Le tribunal criminel de première instance de Dar El-Beïda a condamné un toxicomane multirécidiviste, identifié sous les initiales « A.M », à la peine de mort pour le meurtre avec préméditation de sa sœur aînée, « A. Z », sexagénaire. La victime avait été retrouvée sans vie dans l’une des chambres de son domicile situé dans un quartier à Alger dans la commune Bouzareah. Elle aurait été assassinée par son propre frère, qu’elle considérait de son vivant comme la personne la plus proche d’elle.
L’affaire a pris une tournure macabre lorsque l’enquête a révélé que l’accusé, après avoir étranglé sa sœur, avait entrepris de la découper en morceaux afin de faciliter la mise du corps dans des sacs. Il avait d’abord commencé par sectionner sa jambe gauche avant de renoncer, se contentant de l’envelopper dans une couverture et de la dissimuler sous un tas de matelas et de couvertures.
Le verdict est tombé après une réquisition ferme du ministère public, qui a rappelé que les éléments constitutifs du crime étaient réunis : aveux complets de l’accusé, étranglement de la victime à l’aide d’un fil encore enroulé autour de son cou et dissimulation du corps.
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Les faits, d’une extrême violence, ont été examinés par la Cour dans une atmosphère lourde de tristesse. Le prévenu, âgé de 52 ans et sans emploi, a été confronté aux preuves recueillies par les enquêteurs, lesquelles ont permis d’élucider le meurtre qui avait secoué son quartier, au deuxième étage de l’immeuble où résidait la victime.
Commencement de l’enquête : Découverte du crime
Le 9 février 2025, à 14h15, « A. O », frère de la victime, s’était présenté au commissariat pour signaler le meurtre de sa sœur. Il a expliqué l’avoir retrouvée, avec des membres de la famille, enveloppée dans une couverture et cachée sous des couches de literie dans son appartement. Selon lui, un fil blanc encore noué autour de son cou indiquait clairement une strangulation, et du sang était visible sur son visage.
Les enquêteurs se sont rendus immédiatement sur les lieux avant de transférer la dépouille à l’hôpital pour autopsie. Le médecin légiste a relevé des ecchymoses au visage ainsi qu’une profonde blessure à la jambe gauche, confirmant une mort violente.
Les investigations ont ensuite révélé que la victime, dont l’appartement était en rénovation, résidait temporairement chez son frère « A. O » à Aïn Benian depuis six mois. Elle rendait toutefois régulièrement visite à son domicile pour vérifier l’avancement des travaux, supervisés par son frère « O.M » (l’auteur du crime), qui vivait avec elle.
La veille du drame, le 8 février 2025, la victime s’était rendue à son appartement avec sa nièce, qui l’y avait déposée avant de repartir. Le soir même, son absence de réponse aux appels avait inquiété la famille. Interrogé, « O.M » avait donné des versions contradictoires, prétendant tantôt être à l’extérieur, tantôt que la victime était partie avec son fils. Face à ces incohérences, les frères et sœurs avaient décidé de se rendre sur place, où la macabre découverte a été faite par le neveu.
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Fuite et arrestation : le criminel sous les verrous
Après le crime, l’accusé avait pris la fuite vers la wilaya de Béchar. Grâce au suivi de ses communications téléphoniques, les enquêteurs ont identifié une femme nommée Habiba, chez qui il tentait de se cacher. Il a finalement été arrêté sur la place de la République. Dès son interpellation, il a avoué avoir étranglé sa sœur avec un fil, et reconnu s’être servi d’un outil tranchant pour commencer à démembrer la dépouille afin de s’en débarrasser plus facilement. Une pelle et l’objet coupant ont été saisis au domicile de la victime.
Interrogé sur ses motivations, l’auteur du crime a déclaré qu’une dispute avait éclaté après la prière d’el-Dohr au sujet du retard des travaux. Pris de colère, il l’avait violemment poussée, la faisant chuter et perdre connaissance. Profitant de son évanouissement, il l’avait frappée à l’arrière de la tête avec une pelle, puis l’avait étranglée avec un fil retiré de sa veste de sport.
Il a ajouté, avec un sang-froid glaçant, avoir tenté de découper le corps pour le placer dans des sacs, avant d’abandonner. Il a aussi avoué avoir volé un four et un réfrigérateur appartenant à sa sœur pour les revendre contre 50 000 dinars, somme avec laquelle il a pris la fuite.
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