le problème dont se plaignent le plus les vacanciers, est que ces espaces cédés à des agents privés ne répondent pas à leurs attentes.
L’époque où les estivants pouvaient se rendre dans n’importe quelle plage, de l’extrême Est à l’extrême Ouest du pays, pour passer des moments de détente et de loisir sous le soleil de la Méditerranée est définitivement révolue, avec l’introduction du phénomène de concession des plages.
Un mode de gestion qui autorise les privés à exploiter des parcelles de plages et, en contrepartie, faire payer les estivants qui souhaitent prendre place sur ces espaces «propres et sécurisés».
En clair, il est désormais interdit de se baigner ou de bronzer, voire même d’accéder aux plages privées à moins de s’acquitter de la somme requise. Cet éclaircissement, qui ne serait certainement pas du goût des citoyens habitués à la gratuité des plages, a été fait par un conseiller du ministre du Tourisme, Abdelkader Gouti, lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale.
Le cadre du ministère a fait savoir que sur les 548 plages réparties sur les 14 wilayas côtières du pays, 352 sont autorisées à la baignade. Et de préciser que sur les plages autorisées, 380 parcelles ont été attribuées aux opérateurs privés. Mais le problème dont se plaignent le plus les vacanciers, est que ces espaces cédés à des agents privés ne répondent pas à leurs attentes.
Car ils ne sont pas vraiment propres comme prévus et tout ce qui intéresse certains de ces exploitants et de ramasser le maximum d’argent à des services moindres.
A en croire une auditrice, il est exigé une somme de 500 dinars pour les adultes et 300 DA pour les enfants contre un accès à la plage dépendant de l’hôtel Erriadh sur les côtes algéroises. D’autres témoignages parlent de pas moins de 1 000 dinars pour pouvoir se faire une place à Palm Beach de Zéralda.
Cette situation de plages payantes, nouvelle à l’Algérie, n’est toutefois pas la règle générale. Des espaces restent encore gratuits pour les gens qui n’ont pas les moyens de payer de telles sommes, puisque le conseiller de Smaïl Mimoune a confirmé ce qui a été dit la veille par son ministre. «Les parcelles cédées aux concessions ne peuvent pas dépasser les 25% de la surface globale de la plage».
Quant aux 75 % des plages restants, ils sont laissés aux APC qui les mettent gratuitement à la disposition des estivants, et ce, dans le cadre, explique l’invité de la Rédaction, de la loi qui garantit la gratuité des espaces publics pour tous.
Outre les pratiques de squatte des plages que M. Gouti a appelé à bannir, il s’est dit révolté par le fait que des hommes célibataires ont été refoulés de ces plages privées sous prétexte qu’ils n’étaient pas accompagnés.
Pour mettre fin à de telles pratiques et rendre à la mer sa vocation initiale, celle d’offrir le repos et le bien-être aux vacanciers, l’invité de la Chaîne III a rassuré que les inspecteurs de la plage veillent à ce que les bénéficiaires des concessions respectent les cahiers des charges qu’ils ont signés au préalable. D’ailleurs, 10% des concessions accordées au privé ont été retirées par la suite parce qu’ils ne se sont pas conformés au cahier des charges, a-t-il révélé.
D’autres lacunes ont également été reconnues par le haut responsable du Tourisme et qui ont fait qu’un million d’Algériens se rendchaque année en Tunisie pour passer leurs vacances. Parmi ces raisons, M. Gouti évoque le manque d’infrastructures d’accueil. Comparée à la Tunisie qui dispose de 250 000 lits, l’Algérie n’en compte que 10 000, a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, le même intervenant semble ne pas vouloir met-tre en exergue le manque d’une culture touristique à tous les niveaux en Algérie, et ce, contrairement à nos voisins qui en ont fait leur principale source de rentrée de devises.
Hafid Mesbah