Il faut attendre les analyses ADN pour confirmer sa mort,Fin de cavale pour Belmokhtar

Il faut attendre les analyses ADN pour confirmer sa mort,Fin de cavale pour Belmokhtar

Il ne sévira plus!

La nouvelle de l’élimination du «borgne», qui n’a pas été confirmée par d’autres sources, intervient 48 heures après que le président tchadien, intervenant dans une déclaration, présume qu’Abdel Hamid Abou Zeïd a été abattu.

Moins de deux mois après l’attaque de Tiguentourine, dont il était le principal planificateur, le chef terroriste Mokhtar Belmokhtar aurait été abattu par l’armée tchadienne dans une opération contre son «repère» dans le nord du Mali. Le gouvernement tchadien déclare que ses troupes engagées au Mali aux côtés de l’armée malienne et des forces françaises pour chasser les terroristes du nord du Mali, affirment avoir neutralisé l’un des chefs les plus influents d’Al Qaîda au Maghreb islamique Mokhtar Belmokhtar, porté sur la liste noire US des hommes à abattre.

La nouvelle de l’élimination du «borgne», qui n’a pas été confirmée par d’autres sources, intervient 48 heures après que le président tchadien, intervenant dans une déclaration, présume que Abdel Hamid Abou Zeïd, l’un des terroristes les plus recherchés, notamment par les services de sécurité algériens, a été abattu lors d’un raid mené par son armée. Alors que le doute plane toujours sur la mort de ce dernier, le Tchad surprend le monde par la mort de MBM! Dans quelles circonstances, par quels moyens et sur la base de quels renseignements, le Tchad a-t-il pu mettre fin aux agissements des deux chefs terroristes traqués depuis des années par tous les services de sécurité? Des sources sécuritaires confient que les déclarations du gouvernement tchadien sont confuses, le détail du renseignement est négligé et qu’il est de ce fait important de ne pas prendre les nouvelles au mot et de faire preuve de prudence. Pour le chef de la diplomatie britannique, si l’information se vérifiait, ce serait un coup dur pour Al Qaîda.

«Nous ne pouvons pas confirmer pour le moment» la mort de Mokhtar Belmokhtar. Mais si elle était confirmée, «ce serait un coup dur porté au terrorisme et au réseau criminel qui opère autour de lui», a estimé, hier, sur BBC, William Hague. Le doute plane donc sur la mort de Belmokhtar! Pourtant, le contrebandier qui a échappé aux services de sécurité américains, ne laisse rien au hasard, bien informé par ses collaborateurs les plus fidèles, il est prévoyant et très méfiant. Il avait réussi à tisser une véritable toile de milices au Mali pour en être le «chef- gladiateur» par définition. Coupable d’avoir alimenté des tensions au Sahel, l’auteur de la prise d’otages de Tiguentourine a été abattu, ainsi que les membres de son groupe, dans le massif de l’Adrar des Ifoghas, plus précisément dans la vallée d’Ametetai.

Dans un communiqué, l’armée tchadienne précise que «plusieurs terroristes ont été tués, dont le chef Mokhtar Belmokhtar alias Laâouar». L’information, qui n’a pas encore été confirmée au même titre que celle prétendant la mort d’Abou Zeïd, a été saluée par Ed Royce, président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants américaine. «Ce serait un rude revers pour l’ensemble des jihadistes opérant dans la région, qui s’attaquent aux diplomates américains et aux salariés du pétrole», déclare ce dernier, en l’absence d’une confirmation de la part des officiels maliens, français et algériens, notamment pour ce qui est de la neutralisation d’Abou Zeïd, dont l’Algérie a certes identifié l’arme utilisée par ce chef terroriste, mais pas le corps. Seuls les tests ADN que l’Algérie a pris en charge peuvent en dire plus et être déterminants.

La même procédure devrait confirmer la mort de MBM. Celui-là même et avant son attaque contre le site gazier d’In Amenas, avait dans un communiqué annoncé son divorce avec Al Qaîda au Maghreb islamique soit en octobre de l’année 2012, pour former sa milice, dont pas moins de 16 membres d’entre sa composante avaient été abattus lors de l’assaut donné par l’Armée nationale populaire à Tiguentourine.

Dans toute cette confusion, l’annonce de la mort de deux extrémistes les plus radicaux et dangereux, par le Tchad serait-elle une maladresse par manque d’information, un acte volontaire pour rehausser le moral de ses troupes comme rapporté par plusieurs organes de presse, après les pertes portées à l’endroit même de l’armée tchadienne, une ruse pour tromper l’opinion internationale ou une complicité aléatoire pour que les deux chefs terroristes échappent à la traque? Difficile de répondre à la question. En tout cas, rapporte l’AFP, Matthieu Guidère, un universitaire français, professeur d’islamologie, note que «ni Al Qaîda au Maghreb islamique, ni aucun réseau islamiste n’ont confirmé l’information». Il soutient: «L’expérience montre que les jihadistes ne cachent jamais leurs morts et en font immédiatement un martyr», soulignant que «la source initiale de l’information, ce sont les renseignements algériens». Intervenant à ce même sujet et en ce qui concerne la mort d’Abou Zeïd, un autre spécialiste, consultant sur le terrorisme, Jean-Charles Brisard, affirme: «Je suis extrêmement dubitatif tant que ce n’est pas confirmé officiellement par les Algériens.»