Il faut sauver le soldat Antar

Il faut sauver le soldat Antar

C’est un élément clé dans l’échiquier de Saâdane.

Il s’est donné à fond pour que l’emblème algérien reste toujours haut dans le ciel. Aujourd’hui, il se rétablit petit à petit de cette blessure qui le suit depuis le match contre l’Egypte. Tout le monde veut le voir dans son grand jour. Pour cela, il faut accepter le verdict du médecin qui a annoncé deux semaines d’indisponibilité pour Antar Yahia. Une période qui va, espérons-le, permettre à cet élément clé de retrouver toutes ses forces pour être au top de son top.

Schubert donne 2 semaines de repos

Le médecin de Bochum a accompagné Antar au Sud de la France pour continuer à le suivre. Il fait tout pour le bien du pensionnaire de Bochum. Ce médecin, rappelons-le, avait montré son savoir-faire en remettant sur pied le joueur pour le rendez-vous égyptien. Il avait promis de remettre en bon état Antar et il l’avait fait. Il savait que le rendez-vous était capital pour tout un pays, et il a fait le maximum pour que l’homme qui a permis à l’Algérie de participer à la prochaine Coupe du monde en marquant le seul but de la partie contre l’Egypte soit opérationnel. Cette fois, Schubert n’est pas sûr de refaire le même coup.

En plus, il faut croire que rater le Malawi et le Mali n’est pas capital dans la carrière d’un joueur. Certes, c’est une compétition où l’Algérie espère faire bonne figure, mais pas aux dépens d’un joueur de qualité comme Antar. Le médecin de Bochum avait annoncé dans ces mêmes colonnes : «Même si l’IRM prouve que sa blessure est guérie, cela ne voudra nullement dire qu’il est apte à jouer. Nous effectuerons des tests au quotidien pour voir l’évolution de son état, mais il faut savoir que s’entraîner et jouer un match n’est pas du tout pareil. C’est pour cette raison que je ne pense pas qu’Antar puisse réintégrer le groupe de sitôt. Il doit rater les premier et deuxième matchs de la CAN. En tout cas, tout sera fait pour son intérêt, celui de l’équipe nationale et de Bochum, et d’ailleurs c’est ce qui explique ma présence ici.» Une façon de dire aux Algériens d’éviter de s’aventurer dans les eaux troubles.

Antar disponible malgré tout

Dans cette incertitude qui plane dans le ciel des Verts, Antar ne désespère pas et annonce pour réconforter tout le monde : «Je vais beaucoup mieux, je cours et je continue à faire les soins pour retrouver le ballon après le dernier examen, pour être d’attaque à la CAN. Au niveau de mon corps, je me sens beaucoup mieux, j’espère que ça va continuer comme ça.» Pour notre héros : «La présence du docteur Schubert ou même celle de Boughlali et leur boulot en harmonie me rassurent aussi.»

En ce qui concerne le fait de rater les premiers matches, Antar rassure : «Pour moi, c’est une bonne nouvelle, parce que entre louper toute la CAN et louper un match ou deux, c’est une grande différence. Le plus important, c’est d’être prêt et de ne pas prendre de risque et être avec l’équipe.»

Il continue sur la même voie pour rassurer les Algériens : «Je leur dis que c’était difficile pour moi avant de venir en sélection, car Bochum voulait que je renonce tout de suite à la CAN, je ne pouvais pas dire ça, car ça aurait été une déception pour moi, que je suis en train de tout faire pour revenir en bonne santé, de manière à ce que je revienne pour donner un plus non pas pour pénaliser l’équipe, car si je ne suis pas à 100%, je ne saurai aider l’EN. Maintenant, Hamdoullah, je sens qu’il y a une évolution. Je le sens. Avec le staff, on va faire les choses pour que ça aille dans le bon sens, ils ne doivent pas s’inquiéter.»

Saâdane, pas indifférent, confirme la convocation

«Antar est un joueur important dans l’équipe», a lancé Saâdane dernièrement quand Competition s’est approché de lui pour s’assurer si Antar ira ou pas en Angola. Saâdane a voulu dire qu’Antar est un joueur qui restera avec l’EN et cela même blessé. Pour éviter le pire, si par malheur il arrive, le coach a pris ses précautions, il a déclaré : «Nous avons tout prévu, les doublures et les doublures des doublures, donc, ne vous inquiétez pas.» Une façon de réconforter le peuple algérien qui craint de ne pas voir Antar au top comme à l’accoutumée. Le coach a souligné que même si le destin ne permettra pas à l’enfant de Sedrata d’être opérationnel, il a dans sa poche plusieurs tours pour le remplacer.

