Le sénateur FLN, Abdelouahab Benzaïm, dont la relation avec le SG actuel Ould Abbès s’est détériorée provoquant son exclusion du parti, a estimé, hier, que la crise qui oppose actuellement le président de l’Assemblée populaire nationale (APN) et le groupe parlementaire de son parti est un « conflit politique interne et partisan» et non pas une crise de l’institution législative.
Cependant, le sénateur a souligné que la seule solution pour éviter l’impasse d’un blocage de l’institution législative est l’intervention d’ « une autorité d’arbitrage », qui est le président, en procédant à la dissolution de l’APN. En marge d’une journée d’étude au Sénat sur « le contrôle parlementaire », Benzaïm a critiqué pour autant la démarche du FLN sur la collecte de signatures pour le retrait de confiance à Saïd Bouhadja, qui refuse toujours de répondre à la demande de son parti de démissionner, la jugeant « anticonstitutionnelle ». « C’est une affaire partisane, interne au FLN, car son groupe parlementaire est le premier à avoir demandé la démission du président de l’APN, qui s’accroche à son droit constitutionnel de continuer son mandat », a indiqué Benzaïm. Il a ajouté : « à mon avis, il se peut que d’autres parties puisse
nt intervenir dans les jours à venir afin de solutionner la crise et convaincre Bouhadja de démissionner. Des informations sur une démission de Bouhadja durant cette semaine ont beaucoup circulé après que les groupes parlementaires FLN, RND, TAJ, MPA et indépendants soient parvenu à recueillir 360 signatures pour exiger son départ de l’APN. Mais, dans des déclarations à la presse, Bouhadja a refusé d’entendre de démission, précisant « qu’il faut d’abord que je sache s’il s’agit d’une démission ou d’un limogeage ». Pour Benzaïm, « la question de retrait de confiance est illégale et anticonstitutionnelle (…) il reste que c’est une affaire politique, puisque son groupe parlementaire lui refuse de poursuivre son mandat comme président de l’APN. Et puisque Bouhadja refuse de démissionner, il reste l’option d’une autorité d’arbitrage, c’est-à-dire le président de la République, car l’Assemblée ne doit pas être bloquée, il faut qu’elle continue à fonctionner». Revenant sur la question de la motion de retrait de confiance, déclenchée par les groupes majoritaires à l’APN, Benzaïm a noté que ce procédé est désavoué même par le SG du FLN dans un premier temps, lors du mouvement de redressement lancé, l’année dernière pour le faire tomber. Il explique : « les membres du Comité central actuel sont au nombre de 500. Alors que 20 ou 25 seulement travaillent avec le SG actuel et les 380 restants sont à l’extérieur. Quand on a entamé une motion de retrait de confiance contre Ould Abbès en récoltant près de 380 signatures, ce dernier a rétorqué que “le temps des signatures est révolu”. Même à l’APN, je pense qu’actuellement le temps des signatures est révolu ». Pour Benzaïm, on risque de se diriger vers « une crise institutionnelle », ce qui impose l’impératif de l’intervention de président de la République. Sur les raisons qui poussent Bouhadja à se greffer à l’image de Président en affirmant qu’il est désigné par la Présidence et non pas élu et donc qu’il s’attend à « un appel du Président » pour prendre une décision, Benzaïm pense que « constitutionnellement, Bouhadja est élu car passé par l’urne et investi ensuite par son parti à la tête de l’Assemblée». «C’est une crise politique spécifique au parti du FLN que l’on veuille ou pas. C’est un conflit partisan où chacune des parties recourt et exploite ses prérogatives et alliances pour conforter sa position. Même Bouhadja à ses hommes qui le soutiennent et appuient sa légitimité, y compris parmi certains députés», a-t-il développé.
Hamid Mecheri