Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales veut révolutionner le service public dans le sens de prendre sérieusement en charge les préoccupations des citoyens et mettre l’administration locale au chevet des Algériens.
Lors de ses sorties médiatiques dans le cadre de l’installation des nouveaux walis consécutive au récent mouvement dans ce corps opéré par le chef de l’Etat, Tayeb Bélaiz n’a de cesse de répéter les mêmes consignes, mettant une terrible pression sur l’administration locale et les commis de la République.
Dans sa dernière sortie en date, dans la wilaya de Djelfa, le ministre d’Etat a appelé les institutions de l’Etat à » impliquer davantage les citoyens, car ils sont les mieux placés pour exprimer leurs préoccupations et problèmes « , mettant l’accent sur le droit octroyé par la Constitution du pays aux citoyens d’avoir un droit de regard sur les décisions les concernant. De ce fait, le ministre de l’Intérieur a indiqué « qu’il est du droit du citoyen d’assister aux séances de délibération des Assemblées populaires communales, et d’avoir une copie des procès-verbaux les sanctionnant ».
Mieux, Tayeb Bélaiz a ajouté que le citoyen peut même exprimer « une opposition à leur sujet, s’il y va de l’intérêt général, tout en ayant la possibilité de recourir à un tribunal administratif ». Ces instructions qui s’apparentent également à de sévères remontrances quant à la qualité du service public assuré jusque-là, par les différentes administrations, se veut un coup de pied dans la fourmilière, afin de redresser le fonctionnement de cette même administration rongée par la corruption et la bureaucratie.
Ainsi, le même ministre a obligé les tenants de l’administration locales, élus et commis de la République à accueillir les citoyens dans de bonnes conditions, en leur fixant des rendez-vous hebdomadaires réguliers, partant du droit inaliénable du citoyen d’être écouté et de jouir d’un meilleur service public.
Concrètement, un registre de doléances daté et paraphé portant le nom du citoyen plaignant, la nature de son problème et l’état de sa prise en charge est mis à la disposition des Algériens dans chaque administration. Pour assurer le suivi de ces instructions, le ministre de l’Intérieur a fait savoir que ce registre fera l’objet d’un contrôle de la part d’inspecteurs anonymes du ministère de tutelle, qui rédigeront des rapports à leur sujet.
Des initiatives susceptibles de redresser le service public dont la qualité est décriée par tous les citoyens, et mettre un terme aux pratiques bureaucratiques et autres formes de corruption et de passe-droits qui gangrènent l’administration locale.
Aussi louables soient-elles, les nouvelles directives instaurées par Tayeb Bélaiz sont de nature à » humaniser » le service public et à faciliter le quotidien des Algériens, qui ont mal de leur administration. Une pression nécessaire pour combattre un mal qui ronge la société, après la prolifération de toutes sortes de fléaux administratifs, qui bloquent le développement des collectivités locales et empoisonnent le vécu des Algériens.
Par M. Ait Chabane