Le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la communauté nationale l’étranger, Belkcem Sahli, a affirmé dimanche à Alger que la visite d’état du président français, Francois Hollande, en Algérie était un « signe » historique qu’il convient d’exploiter pour hisser les relations algéro-françaises et passer de l’ère des souffrances à celle des espérances.
Invité de l’émission « Hiwar essaa » diffusée par la télévision algérienne, M. Sahli a indiqué que la visite d’état effectuée en fin de semaine par le président français en Algérie « a donné l’opportunité aux deux parties de dépasser les souffrances pour réaliser les espérances au mieux des intérêts des deux pays ».
« Il faut saisir cette opportunité » historique pour construire un avenir meilleur », a-t-il dit, ajoutant que les relations liant l’Algérie et la France étaient complexes et difficiles eu égard à leurs dimensions historiques, humaines, économiques et géostratégiques.
Il a précisé en outre que la situation actuelle de l’Algérie lui permettait de jouer un rôle prépondérant aux niveaux régional et international grâce à à sa stabilité politique, économique et sociale soulignant à ce propos l’adhésion de la communauté internationale à l’approche et de la vision de l’Algérie pour la résolution de la crise au Sahel et au Mali appelant à une solution politique et au dialogue.
M. Sahli a salué dans ce contexte la convergence de vue entre l’Algérie et la France concernant les questions politiques.
S’agissant de la déclaration sur l’amitié et la coopération entre l’Algérie et la France signée par les présidents algérien et français, M. Sahli s’est félicité de son contenu notamment concernant de la volonté de l’Algérie et de la France d’ouvrir une nouvelle page de leur histoire et de développer un partenariat « exemplaire » et « ambitieux » fondé sur l’égalité et le respect mutuel dans l’intérêt partagé des deux pays.
Le ministre a estimé à ce propos que la déclaration sur l’amitié et la coopération entre les deux pays était le couronnement le « plus important » de la visite du président français en Algérie d’autant, a-t-il dit, qu’elle « encourage une concertation politique de haut niveau » et la formation d’un Comité intergouvernemental dans ce sens dont une première session sera organisée au cours de l’année 2013.
Concernant le volet politique de cette déclaration, M. Sahli a souligné que l’Algérie avait une forte communauté algérienne en France, maîtrisant la langue française et contribuant au développement local, et que la France en est consciente.
Il a salué à cet effet la convention de 1968 entre les deux pays offrant de grands privilèges à la communauté algérienne en France.
Quant au volet relatif au dialogue sur la culture et à l’éduction qu’il a qualifié de positif, M. Sahli a annoncé la signature d’une convention-cadre entre les deux pays pour relancer les relations bilatérales dans le domaine de l’éducation et l’engagement français à soutenir 20 instituts d’enseignement et de technologie.
Dans ce cadre, il a annoncé l’existence d’un engagement mutuel entre les deux pays pour faciliter les activités des établissements éducatifs et culturels au niveau des deux pays, soulignant que l’Algérie disposait en France de deux établissements, à savoir : le centre culturel algérien et l’école internationale de Paris qui bénéficieront d’un cadre juridique leur permettant de travailler dans de meilleurs conditions.
Concernant la question de la circulation des personnes, M. Sahli a souligné l’engagement du président français à faciliter les conditions pour l’amélioration de l’exécution des demandes de visas. Il a souligné par ailleurs la mise en place d’un groupe de travail pour prendre en charge les problèmes des enfants nés de mariages mixtes en cas de divorce.
Quant aux victimes des essais nucléaires français, M. Sahli a indiqué que la loi française sur l’indemnisation des victimes et des ayant-droits n’était pas à la hauteur des aspirations des algériens, précisant que les deux parties avaient convenu à la faveur de cette déclaration de la mise en place d’un mécanisme de discussion à ce sujet.
Il a en outre annoncé la mise en place d’un groupe de travail en vue de faciliter la recherche et l’échange d’informations pouvant permettre la localisation de disparus de la guerre d’indépendance.