Il exige sa destitution : Le front anti-Zetchi (re)gagne du terrain

Il exige sa destitution : Le front anti-Zetchi (re)gagne du terrain

L’opinion sportive (en football surtout) est suspendue depuis jeudi aux lèvres du N°1 du club kabyle, la JSK, Mellal, qui donne rendez-vous aux responsables de la discipline pour lundi prochain, jour où il se propose, promet de dégoupiller une véritable bombe. Que dira-t-il, de qui parle-t-il et quels effets en attendre. Des révélations qu’il dit en mesure de provoquer un véritable séisme dans la maison-foot. Qui emportera tout sur son passage. En attendant, on peut d’ores et déjà assurer que les jours de l’actuelle Faf sont comptés, son patron et le BF qu’il préside depuis maintenant deux ans (le public a hâte de prendre connaissance des bilans, rarement aussi près de rendre le tablier à mi-chemin d’un mandat compliqué) maintenant sur le départ

On tourne les vestes comme on peut

Acculé de toutes parts, Zetchi et son Bureau fédéral, plus que jamais en mauvaise posture, perdent énormément de terrain. Des changements dans l’air ? Les portes sont grandes ouvertes pour un retrait de confiance qu’on dit inéluctable en ces heures de changements tout azimut prônés par le mouvement de rue enclenché il y a un peu plus d’un mois. Avec, pour conséquences immédiates et non moins historiques, la chute du président Bouteflika. Suite et pas fin apparemment.

Un slogan décidément à la mode. La rue, qui a donné le ton et montré la voie à coup de millions de voix, a, en sept immenses rassemblements consécutifs (la dernière en date remonte à avant-hier vendredi) depuis cette date historique du 22 février 2019, fait tomber bien des têtes considérées comme intouchables et fait changer de camp à la peur, les revendications montant crescendo, bien des «convictions» bruyamment remises en causes et de murs tombés, beaucoup de noms tombant de haut et quittant précipitamment un navire chavirant comme rarement aux plus hauts sommets de décision. Pas seulement politique. Dans l’œil du cyclone, des responsables sportifs dont les faits et méfaits remontent subitement à la surface.

Parmi eux, l’actuel président de la Faf, Zetchi, acculé de toutes parts et poussé à la sortie par une fronde menée par le fantasque boss de la JSK et bien décidé à faire tomber, pour ne pas dire couper des têtes alors que des langues, jusque-là muettes, tournées pour beaucoup sur la défense d’intérêts personnels voire occultes (le clanisme, le régionalisme et le copinage, des tares parmi les plus dévastatrices dans tous les domaines de la vie des Algériens ayant conduit à l’impasse actuelle suivie d’une réaction vigoureuse de la rue et dont forte la pression a abouti, entre autres, en attendant les profonds changements exigés en urgence absolue, à la chute du 1er magistrat du pays, le président Bouteflika, avec une démission qui fera date) se délient en montant au créneau. Pour certaines toute hontes bues après des années de silence coupable. Du nouveau en perspective du côté de Dely Brahim et du siège de la Faf. Plus que sûrement.

De raison. Un vent de changement soufflant de toutes parts et en passe d’emporter ce qui reste de «convictions» au sein d’un BF se fissurant au fil de semaines houleuses, la majorité de ses membres quittant précipitamment le navire, quand ils n’ont pas été poussés à la sortie. Par-dessus bord. Promesses fermes sont donc faites pour «déloger» le président Zetchi du non moins très convoité «bureau» sur les hauteurs d’Alger où l’air devient presque irrespirable pour ses locataires sous les coups de boutoir répétés d’une «opposition» (une AG de «suivistes» rompus à cette gymnastique à la sauce footballesque et se réveillant, toujours et comme par enchantement- ce n’est pas de l’opportunisme- au bon moment après avoir applaudi des parodies d’élections au terme desquelles tout le monde trouvait son compte, dont bien sûr des comptes en banque chichement pourvus) surprise, une fois de plus, une fois de trop et (on l’espère, vent de changement oblige) pour l’ultime fois, en flagrant délire.

Sauve qui peut !

Flagrant délit de reniement en retournant, dans le fracas dont seuls nos politiques (n’est-ce pas les partis de la coalition, défenseurs pourtant acharnés du programme, pour ne pas dire la philosophie du président de la République déchu abandonné par les siens et livré à la vindicte populaire sans ménagement par ces mêmes «soutiens») en détiennent le secret, des vestes toujours prêtes à faire le détour de ces «tailleurs» de carrières tapis à l’ombre de leurs immenses dons de prestidigitation et toujours bien inspirés à sortir de leurs manches secrètes des «oppositions» changeant de couleur à la manière de caméléons retombant toujours sur leurs pattes. «Proches» des désirs des faiseurs de miracles.

Tout récemment encore et dépassé apparemment par les évènements et des «revendications» à la hausse, le Bureau fédéral de la Faf, présidé évidemment par son boss, un Zetchi ne sachant plus à quel «saint» (perche venue d’ailleurs) se vouer et au bord de la crise de nerfs et de la rupture, se réunissait de manière tout ce qu’il y a d’ «ordinaire», des observateurs ne s’empêchant pas de préciser «un peu trop ordinaire» au vu du séisme en passe (si ce n’est pas déjà fait) d’emporter sur son passage tout le personnel en charge de la gestion des affaires du pays. Y compris ce milieu très controversé du football traversé par des secousses cycliques au rythme endiablé des scandales de mauvaise gestion, de corruption et de dopage.