La FAF et le staff acceptent le verdict

Avant d’envoyer la liste des convoqués aux responsables de la CAN, le staff technique et la FAF se sont concertés au sujet d’Antar et sa participation. Les deux parties ont décidé donc de laisser au repos Antar Yahia pour le rendez- vous du Malawi, ainsi que le Mali et espérer revoir le joueur avec une forme physique de qualité. Les Algériens ont compris que le médecin de Bochum, qui avait fait des pieds et des mains pour remettre sur pied Antar pour les éliminatoires, a parlé pour le bien d’Antar.

Car, le médecin avait donné l’exemple d’un des joueurs de Bochum qui a rechuté de sa blessure pour n’avoir pas attendu le temps nécessaire avant de jouer. Ce qui fait que Raouraoua et Saâdane ont décidé de garder le joueur avec la sélection, mais sans jouer. Il continuera les soins jusqu’à rétablissement total. Une façon de montrer à Bochum que l’Algérie fait passer l’intérêt de ses enfants avant tout.

L’option Meftah a été évoquée

Quand on parle d’un joueur blessé, on songe automatiquement à sa doublure. Alors, dès que la décision fut officielle en ce qui concerne la non participation d’Antar aux deux premiers rendez-vous de la CAN, à savoir face au Malawi et le Mali, le bruit a couru dans l’entourage des Verts au Castellet que Meftah pourrait être convoqué. Rappelons que le Canari se trouve dans la liste des réservistes. On a aussi pensé à Metref dans le cas où Meghni se trouverait contraint au repos, à cause de sa tendinite. Mais, vite, on a changé de discours, car Antar ne veut pas renoncer à sa convocation et Saâdane non plus

Laïfaoui ou Zaoui pour le remplacer ?

Quand Saâdane parle de doublure pour Antar, deux noms reviennent à l’esprit. Il s’agit de Laïfaoui et Zaoui. Pourquoi ? En fait, lors de la partie contre les Pharaons au Caire, Antar s’est trouvé contraint de céder sa place. Saâdane a fait entrer Laïfaoui à sa place. Le joueur a fait de son mieux pour que l’Algérie ne soit pas éliminée et c’est ce que fut puisqu’on est passé au match d’appui. Au Soudan, par contre, Zaoui a eu cette tâche lourde de remplacer Antar, après que notre chouchou marque le but de la qualification.

Zaoui a été dans un grand jour, il a gagné tous les duels aériens. Il a été un poison pour les attaquants égyptiens qui ont rendu l’âme après moult tentatives de scorer. Antar avait annoncé dans notre édition d’hier : «Je ne fais pas une exception, il y a des joueurs qui peuvent jouer à ma place à tout moment. On a tous vu Zaoui contre l’Egypte, il a fait une grande rentrée, on est tous libérés de ce côté-là.» Donc, pour la doublure, pas de soucis, Saâdane peut compter sur des hommes sur le banc qui n’attendent que la chance de jouer pour contribuer à la réussite de l’Algérie. Donc, il faut accepter le verdict, car on n’a pas envie de perdre à jamais Antar. Faire l’impasse sur deux matches ou tout le premier tour est mieux que de perdre notre héros. Espérons que le repos permettra au staff médical de l’EN ainsi qu’au médecin de Bochum de remettre sur pied le soldat Antar.

Un demi-million de voix pour lui sondage MBC

Antar Yahia est sur le point d’être élu meilleur joueur arabe de l’année 2009. A quelques heures de la clôture du sondage mis en place par l’émission «Sada Al Malaeb», l’émission sportive de la chaîne MBC, le défenseur international algérien de Bochum, l’un des héros algériens, celui qui a fait vibrer les filets d’El Hadary au Soudan, auteur du but de la qualification pour la Coupe du monde, totaliserait en effet près de la moitié des votes (environ 48% des suffrages, soit près de 440 000 voix).

A la deuxième place, on retrouverait le milieu de terrain égyptien, Mohamed Aboutrika, juste devant un autre Algérien, Rafik Saïfi, et le Soudanais Haithem Mustapha. A croire que tout ce qu’ont fait les Egyptiens pour voir Aboutrika gagner, les 80 millions d’Egyptiens n’ont pas tenu devant les 35 millions d’Algériens.

A. Z.