés économiques qui les attendent et, de ce fait, les sacrifices qu’ils seraient appelés à consentir, le président de la République a, cependant, tenté, dans son message devant le Conseil des ministres, de rassurer quant à l’évolution, sur le court terme, des événements.
En insistant, de nouveau, sur les montants des transferts sociaux, visiblement ménagés dans la loi de finances en préparation, il a tenté d’envoyer un message d’apaisement en direction des citoyens qui craignent un impact direct sur leurs poches, par une politique drastique d’austérité.
Pour le chef de l’État, “les importants crédits alloués aux secteurs en charge du développement humain notamment l’éducation, l’enseignement, la santé ainsi que les montants alloués aux transferts sociaux confirment que la justice sociale et la solidarité nationale sont et demeureront les fondamentaux de la politique de l’État en Algérie”.
Tout en admettant que l’Algérie “fait face à des tensions budgétaires comme d’autres pays producteurs d’hydrocarbures”, il a, toutefois estimé que le pays “bénéficie également de la dynamique de construction nationale engagée depuis plusieurs années et qui se poursuit encore, à l’image du taux de 3,9% de croissance enregistré l’année dernière, et confirmé au premier semestre de cette année”.
Pour lui, “cette même dynamique a permis de faire reculer drastiquement le chômage de près de 30% en 2000 à moins de 10% au début de cette année, alors que la réponse à la demande sociale demeure robuste, comme l’illustre la distribution de 350 000 logements cette année, en même temps que plus d’un million d’autres unités sont en chantier”.
Dans le même temps, le président de la République ne donne pas l’impression de relâcher la pression sur le gouvernement à qui il demande de “poursuivre l’effort pour la maîtrise des finances publiques et la rationalisation des dépenses, afin de permettre à l’État d’assumer pleinement ses missions au service des citoyens, notamment les plus démunis, et de diligenter la diversification économique, grâce à laquelle le pays se libérera, à moyen terme, de la dépendance aux hydrocarbures”.