Il était en permission de sortie.. Un détenu orchestre un cambriolage à 1,2 MDS de centimes à Alger

Il était en permission de sortie.. Un détenu orchestre un cambriolage à 1,2 MDS de centimes à Alger
Permission de sortie de prison

Les services de la police judiciaire de la circonscription de Ouled Fayet ont mis au jour une affaire de cambriolage rocambolesque, mêlant souvenirs de famille, marché noir et permission de prison mal utilisée. Le domicile d’une ressortissante algérienne résidant en France a été ciblé par un groupe de malfaiteurs alors qu’elle séjournait à Alger en compagnie de son fils.

Le cambriolage a eu lieu en l’absence des occupants, dans une demeure située dans la capitale. Les voleurs n’ont laissé derrière eux que des portes fracturées et une maison vidée de nombreux objets à forte valeur sentimentale.

Parmi le butin figurent des montres de collection, des épées anciennes, des robes de soirée ayant appartenu aux filles de la famille, ainsi qu’une voiture précieusement conservée dans le garage, tous souvenirs du défunt père, décédé en 2013.

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L’affaire a été déclenchée suite à une plainte déposée par la victime et son fils auprès des services de sécurité d’Ouled Fayet. Ces derniers ont rapidement ouvert une enquête, permettant d’identifier les auteurs présumés. L’un d’eux, bien connu des services de justice, a attiré l’attention des enquêteurs.

Le souk « Dlala » utilisé pour écouler un butin aussi personnel que précieux

Incarcéré pour d’autres faits, il bénéficiait au moment du vol d’une permission exceptionnelle de 10 jours, qu’il a mise à profit pour planifier et exécuter le cambriolage.

Trois individus seraient impliqués dans cette affaire : le détenu en question, un complice actif lors du vol, et un troisième comparant chargé d’écouler les biens au marché noir, notamment au souk « Dlala ».

Les deux principaux suspects arrêtés, identifiés sous les initiales K. Samir et S. Emad Eddine, ont été traduits en justice et jugés au tribunal de Chéraga. Lors de l’audience, K. Samir a reconnu l’intégralité des faits, relatant avec précision les étapes du cambriolage, de la préparation jusqu’à la revente des objets. Il a déclaré avoir perçu une part modeste du butin, estimée à 13 millions de centimes.

Son complice présumé, S. Emad Eddine, a, quant à lui, tenté de nier toute implication, affirmant être en détention lors du vol. Des allégations rapidement balayées par les conclusions de l’enquête, prouvant sa présence à l’extérieur dans le cadre d’une permission pénitentiaire.

Les victimes, entendues au cours de l’audience, ont insisté sur la valeur sentimentale inestimable des biens dérobés. Elles ont précisé que les accusés les avaient longuement surveillées avant de passer à l’acte. Le préjudice total a été évalué à 1,2 milliard de centimes.

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Le procureur de la République a requis des peines sévères : 7 ans de prison ferme assortis d’une amende d’un million de dinars pour les deux accusés présents à l’audience, et 10 ans de réclusion contre le suspect en fuite, avec mandat d’arrêt à l’appui.

À l’issue des délibérations, le tribunal a condamné K. Samir et S. Emad Eddine à 6 ans de prison ferme et à une amende d’un million de dinars chacun. Le troisième membre du gang, toujours en cavale, a été jugé par contumace et condamné à 10 ans de prison ferme, avec émission d’un mandat d’arrêt national.

En outre, les trois accusés ont été condamnés solidairement à verser 600 millions de centimes de dommages-intérêts à la famille victime de ce cambriolage lourd de conséquences émotionnelles.