Le FLN tombe de très haut
Les instructions du ministre de l’Intérieur ont eu un impact négatif sur le score du FLN.
Le secrétaire général du parti du FLN, Abdelaziz Belkhadem cache mal sa déception suite à son recul inattendu sur le plan des résultats obtenus lors des dernières élections locales. A la lumière des résultats rendus publics hier par chaque mouhafedh, le FLN n’a pu obtenir pour l’heure que 581 communes. Les instructions du ministre de l’Intérieur, ont eu un impact négatif sur le score du FLN, notamment en ce qui concerne le scrutin pour le renouvellement des APC. «L’interprétation non réglementaire de certaines dispositions de l’article 80 de la loi électorale nous a trop lésés dans nos droits», affirme M.Belkhadem. «Il est évident et naturel qu’on se ligue contre le plus fort au premier tour pour lui donner le coup de grâce au deuxième tour», dira-t-il à propos de la lecture faite de l’article 80 de la loi organique portant régime électoral. Plus précis, l’orateur affirme que «le FLN n’est pas contre l’article en question, mais dénonce l’interprétation arbitraire dont ont fait l’objet certains de ses chapitres». Le rétrécissement du nombre d’APC obtenu est orchestré sciemment par l’exécutif, si l’on se fie aux arguments avancés hier par Belkhadem à l’ouverture de la rencontre avec les 54 mouhafedh de son parti, organisée hier au siège national du FLN à Hydra. Le traitement réservé aux quatre cas de figure, découlant des résultats obtenus par chaque parti, est également remis en cause par Abdelaziz Belkhadem. Il commente que «même dans le cas où la liste a obtenu la majorité absolue (159 pour le FLN), la prérogative d’élire ou de choisir le maire est attribuée à l’assemblée au détriment des électeurs. Pour cause, la loi n’a pas déterminé correctement la majorité absolue d’autant que la division des nombres impairs s’est soldée par l’imbroglio des chiffres après la virgule à niveler vers le haut», dit-il. Or, poursuit-il, cela n’a pas empêché d’appliquer ladite formule pour élire des P/APC. Dès lors, le FLN a été déjà relativement lésé. Les chances du FLN, s’agissant du deuxième cas où une seule liste ayant obtenu une majorité relative donc ouvrant droit de présenter seule son candidat pour briguer la présidence de l’APC (le cas dans 170 communes pour le FLN), ont été également mises en péril par l’obligation de recueillir la majorité absolue de voix à l’assemblée. Dans ce cas précis, Belkhadem indique que «l’interprétation n’a pas lieu d’être, car la loi est claire». Malgré toutes ces entraves, «le FLN reste la première force politique en Algérie», a-t-il appuyé. Dans ce contexte, il souligne que «le système judiciaire algérien ne dispose pas d’une entité habilitée à expliciter la loi, exception faite du cas de litige électoral». Suite aux réunions du bureau politique, le FLN a pris la décision de saisir les autorités supérieures, a-t-il fait savoir. A ce propos, Belkhadem est allé jusqu’à renier ses déclarations précédentes à ce sujet. «Je n’ai pas promis d’obtenir 1000 communes, car cela n’était qu’un souhait, mais j’ai simplement avancé qu’on sera la première force politique», a-t-il indiqué. Révisant ses projections à la baisse, il se console à l’idée que le nombre de communes où son parti a eu la majorité absolue et relative réunies a atteint les 661 municipalités. Optimiste quant à l’aboutissement des recours, il ne désespère pas d’approcher son pronostic en espérant atteindre 984 communes, soit 98% du chiffre avancé initialement. Par ailleurs, il récidive encore en projetant de se classer en première position en termes de nombre de sénateurs à l’issue des sénatoriales du 29 décembre prochain en se sachant talonné de près par le RND quant au nombre de sièges obtenus, et compte tenu des éventuelles alliances contre le FLN, il tentera de trouver à la parade ou une stratégie pour avoir le maximum de sièges au Conseil de la nation à travers la réunion avec les mouhafedh et celle du bureau politique prévue juste après. Par ailleurs, plusieurs listes indépendantes et d’élus ont rejoint le FLN à l’issu des élections locales. Ce que ne dit pas Belkhadem, c’est qu’il s’est adjugé plusieurs communes où il n’a eu pourtant que 1 à 2 sièges.
