Il inonde l’Algérie de drogue et pompe son carburant,La guerre que nous livre le Maroc

Il inonde l’Algérie de drogue et pompe son carburant,La guerre que nous livre le Maroc

Le carburant algérien fait «le trottoir» au pays de Mohammed VI

La République est sérieusement menacée, elle fait face à une nouvelle forme d’insécurité. C’est le narcoterrorisme cultivé, traité et exporté à partir du Royaume marocain.

A travers son kif qui inonde l’Algérie et le carburant algérien qu’il pompe en toute illégalité, le Maroc semble livrer une guerre sans merci à l’Algérie. En l’inondant de kif, le Royaume chérifien veut détruire le tissu de la société algérienne et en pompant son carburant, c’est son économie qui est visée. Pour les observateurs, cette attitude marocaine se veut une réponse à deux positions algériennes: la fermeture des frontières et la question du Sahara occidental.

Des montagnes de drogue saisies

Pour ce qui concerne la drogue, l’Algérie est devenue une grande destination de la marchandise marocaine. Les saisies se poursuivent et inquiètent. Le trafic prend des allures de plus en plus dangereuses. Les bilans présentés ces derniers jours parlent d’eux-mêmes. Un bilan rendu public, hier, par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt), indique que près de 78 tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant le premier semestre de l’année 2013 en Algérie. Un autre bilan rendu public par la Gendarmerie nationale, avant-hier, fait savoir qu’en seulement trois jours, les éléments de ce corps ont saisi 13,95 quintaux de kif traité le long de la bande frontalière. Toujours avant-hier, 16 quintaux de kif traité ont été découverts et saisis par des éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) relevant de la 4ème Région militaire (RM) en collaboration avec les services des Douanes algériennes. Le MDN a rappelé que cette opération est la deuxième de son genre au niveau de la 4e Région militaire en moins d’une semaine après celle dans laquelle il a été saisi 47 quintaux de kif traité.

Une autre tentative de trafic de 5 tonnes de kif traité provenant du Maroc a été mise en échec, lundi dernier, par les éléments de la brigade de Ben Badis relevant de l’inspection divisionnaire des Douanes de Sidi Bel Abbès.

Un bilan de la Douane algérienne concernant le premier semestre de l’année en cours fait état de 12 quintaux de kif traité provenant du Maroc qui ont été saisis dans le sud-ouest du pays.

Voilà quelques données qui donnent des idées. Mais il ne faut pas se cacher derrière les accusations au Maroc pour expliquer cette montée en flèche de trafic.

Car si le Maroc cherche à inonder l’Algérie par la drogue, c’est qu’il sait que le marché algérien est «prospère». Il doit y avoir des complices, des vendeurs en gros et au détail et surtout des consommateurs. Ces derniers sont dans tous les milieux, y compris scolaires. De leur côté, les agents de la direction régionale des Douanes de Tlemcen ont opéré, durant les mois de juin et juillet, la saisie de 124,39 quintaux.

Des milliers d’Algériens brisés à vie

Aussi, les familles algériennes en souffrent énormément. Combien d’Algériens sont-ils en prison à cause du kif de Maroc? Combien de familles algériennes sont-elles ruinées en raison de ce trafic provenant de la monarchie chérifienne? Ils seraient certainement des milliers de personnes que la drogue marocaine a conduit droit vers le cachot. Combien de mères sont-elles privées de leurs fils et maris durant ce mois de Ramadhan car le Maroc, pour des desseins inavoués, a décidé d’exporter, par tous les moyens, sa drogue en Algérie? Ce pays voisin est considéré comme le principal producteur et fournisseur mondial de haschisch. Il a été, une nouvelle fois, pointé du doigt, en juin dernier, par l’ONU dans son rapport mondial 2013 sur les drogues. Ces proportions prises par le trafic de drogue et les saisies de quantités importantes par les différents corps de sécurité préoccupent les autorités algériennes.

Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué, dans une déclaration récente, que l’Algérie «est presque visée», par ce flux de la drogue marocaine.

M.Medelci a souhaité «une collaboration de la part du Maroc pour lutter contre ce trafic».

Ce que les autorités marocaines refusent de faire.

La drogue au service du Royaume

Le Maroc n’a, en effet, aucun intérêt à lutter contre la drogue malgré les dénonciations de la communauté internationale. Bien au contraire. Il y a même des partis politiques marocains qui soutiennent publiquement cette culture. Pourtant, des organisations internationales ont accordé des aides aux autorités marocaines pour réduire la surface des champs cultivés. L’argent destiné à l’opération serait même détourné à d’autres fins. Le commerce de la drogue constitue même un levier de l’économie marocaine.

Selon le ministre des Affaires étrangères de la République saharaouie, Mohamed Salem Ould Salek, qui animait une conférence de presse à Alger il y a quelques mois, les revenus du Maroc générés par ce commerce ont atteint 25 milliards d’euros en 2012. Selon lui, le Royaume, avec la complicité des officiers de police, de la gendarmerie, des services secrets et des forces armées, a inondé les pays de la région (Afrique du Nord et Sahel) de drogue, notamment depuis 2009, en raison de la consolidation, par l’Europe, du contrôle de ses frontières Sud. «Le Maroc s’est transformé en un bastion international de la production et de l’exportation de la drogue qui constitue, avec le terrorisme, deux faces d’une même monnaie», avait-il expliqué, accusant le Maroc d’utiliser des avions et des bateaux pour l’exportation de ce produit prohibé. Pour boucler la boucle, le conférencier avait ajouté que le Royaume utilise l’argent généré par la drogue pour acheter le soutien international dans son occupation du Sahara occidental. De ce fait, le Maroc ne pourra pas coopérer pour endiguer ce trafic florissant sur les frontières algériennes. Même si cela lui provoque des problèmes au niveau international. Venu assister le 9 avril dernier à Alger à la 15e Conférence des ministres de l’Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale (5+5), le ministre marocain, Mohand Laenser, a subi un véritable affront. Acculé par les questions des journalistes relatives à la culture de la drogue dans son pays, il s’est contenté de dire que les espaces cultivés sont réduits de 70%. Difficile à croire bien sûr. Entre-temps, les campagnes pour l’inondation de l’Algérie par la drogue se poursuivent. Le Maroc fait-il sienne l’expérience réussie des Vietnamiens qui ont vaincu les USA grâce, en partie, à la drogue et à la prostitution? A l’époque, le Vietnam en a fait de véritables armes de guerre. Il achète des quantités énormes de drogue avant de les céder à bas prix aux soldats américains. Sous l’effet de la drogue, ces soldats désobéissent aux ordres de leurs chefs, allant jusqu’à leur tirer des balles dans la tête.

Une pompe à essence

Si avec la drogue, le Maroc veut détruire le tissu social algérien, avec le carburant c’est son économie qui est visée. Aux frontières des deux pays, des volumes énormes de carburants sont pompés illégalement à un prix plus de quatre fois inférieur à celui pratiqué au Maroc. Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a déclaré, ce 22 juillet, à El Oued, que plus de 1,5 milliard de litres sont détournés annuellement d’une façon illégale vers l’étranger.

Avec ce volume qui représente une perte sèche de 1 milliard d’euros, 600.000 véhicules tournent au-delà des frontières du pays.

Selon certaines sources, 60% de ce commerce illicite alimente le Maroc dont des responsables haut placés seraient complices de ce trafic.