Pour un étudiant qui arrivait à l’université dans les années 70 et 80, la gauche c’était ou « les pagsistes » ou les petits groupes de « gauchos ». Même si les nuances étaient de mises, les premiers paraissaient plus populos et les seconds plus tchitchi.
L’étudiant tenté par la politique va apprendre des « gauchos » que ceux de la « pagsaille » (on savait déjà être méchants) étaient en réalité d’affreux serviteurs du pouvoir qui dupaient les « classes populaires. »
Les Pagsistes, eux, répliquaient que les gauchos n’étaient, le plus souvent, que des fils et filles de nomenklaturistes qui tentaient de donner un sens politique à leurs petites bisbilles avec leur paternel. Rien n’est jamais simple pourtant. Mais ces anecdotes renvoient à deux conceptions du militantisme.
Celle du Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS) qui héritait, tant bien que mal de l’expérience du Parti Communiste Algérien mais aussi du mouvement national, était une vision » classique ».. Pas de « grand soir » à attendre mais utiliser toutes les possibilités disponibles y compris les contradictions au sein du pouvoir pour défendre des politiques (anti-impérialisme) et des mesures jugées positives (réforme agraire, gratuité de l’enseignement et des soins).