Mais finalement qu’est-ce que le bonheur ? Une joie ? Un état psychologique ? Une surcharge d’adrénaline ou tout simplement une plénitude ?
Le bonheur est un mot magique chargé de rêves, même les plus fous, mais il reste un mot indéfinissable, insaisissable, qui n’a ni genre ni nature. Il est comme la rose de Ronsard dont il disait : «Et rose elle a vécu ce que vivent les roses. L’espace d’un matin.»
Le bonheur est rapide, éphémère et son temps est limité.
Il peut aller de quelques minutes à un jour ou quelques semaines, et dès qu’il se banalise dans la routine, il n’est plus un bonheur mais un acquis au même titre que l’achat d’une nouvelle vaisselle, d’un nouveau costume ou d’un nouveau tailleur.
Le bonheur perpétuel existe, mais au paradis.
Mais finalement qu’est-ce que le bonheur ?
Une joie ? Un état psychologique ? Une surcharge d’adrénaline ou tout simplement une plénitude ? Il peut être l’un ou l’autre ou tout en même temps.
Nous sommes en général persuadés que le bonheur réside dans l’accomplissement de telle ou telle chose ou dans la possession de telle ou de telle autre. Il est la cible qu’il faut atteindre.
Et comme notre vision est toujours étriquée et superficielle, Le Coran nous avertit pourtant avant de nous lancer dans la conquête de ce que nous désirons par-dessus tout.
« Vous pourriez aimer quelque chose qui pourrait être nuisible et détester quelque chose qui pourrait vous être salutaire.»
Tout le monde croit au bonheur, pense qu’il existe et s’échine à l’obtenir.
Des conquérants, des tsars, des empereurs, des rois et des princes ont fait souvent appel à des devins rétribués par la cour pour leur prédire l’avenir et leur part de bonheur.
Tous les philosophes de Rome et de la Grèce antique, tous les penseurs de l’humanité depuis Socrate, en passant par Bougha et Gandhi et jusqu’à Bergson ont tenté, chacun à sa manière, de l’enseigner selon des recettes ou des concepts difficiles à maîtriser et à comprendre.
Pour Epicure, le bonheur est dans la puissance immédiate des plaisirs que cette jouissance peut donner.
Pour bouddha, le bonheur absolu ne peut être atteint que dans la mesure où l’homme se débarrasse des oripeaux de ses ambitions et de ses passions et de toutes les petitesses qui lui bouchent le regard et l’empêchent de voir la lumière.
L’influence de ce sage est telle que le petit état du Bhoutan en Asie préfère parler à ses sujets de «bonheur intérieur brut» que de «produit intérieur brut».
Si la formule a donné à sourire dans les chancelleries occidentales, il n’empêche qu’elle donne aussi à réfléchir.
Pour le mahatma Gandhi, le bonheur d’un peuple est dans sa liberté et cette liberté ne peut être complète et accomplie que s’il s’accommode de ce qu’il possède et le travaille pour ne plus dépendre de ceux qui, précisément, ont confisqué sa liberté.
I.Z