Avec la consolidation de la flotte dont notamment l’acquisition de gros-porteurs, la compagnie nationale compte ouvrir de nouvelles dessertes et améliorer ses performances en matière de ponctualité. La vision de hub, quant à elle, permettra le développement du transit.
Dans un secteur ultra-concurrentiel comme c’est le cas pour l’aérien, la compagnie nationale voit ses ambitions à la hausse et se fixe de nouveaux défis à relever. Il ne s’agit pas seulement de s’améliorer, mais aussi de devenir performant pour se maintenir dans la course. Mohamed-Salah
Boultif, P-DG d’Air Algérie, se donne, ainsi, les moyens de suivre une feuille de route professionnelle et c’est loin d’être une mince affaire. Car, outre l’investissement financier consenti notamment pour le renouvellement de la flotte dans le cadre du plan de développement quinquennal 2013-2017, il s’agit de rompre avec certaines pratiques ancrées dans les mœurs du secteur public où la notion de rentabilité est quasi absente. “Air Algérie n’a pas puisé dans les caisses du Trésor pour financer son plan de développement”, a assuré M. Boultif d’emblée lors de son passage, hier, au Forum de Liberté avant d’aborder plusieurs autres axes inhérents à la gestion de la compagnie. Le nouvel organigramme adopté récemment demeure la plus grande illustration de la volonté de changer les choses qui ne peuvent être accomplies sans une plus grande consolidation de la ressource humaine. “Le nouvel organigramme émane de l’idée d’apporter quelques correctifs”, reconnaît le premier responsable de la compagnie qui parle de supprimer les pôles et les remplacer par des divisions en vue de réussir le processus de filialisation entamé depuis déjà deux années.
Au plan trafic, la compagnie nationale enregistre une croissance de 10% avec 5,2 millions de passagers transportés en 2014. Son chiffre d’affaires augmente pour passer à 77 milliards de dinars en 2014 au lieu des 69,6 réalisés en 2013 autant que ses parts de marché atteignant les 52% sur le réseau international qu’Air Algérie se dispute avec 20 autres compagnies. En investissant, par ailleurs, sur le renouvellement de sa flotte, la compagnie mise énormément sur cette opportunité d’apporter du sang neuf.
D’une moyenne d’âge, aujourd’hui, de 10 ans, la flotte rajeunira de 3 ans avec l’acquisition de seize appareils dont la réception est programmée entre 2015 et 2016. “Une fois cette étape clôturée, elle permettra à la compagnie d’entamer un nouveau départ et d’avoir la possibilité de développer un nouveau type de trafic”, a indiqué le patron d’Air Algérie qui a communiqué de nombreux chiffres, allant jusqu’à détailler la composition du pavillon national. Celui-ci dispose actuellement de 43 avions dont un Hercule dédié au cargo.
La compagnie a déjà acquis un nouvel ATR en décembre dernier pour enchaîner sur le premier Airbus A330-200 la semaine dernière et atteindra la barre des 59 appareils en 2016 avec deux Boeing convertibles (passagers ou cargo). La particularité réside, sans nul doute, en le recours aux gros-porteurs (trois Airbus A330) qui augure une nouvelle ère pour la compagnie qui fait cap sur le long-courrier.
En 2015, la compagnie réceptionnera deux autres ATR 72-600, trois Airbus A330-200 et un Boeing 737-800 de la série de huit en plus des deux autres convertibles 737-700c.
Du point à point au mode de gestion “hub”
M. Boultif est convaincu. L’investissement consenti pour le renouvellement de la flotte ne sera pas vain. “Ce sera l’un des moyens de nous améliorer sur la ponctualité qui, en 2014, a été de l’ordre de 62%.” C’est aussi l’opportunité de lancer treize nouvelles dessertes dont la première est prévue pour l’été prochain sur la Turquie.
Sur Addis-Abeba et Ndjamena, la desserte est prévue en hiver 2015-2016 alors que celle sur New York interviendra à l’été 2016 de même que sur Marrakech et Venise. Cette même année verra, aussi, l’apparition d’importantes lignes africaines à l’image de Libreville (Gabon), de Douala et de Yaoundé (Cameroun) pour laisser à 2017 Alger-Conakry (Guinée), Alger-Cotonou (Bénin) et Alger-Lomé (Togo). “Pour un avenir meilleur pour la compagnie, tout en la protégeant de la concurrence, au lieu du mode de gestion actuel qui est le point à point à hauteur de 97%, nous passerons à un mode de gestion hub”, a soutenu M. Boultif en expliquant la démarche de hub : “C’est le moyen le plus à même d’atteindre les principaux objectifs de croissance avec l’augmentation de 40% du trafic international à Alger dont plus de 25% de passagers connectant le hub, la hausse du coefficient de remplissage de 66% à 75% et une marge bénéficiaire de 10%, l’ouverture de nouvelles lignes et arriver à un minimum Conneting Time de 90 minutes (actuellement 2h 30.”
N. S