Que se passe-t-il sur la scène nationale de bien banal pour qu’une réunion du BF, quand bien même elle serait «ordinaire», passe comme une simple lettre à la poste, alors qu’à ses portes, depuis longtemps, et surtout depuis la première marche du 22 février demandant le départ de tout le monde, sans exception (le football algérien, constamment traîné dans la boue et s’imposant, toujours, comme le parfait (déformé bien sûr) miroir renvoyant des pratiques d’un autre âge dans un pays pourtant riche en ressources humaines (et donc des compétences avérées bottées en touche, marginalisées) mais gangréné par le clientélisme et d’autres maladies infantiles aux répercussions dramatiques qu’un peuple qui n’a plus peur de rien ni de personne, a pris sur lui, en battant le pavé chaque vendredi saint, de rayer du dictionnaire en inventant des slogans désormais dans l’imaginaire collectif.

Le changement ? Zetchi et son équipe (déconnectés de la réalité, de ce qui se passe dans leur pays en live mondial) qui semblent sur une autre planète, alors que toute la Planète loue unanimement le caractère civilisé et (le fameux «silmiya, silmya» résonne dans toutes les capitales du monde) et pacifique de la contestation populaire, d’un véritable (n’ayons pas peur des mots) mouvement révolutionnaire et font le dos rond, la sourde oreille en accouchant d’une réunion au calme olympien. Loin de l’«agitation» (dans le bon sens du terme on souligne) et de la fièvre qui s’est emparée d’une rue algérienne donnant l’exemple.

Un petit tour, une photo-souvenir d’équipe, peut-être la dernière avant que le coup de balai n’atteigne la forteresse de Sidi Moussa où les R.A.S se succèdent. Sans sentir le vent

souffler ? Ça en a tout l’air. La preuve par l’«insouciance» (merci madame la marquise, tout va bien dans le meilleur des mondes) que… Une session mensuelle «ordinaire» qui fera date au plus fort d’un «Hirak» qui, tel un tsunami, fait le ménage autour de lui en s’attaquant aux figures marquantes d’un système en agonie.

Extraordinairement … ordinaire

Dans l’obligation de s’éclipser et se préparer à répondre de ses méfaits. Un BF «ordinaire» donc et un R.A.S à … signaler. Bon pour le moral auquel il faut ajouter cet élan de solidarité à tout épreuve que témoignent (un joli dribble, magistral même car on s’attendait à tout sauf à ce quitus, un autre chèque en blanc tombé du ciel) des présidents de Ligues qui ont pris part à ce conclave et qui ont tenu à réitérer leur «plein engagement à ne ménager aucun effort en œuvrant pour le développement» d’un football algérien dans la tourmente. Un soutien plein et entier (un peu de baume au cœur d’un président qui peine à maitriser ses troupes, encore moins à faire l’unanimité autour de sa gestion) en réponse, croit-on savoir, à la campagne «acharnée» menée depuis quelques semaines (celle qui vient de s’achever ayant atteint des pics rarement égalés) contre sa personne, sa garde rapprochée et la politique menée pour sortir la discipline d’une crise allant en s’aggravant.

Si, par exemple, le soin particulier mis par le tandem Medouar- Malek, respectivement président de la Ligue de Football Professionnelle (LFP) et Ligue Nationale Amateur mais tout aussi dans l’œil du cyclone et vivant des moments difficiles, rassure un tant soit peu l’équipe en place au sommet de la Faf (les démissions et départs se multiplient, à l’image du 1er vice-président Rebbouh Haddad qui, dans le sillage de son très influent frère, Ali, confronté à de graves affaires judiciaires est aux arrêts à la prison d’El Harrach, figurerait dans la liste des personnalités interdites de quitter le territoire national), la famille du jeu à onze national, qui fait, dans le sillage de l’énorme «acte 7» de la mobilisation de rue (des millions de personnes sont à nouveau redescendus pour signifier leur rejet de la manière dont est géré le pays et des hommes qui ont conduit les affaires et responsables de la faillite quasi-généralisée dans tous les secteurs), monter la pression de plusieurs crans et n’en démord pas de participer à l’opération de salubrité publique initiée par le «Hirak», semble plus que jamais «unie» et décidée à ne pas rater le train menant à une AG Elective Extraordinaire.

Pour ce faire, Mellal, qui fait feu de tout bois et campe sur ses positions, se dit confiant quant à l’issue de son bras de fer engagé avec Zetchi et promet même de porter le coup de grâce en sortant, dès ce lundi, l’artillerie lourde sous la forme (il en fait la promesse) de «preuves cruciales sur l’illégalité de la 1ère instance gérant le football algérien». Des documents qu’il considère aussi «authentiques» que «fracassants.» Le feuilleton, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, continue de plus belle. Pour quelle issue ?

Le moins que l’on puisse pronostiquer est que le premier visé et sont Bureau fédéral (qui se réduit comme une peau de chagrin, quatre de ses membres ne font plus partie des décors et quitté les lieux pour diverses raisons) ne sont pas au bout de leurs peines. Se préparent à quitter les lieux. Par la petite porte.

Un scénario rendu inéluctable. Entre révélations de «parachutage» (l’ombre de l’ancien MJS, Ould Ali, hantent des lieux devenus presque infréquentables), copinage et mauvaise gestion avérée ou pas, la Faf a rarement aussi défrayé la chronique. A quand le tour des présidents de clubs, ceux-là mêmes qui n’ont jamais rien vu, rien entendu et resté bouche cousue pour les motifs que tout le monde sait ? Ainsi notre football…

Par Azouaou Aghiles