Il était journaliste à Alger républicain avant de rejoindre le maquis: Une stèle en hommage au martyr Hadni Saïd

Il était journaliste à Alger républicain avant de rejoindre le maquis: Une stèle en hommage au martyr Hadni Saïd

Par 

      Après la création de l’Organisation Spéciale, branche paramilitaire du Mtld, l’enfant de Tamazirt deviendra un membre actif.

Tamazirt, localité située dans la commune de Larbaâ Nath Iraten, se remémore son enfant Saïd Hadni, mort pour que vive l’Algérie libre. En hommage à cet homme qui a donné sa vie pour la liberté des siens, les autorités et les membres de la famille révolutionnaire organisent dimanche 17 février une grandiose cérémonie pour l’inauguration d’une stèle érigée en sa mémoire.

Tous les citoyens sont donc invités à prendre part à cet hommage qui durera toute la journée. Saïd Hadni est né en 1917 car, nous précise-t-on, il a été inscrit au registre de l’état civil de l’ex-Fort National, actuelle Larbaâ Naït Iraten, deux ans plus tard. Natif du village Tamazirt, Saïd Hadni est issu d’une famille de paysans modestes composée de quatre frères et deux soeurs dont il était l’aîné. Tâche difficile à cette époque d’autant plus que le jeune grandit dans l’entre-Deux Guerres mondiales. Parallèlement à la misère de cette période vint l’éclosion de partis nationalistes, l’Etoile Nord-Africaine, le Parti du Peuple Algérien.

Agé de 23ans, Saïd adhère au PPA à Alger où il travaille comme employé à l’hôpital d’El Kettar, à Bab El Oued avant de rejoindre l’équipe rédactionnelle du journal Alger républicain comme correspondant d’Alger. Après la création de l’Organisation Spéciale, branche paramilitaire du MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques), l’enfant de Tamazirt deviendra un membre actif. A son retour dans sa région natale, Saïd Hadni entreprend une vaste campagne de sensibilisation au côté de Amar Ath Cheikh pour le recrutement de militants. En octobre 1947, les autorités coloniales le mentionneront comme membre actif après l’interdiction des activités du PPA/MTLD de participer à la surveillance des élections communales. Il forcera l’entrée du bureau de vote en déclenchant une grande bagarre.

Suite à quoi, il sera arrêté durant une semaine, mais il retrouvera, une année plus tard, la prison, avec les élections législatives. Cette fois, il sera condamné à huit mois de prison ferme pour avoir saccagé les bureaux de vote. Sorti de prison, Saïd Hadni reprend ses activités et participera activement à l’incendie du café du village Tamazirt, lieu privilégié et fortement prisé des militaires français. Remarqué par Krim Belkacem, il sera chargé de la collecte d’argent près des militants de Larbaâ Nath Iraten et sera par la suite promu au grade d’officier et de commissaire politique en 1955.

En 1956, Hadni fait partie de l’escorte qui a accompagné Abane Ramdane à Ifri Ouzellaguen où se tient le congrès de la Soummam. Il tombera au champ d’honneur dans une embuscade tendue par l’armée française au village Arous, le 2 février 1957. Enfin, notons que ces dernières années, il y a une grande tendance, dans les villages, à l’organisation des hommages et la construction de stèle en mémoire des martyrs qui ont donné leurs vies pour que vive l’Algérie dans l’indépendance et la dignité. Contrairement à ce que l’on peut penser, les jeunes générations sont loin d’oublier le sacrifice de leurs ancêtres.