Une vue de Annaba
Une fois de plus, le Palais royal devra rendre des comptes au locataire d’El Mouradia, sur cette affaire d’espionnage qui, en toute vraisemblance, n’a d’autre objectif que l’atteinte à l’intégrité nationale.
Sous une fausse identité et en pocession de vidéos sur des événements de protestations en Algérie, un espion marocain a été arrêté hier, à l’aéroport international de Annaba par les éléments de la brigade criminelle relevant de la sûreté de la wilaya de Annaba, apprend-on de source sécuritaire. Soumis aux mesures judiciaires et juridiques d’usage, audition, présentation et instruction, le mis en cause dans cette affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets, Erraissi Mohamed, âgé de 48 ans, a été placé,sur instruction du doyen des magistrats près le tribunal de Annaba, sous mandat de dépôt. Il est à rappeler que le ressortissant marocain, a été interpellé en plein centre de la ville de Annaba, a ajouté la même source, qui devait révéler que l’homme avait été interpellé dans un premier temps par la police des frontières relevant de l’institution aéroportuaire d’où il devait prendre le vol Annaba-Istanbul, le lundi à 19 heures. L’homme devait faire l’objet d’un questionnaire sur les raisons de sa présence en Algérie, à Annaba, notamment avant de s’évader laissant derrière lui son passeport, a expliqué notre source. Le passeport qui n’était autre qu’une vraie fausse pièce, a permis l’identification de l’espion.
Un important dispositif de contrôle a été mis en place d’où le déploiement des brigades et des points de contrôle avec le signalement de l’homme ont ponctué le territoire de la wilaya de Annaba. En moins de 24 heures, le suspect a été arrêté en plein centre -ville par, les limiers de la brigade criminelle de Annaba. Soumis à un interrogatoire, le marocain, avoue s’être introduit sur le territoire national avec de faux papiers. Aussi, il a reconnu avoir sillonné plusieurs villes du pays. Depuis le Centre jusqu’à l’Est, à savoir depuis Alger jusqu’à Annaba en passant par Constantine, avec, à chaque fois, une nouvelle fausse identité, mais toujours avec le même objectif, enregistrer les événements marquant le pays, les mouvements et les contestations citoyennes, relatives au volet social, devait révéler l’espion. Selon les premiers éléments de l’enquête, le Marocain, ne pouvait en aucun cas réfuter les accusations, puisqu’il a été découvert dans ses bagages, notons-le, de faux documents d’identité, pièces d’identités passeports, cachets humides et griffes, ainsi qu’un Ipad, lui permettant de filmer les scènes de contestations, entre autres, pièces saisies dans ces bagages, récupérées à l’aéroport.
Reconnu coupable d’entrée illégale en territoire algérien, détentions de faux documents, faux et usage de faux pour espionnage, le mis en cause a été placé hier sous mandat de dépôt et a été reconduit à la prison de Bouzaâroura. En outre, et selon notre source, les investigations sont toujours en cours à l’effet d’éclaircir les zones d’ombre agissant derrière cette affaire d’espionnage. Une affaire qui risque de déboucher sur un incident politique entre le Maroc et l’Algérie. Une situation déjà à l’extrême de la tension entre les deux Etats, notamment depuis les dernières provocations et l’atteinte à l’emblème national. Il faut reconnaître que le roi Mohammed VI, semble ne pas mesurer la réaction de l’Algérie à sa juste valeur, sinon comment expliquer l’acte de ce ressortissant marocain qui s’est aventuré dans une mission impossible en Algérie. L’héritier du trône de Hassan El Khames, Mohammed VI en l’occurrence, doit reconnaître que la forteresse algérienne demeure et demeurera inaccessible tant pour lui, que pour ses commanditaires. En effet, cet acte que Mohammed VI va certainement qualifier d’«isolé» comme ce fut pour le précédent, où un manifestant avait réussi à se hisser, sur le toit du consulat d’Algérie à Casablanca et avait arraché le drapeau en tentant de s’enfuir en l’emportant. Une fois de plus, un autre incident intervient dans un contexte de crise diplomatique entre les deux pays et où la presse marocaine multiplie ses attaques médiatiques contre l’Algérie. Une situation qui n’évitera pas, au Palais royal de rendre des comptes au locataire d’El Mouradia.