Il estime «illégitime» toute revendication dans son secteur,Le niet ferme de Ould Abbès

Il estime «illégitime» toute revendication dans son secteur,Le niet ferme de Ould Abbès

Le ministre de la Santé a réagi avec un dédain royal à la récente action de protestation menée par des centaines de médecins. Après une première réaction au rassemblement observé par l’Intersyndicale de la santé, jugeant cette action «nulle est non avenue», le premier responsable de la Santé a confirmé une fois de plus que les doléances des médecins protestataires sont infondées.

Lors du rassemblement tenu lundi dernier devant le ministère de la Santé par les différentes corporations du secteur affiliées à l’Intersyndicale, constituée du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), du Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy) et du Syndicat national des professeurs de l’enseignement paramédical (Snpepm), les médecins protestataires ont appelé au départ du ministre de la Santé et estimé que «la crise qui sévit dans le secteur est flagrante et inquiétante et que jamais autant de pénuries de médicaments et dysfonctionnements n’ont été enregistrés, même durant les années 90». Le premier responsable de la Santé, par contre, ne semble nullement partager l’avis des travailleurs de son secteur et qualifie leur action d’illégitime et de non-événement. Lors de trois déclarations à la presse faites dans à Aïn Adefla, Boumerdès et Alger, Djamel Ould Abbès a répondu que les conditions de travail se sont améliorées depuis son arrivée et que les salaires ont doublé. S’exprimant sur la pénurie des vaccins il indiquera que le problème a notamment trait à un dysfonctionnement dans la distribution. Ainsi, la seule réponse que ce responsable donne aux médecins protestataires est celle qui divulgue le montant de leurs salaires qui ont été considérablement revus à la hausse. C’est ce qui a été affirmé hier par Ould Abbès lors de la remise des décisions d’affectations aux médecins. S’exprimant dans ce sens, le ministre a fait savoir que «pas moins de 1 133 médecins spécialistes de santé publique ont été affectés pour assurer la couverture médicale dans différentes spécialités sur l’ensemble du territoire national», elle sera suivie, ajoute-t-il, au mois de juin par une seconde formée de 996 médecins spécialistes, ce qui fait un total de 2 129 médecins spécialistes. M. Ould Abbès a ajouté dans le même cadre que la région du Sud a bénéficié de 500 postes budgétaires pour 625 dans les Hauts Plateaux et 1 004 dans les wilayas du nord. Le ministre a assuré que les médecins affectés loin de leurs wilayas respectives bénéficieront d’un logement de fonction afin de leur faciliter l’exercice de leur noble mission. «Le président de la République a donné des instructions pour que le couple médecins ne soit pas séparé et bénéficie de la même affectation», a dit le ministre. Concernant les médecins spécialistes affectés dans les wilayas du Sud, le ministre a déclaré qu’ils ont bénéficié de 150% (bien 150%) d’augmentation de leur salaire de base, ajoutant que ceux affectés dans les Hauts Plateaux ont, quant à eux, vu leur salaire de base augmenté de 80%. Le ministre a aussi fait remarquer dans le même sens que les médecins peuvent faire des recours concernant ces affectations. S’agissant des statuts et régimes indemnitaires, M. Ould Abbès a indiqué que la relance du dialogue social avec les professionnels de la santé a permis d’initier, de suivre et de finaliser 15 statuts particuliers et 21 régimes indemnitaires de l’ensemble des corps de la santé depuis août 2010. Pour ce qui est de la revalorisation des salaires des praticiens spécialistes de santé publique, M. Ould Abbès a donné des chiffres concernant les salaires actuels de ce corps qui, selon lui, «ont été doublés». «Le nouveau salaire du praticien spécialiste assistant est de 80 163 DA et celui du praticien spécialiste en chef de 160 140 DA, plus la prime de garde et la prime de contagion avec effet rétroactif à 2008», a indiqué le ministre à titre d’exemple.

Par Yasmine Ayadi